Covid-19: Mobilisation pour contrer une pandémie d'infox dans les pays arabes

                  Cette saoudienne porte un masque dans un club de sport de Riyad, photo datée du 23 juin dernier, lors de la phase de déconfinement progressif. (Photo Fayez NOUREDDINE/AFP).
Cette saoudienne porte un masque dans un club de sport de Riyad, photo datée du 23 juin dernier, lors de la phase de déconfinement progressif. (Photo Fayez NOUREDDINE/AFP).
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Publié le Mardi 21 juillet 2020

Covid-19: Mobilisation pour contrer une pandémie d'infox dans les pays arabes

  • Ce "fact-checking" (vérification de faits, NDLR) arrive au moment où de nombreux pays du monde arabe entrent dans leur phase la plus critique de la pandémie
  • La désinformation n'est pas l'exclusivité du monde arabe, mais elle y est d'autant plus dangereuse que les autorités locales ont renforcé leur contrôle sur les médias concernant la pandémie, selon l'ONG Reporters sans frontières

BAGDAD : Le coronavirus? Un "complot américain"! Comment s'en débarrasser? "L'été tue les virus!" Sur les réseaux sociaux en arabe, les fausses informations concernant la maladie Covid-19 prolifèrent au grand dam de collectifs qui tentent de rétablir des vérités essentielles.

"En corrigeant des informations, nous sauvons des vies", affirme à l'AFP Baher Jassem, membre du collectif Tech 4 Peace qui traque la désinformation depuis quatre ans en Irak. 

Plusieurs fois par jour, cette escouade de militants du Net partage à son quelque million d'abonnés sur Facebook, Twitter et Instagram des correctifs de fausses informations.

Le modèle est toujours le même: qu'ils corrigent l'annonce d'un remède soi-disant miraculeux ou la mort annoncée à tort d'une célébrité, la fausse information apparaît en capture d'écran, barrée d'un tampon rouge "Attention, infox!" et est accompagnée d'explications détaillées et sourcées.

"L'idée, ce n'est pas seulement de débusquer les mensonges. C'est aussi de donner les bonnes infos sur la maladie, les façons de s'en protéger, d'éviter les faux remèdes", explique M. Jassem.

Ce "fact-checking" (vérification de faits, NDLR) arrive au moment où de nombreux pays du monde arabe entrent dans leur phase la plus critique de la pandémie. 

Longtemps préservé, l'Irak enregistre désormais près de 3.000 nouveaux cas par jour. Oman, l'Algérie et le Liban ont atteint des pics de contamination à la mi-juillet, juste après l'Arabie saoudite et la Jordanie.

Médecins inquiets

Alors que les autorités sanitaires recommandent la plus grande prudence, les fausses informations en ligne poussent certaines personnes à ne pas porter de masque ou à ne pas respecter les consignes de distanciation physique, assurent à l'AFP de nombreux médecins.

En Irak, ils disent avoir tout entendu: "le nouveau coronavirus est un complot américain", selon certains patients. "En réalité, les morts du Covid-19 ont été victimes d'une attaque à un gaz secret", affirment d'autres. "Les grandes chaleurs de l'été tuent tous les virus", répètent un bon nombre d'Irakiens.

La désinformation n'est pas l'exclusivité du monde arabe, mais elle y est d'autant plus dangereuse que les autorités locales ont renforcé leur contrôle sur les médias concernant la pandémie, selon l'ONG Reporters sans frontières. 

Pour les militants anti-infox, ce contrôle rend les gens plus méfiants à l'encontre des médias établis et plus enclins à croire ce qu'ils lisent sur internet.

"Il n'y a pas d'éducation aux médias. Les Irakiens vont sur Facebook et Twitter mais ils ne sont pas équipés pour faire le tri entre les faits et la fiction", assure à l'AFP Faisal al-Moutar.

Cet Irakien expatrié aux Etats-Unis a fondé Ideas Beyond Borders (IBB), un réseau qui a déjà traduit en arabe, en partenariat avec Wikipedia, plus de 250 pages d'information sur le virus.

Assurer la traduction pour l'ensemble du monde arabe est un casse-tête quotidien, assure Issam Fawwaz, un membre d'IBB qui vit à Tripoli, au Liban. 

"Les termes scientifiques ne sont pas unifiés: un mot utilisé en Syrie, au Liban ou en Jordanie est complètement différent en Egypte ou au Maroc", explique-t-il à l'AFP.

 "Une affaire personnelle"

Peu importe les difficultés, explique ce traducteur de 33 ans, "pour moi, c'est une affaire personnelle: j'ai longtemps cru aux infox, heureusement que des gens m'ont poussé à utiliser mon cerveau".

"Il suffit d'une seule personne convaincue par une infox pour provoquer une catastrophe dans toute sa communauté."

Pour être visibles, les Jordaniens du groupe "Fatabayyano" ("Vérifiez!" en arabe) ont décidé de passer par les mêmes canaux que les fausses informations qu'ils corrigent.

Depuis 2014, ils envoient leurs correctifs à des milliers d'abonnés via des chaînes WhatsApp. 

Cette messagerie est l'un des principaux pourvoyeurs d'infox dans la région. Avec 75% d'utilisateurs parmi les internautes arabes, la plateforme est devenue un lieu de partage massif d'informations dont l'authenticité est impossible à vérifier.

Contrairement à Facebook ou Twitter, les messages WhatsApp sont cryptés et ne peuvent donc pas être lus et signalés par la plateforme.

"Les infox se répandent plus vite que les vraies infos" sur WhatsApp, assure à l'AFP Motaz al-Thaher, membre de Fatabayyano. 

Alors, le groupe essaye d'être présent partout: sur son site avec de longs articles en arabe, sur Instagram avec des graphiques et sur Facebook avec des vidéos pour ses 800.000 abonnés.

Avec un seul slogan: "Les rumeurs sont aussi des virus!"


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.