PARIS: Le député LFI Manuel Bompard a affirmé vendredi condamner "vigoureusement" les propos de l'imam Hassan Iquioussen, accusé d'avoir lancé des appels à la haine et la violence, mais s'opposer à son expulsion sans procès vers le Maroc au nom de "l'Etat de droit".
"Je n'ai aucune sympathie avec ces propos (de l'imam, NDLR) que je condamne vigoureusement (...) Je ne défends pas cet imam, je n'ai jamais défendu cet imam et David Guiraud ne l'a jamais défendu. Ce que nous défendons, c'est des principes de défense de l'Etat de droit, de la place de la justice, de l'indépendance de la justice vis-à-vis du pouvoir exécutif", a fait valoir Manuel Bompard sur RTL.
Le député LFI David Guiraud a critiqué cette expulsion résultant selon lui "du fait du prince", y voyant un "dévoiement de l'Etat de droit", tout en affirmant "ne pas être solidaire de propos homophobes ou antisémites" tenus par le prédicateur.
En retour, Gérald Darmanin a accusé jeudi M. Guiraud de "défendre" l'imam et a réclamé des "excuses" de la part de son mouvement.
"Les propos qui ont été tenus, s'ils ont été effectivement été tenus (par cet imam, ndlr), personne chez nous ne les défend, mais nous les condamnons vigoureusement", a insisté le bras droit du leader de LFI Jean-Luc Mélenchon.
"A la justice de traiter ce type de cas et une fois qu'il est condamné, s'il est condamné, alors la question de sa présence sur le territoire national peut être posée. Mais il faut prendre les choses dans l'ordre", a considéré Manuel Bompard.
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a refusé de suspendre, jeudi, la mesure d'expulsion et le tribunal administratif de Paris doit fixer d'ici vendredi le sort de l'imam réputé proche des Frères musulmans. L'homme de 57 ans, dans le viseur de Gérald Darmanin qui a signé lui-même le 29 juillet l'arrêté d'expulsion, est accusé par le ministre d'avoir tenu des "propos ouvertement antisémites, ouvertement xénophobes, ouvertement homophobes, ouvertement antifemmes", lors de prêches ou de conférences, il y a près de 20 ans pour certains.