«Peu d'espoir» de sauver le béluga égaré dans la Seine

Un béluga nage entre deux écluses sur la Seine, à Notre-Dame-de-la-Garenne, dans le nord-ouest de la France, le 6 août 2022. (Photo, AFP)
Un béluga nage entre deux écluses sur la Seine, à Notre-Dame-de-la-Garenne, dans le nord-ouest de la France, le 6 août 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 07 août 2022

«Peu d'espoir» de sauver le béluga égaré dans la Seine

Un béluga nage entre deux écluses sur la Seine, à Notre-Dame-de-la-Garenne, dans le nord-ouest de la France, le 6 août 2022. (Photo, AFP)
  • Lamya Essemlali, une responsable de Sea Shepherd, l'ONG de défense des océans présente sur les lieux, a confié que les experts et les autorités se retrouvaient face à «un challenge», où il y a «peu d'espoir»
  • Depuis vendredi soir, le béluga, un cétacé de quatre mètres de long repéré mardi dans la Seine, se trouve dans une écluse d'environ 125 mètres sur 25, à 70 kilomètres au nord-ouest de Paris

RENNES: L'espoir s'amenuisait dimanche de sauver le béluga malade égaré dans la Seine, un fleuve du nord de la France où la présence de ce mammifère marin habitué des eaux froides est exceptionnelle, mais les secouristes ont exclu pour l'heure de l'euthanasier. 

Interrogée sur les chances de sauver l'animal, Lamya Essemlali, une responsable de Sea Shepherd, l'ONG de défense des océans présente sur les lieux, a confié que les experts et les autorités se retrouvaient face à « un challenge », où il y a « peu d'espoir ». 

Depuis vendredi soir, le béluga, un cétacé de quatre mètres de long repéré mardi dans la Seine, se trouve dans une écluse d'environ 125 mètres sur 25, à 70 kilomètres au nord-ouest de Paris. 

Plusieurs tentatives pour le nourrir sont restées vaines: des harengs, des truites et même des calamars... Samedi, les vétérinaires, « au vu de l’état physiologique du béluga », lui avaient administré « des vitamines et des produits susceptibles de lui ouvrir l'appétit », a indiqué dimanche la préfecture du département de l'Eure. 

« Un comportement calme »  

Si le béluga adopte « un comportement calme » dans le bassin de l'écluse de la Garenne, où il y est entré par lui-même, « il est très amaigri et présente des altérations cutanées dues à sa présence en eau douce », note la préfecture. 

Selon Sea Shepherd, cette absence de nutrition n'est pas nouvelle. « Son manque d'appétit est surement un symptôme d'autre chose, une origine qu'on ne connait pas, une maladie. Il est sous-alimenté et ça date de plusieurs semaines, voire plusieurs mois. En mer, il ne mangeait plus », a expliqué Mme Essemlali. 

Aussi, dimanche, l'heure n'était guère à l'optimisme sur les chances de survie de l'animal et la crainte qu'il subisse le même sort qu'un orque retrouvé dans le même fleuve en mai dernier s'accentuait. Les opérations pour tenter de sauver le cétacé avaient échoué et l'animal était finalement mort de faim. 

Pour autant, l'option d'euthanasier le béluga était « écartée pour l'instant », a indiqué Mme Essemlali, car « à ce stade ce serait prématuré du fait qu'il a encore de la vigueur, un comportement curieux: il tourne la tête, il réagit à des stimuli, il n'est pas amorphe et moribond ». 

Vers une sortie de l'écluse 

Parmi les hypothèses imaginables figurent une extraction ou une ouverture de l'écluse. 

« On est tous dubitatifs sur sa capacité à rejoindre la mer par ses propres moyens. Même si on le ‘drivait’ avec un bateau, ce serait extrêmement périlleux, voire impossible », a-t-elle confié. 

Une autre hypothèse serait donc de l'extraire de l'eau et « l'acheminer en mer pour l'alimenter et lui fournir des vitamines supplémentaires, faire une biopsie pour avoir des informations sur son origine et des informations sur son état de santé et ce qui le rend malade », a-t-elle dit. 

Dans tous les cas, il n'apparaît pas possible de le laisser dans l'écluse, où l'eau est stagnante et chaude. 

« Il doit sortir dans les 24h/48h qui viennent, ce ne sont pas des conditions optimales pour lui », a expliqué la responsable de Sea Shepherd à l'issue d'une réunion avec la préfecture, l’Office français de la biodiversité, l'observatoire Pelagis, spécialiste des mammifères marins, et un expert canadien du cétacé. 

Selon Pelagis, le béluga « a une distribution arctique et subarctique. Bien que la population la plus connue se trouve dans l'estuaire du Saint-Laurent (Québec), la plus proche de nos côtes se trouve au Svalbard », un archipel situé au nord de la Norvège, à 3 000 kilomètres de la Seine. 

D'après le même organisme, il s'agit du second béluga connu en France après qu'un pêcheur de l'estuaire de la Loire, le grand fleuve du centre de la France, en avait remonté un dans ses filets en 1948. 

En 1966, un autre individu avait remonté le Rhin, dans l'est, jusqu’en Allemagne et en 2018, un béluga avait été observé dans l'estuaire de la Tamise en Angleterre. 


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".