Arab News et la Fondation Misk mènent à bien le 3e programme de stages en journalisme

Rédactrice au sein d’Arab News Pakistan, Mehreen Zahra-Malik forme des stagiaires de la Fondation Misk, à Riyad. (Photo: Meshaal Suliman al-Qadeer)
Rédactrice au sein d’Arab News Pakistan, Mehreen Zahra-Malik forme des stagiaires de la Fondation Misk, à Riyad. (Photo: Meshaal Suliman al-Qadeer)
Faisal J. Abbas, rédacteur en chef d’Arab News, accompagné des stagiaires au siège du quotidien à Riyad. (Photo: Abdelrahmane Shalhoub)
Faisal J. Abbas, rédacteur en chef d’Arab News, accompagné des stagiaires au siège du quotidien à Riyad. (Photo: Abdelrahmane Shalhoub)
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Publié le Mardi 09 août 2022

Arab News et la Fondation Misk mènent à bien le 3e programme de stages en journalisme

  • «C’est un grand plaisir d’accueillir certains des professionnels des médias les plus prometteurs du Royaume», confie Faisal J. Abbas
  • Huit stagiaires ont été présélectionnés par les rédacteurs d’Arab News pour ce programme qui propose des stages de journalisme

RIYAD: Arab News, le principal quotidien anglophone du Moyen-Orient, et la Fondation Misk, une organisation à but non lucratif qui propose à la jeunesse saoudienne un programme de stages intensifs de trois semaines, se sont associés pour offrir une formation pratique unique ainsi qu’un programme de tutorat à destination des jeunes diplômés saoudiens qui font carrière dans le journalisme.

«C’est un grand plaisir d’accueillir certains des professionnels des médias les plus prometteurs du Royaume et de travailler en étroite collaboration avec la Fondation Misk sur cet important programme de partenariat et de formation», confie Faisal J. Abbas, rédacteur en chef d’Arab News.

Huit stagiaires ont été présélectionnés par les rédacteurs d’Arab News pour ce programme qui propose des stages de journalisme par l’intermédiaire de la fondation.

«Misk Skills est ravi de collaborer avec Arab News pour offrir à la jeunesse saoudienne un grand moment de changement, de défi et d’enthousiasme», déclare Ghadeer Hamati, consultant auprès de la Fondation Misk.

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Faisal J. Abbas, rédacteur en chef d’Arab News, accompagné des stagiaires au siège du quotidien, à Riyad. (Photo: Abdelrahmane Shalhoub)

Hanin Alblwi, stagiaire, inscrite au programme et diplômée en droit, parle de son expérience: «Ce stage m’a permis de mieux comprendre le secteur du journalisme et son fonctionnement. J’aime beaucoup écrire et j’aimerais devenir rédactrice pigiste.»

 

EN BREF

Les participants ont été personnellement formés par l’équipe d’Arab News, composée de rédacteurs expérimentés – plusieurs fois primés – et de chefs de départements au siège du quotidien, à Riyad, ainsi que dans ses bureaux de Dubaï, de Londres, de France et du Pakistan

Elle affirme que, au cours de la première semaine, elle ne savait pas comment créer un article à partir d’une information. Elle raconte qu’elle a été très étonnée de la facilité avec laquelle elle a pu rédiger un papier au cours de la deuxième semaine du programme.

«La semaine suivante, j’ai pu facilement écrire l’article. Quand vous connaissez les principes de rédaction, vous pouvez aisément les appliquer», précise-t-elle.

«Je recommande vivement ce programme à tous ceux qui veulent devenir journalistes», lance-t-elle.

Les participants ont été personnellement formés par l’équipe d’Arab News, composée de rédacteurs expérimentés et primés et de chefs de départements au siège du quotidien à Riyad et dans ses bureaux à Dubaï, à Londres, en France et au Pakistan.

«Ce stage est une excellente possibilité pour un rédacteur en herbe qui souhaite en savoir plus sur un domaine en pleine croissance. L’expérience m’a permis de me familiariser avec le monde des médias auprès des journalistes et des dirigeants passionnés d’Arab News», rapporte Amal Alshehry, titulaire d’une maîtrise en langue anglaise et qui a effectué le stage.

Les stagiaires ont également eu la chance d’échanger avec le rédacteur en chef d’Arab News, ce qui leur a offert un aperçu du monde du journalisme.

«La rencontre avec le rédacteur en chef a été pour moi une leçon de vie. Il nous inspire dans notre travail. Il nous pousse à réussir dans le journalisme et à éprouver de la passion dans tout ce que nous choisissons de faire dans la vie», souligne-t-elle.

«J’encourage les nouveaux diplômés à participer à ce stage: ici, la communauté est vraiment incroyable. J’ai beaucoup appris des autres collègues et des animateurs», affirme Thekra Altamimi, une autre stagiaire.

Les étudiants inscrits au programme se sont également rendus sur le terrain et ils ont pu mener des entretiens avec les participants du Jax Art Festival, à Riyad, sous la supervision de certains des journalistes les plus chevronnés du journal.

«Je n’exagère pas en affirmant que c’est l’une des meilleures expériences de ma vie. J’ai aimé interroger les gens et vivre cette expérience de journaliste», renchérit-elle.

Le partenariat a été initialement conclu en 2019 avec le premier groupe d’étudiants qui participaient au programme de formation. Ce dernier a été suspendu en 2020 en raison de la pandémie, mais il a repris en 2021 grâce à une série de stages virtuels. Cette année, les ateliers ont été menés dans un format hybride.

Les stagiaires ont appris les différentes méthodes pour couvrir un large éventail de sujets qui ont trait à des problèmes régionaux et mondiaux grâce à certains des correspondants les plus expérimentés d’Arab News dans les domaines des affaires, du mode de vie, de la politique, travaillant au sein de bureaux de presse locaux et régionaux.

«J’ai appris les bases du journalisme, de la communication, du travail d’équipe et la manière dont on peut écrire sur les choses quotidiennes de notre vie pour les voir sous un angle différent», indique Mohammed Almarri, un stagiaire.

Les étudiants ont acquis une compréhension plus large des bases de la rédaction d’un article, de la relecture, de l’éthique des médias, de la vérification des faits. Ils ont acquis des moyens pour renforcer leurs compétences dans l’art du reportage grâce au pouvoir de l’observation et aux nouvelles structures d’articles.

«J’ai étudié le journalisme et c’est ma passion. J’adore écrire et je suis tellement heureuse de pouvoir suivre ce programme. J’espère faire carrière dans ce domaine, c’est mon métier de rêve depuis toujours», déclare Alya Allam, une autre stagiaire.

Le stage, qui proposait un programme d’enseignement hybride (cours en présentiel et en ligne), a duré trois semaines, du 17 juillet au 7 août. Il se déroulait au siège d’Arab News, à Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.