Gironde: une course contre la montre pour transformer le bois brûlé

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Publié le Vendredi 05 août 2022

Gironde: une course contre la montre pour transformer le bois brûlé

  • Afin de sauver leur filière, les sylviculteurs girondins sont "partis dans une course contre la montre"
  • Vite récolté, le bois qui a brûlé reste exploitable, explique l'ONF sur son site

PARIS: Quelques jours après les violents incendies qui ont ravagé plus de 20.000 hectares de forêts en Gironde, les sylviculteurs tentent de sauver au plus vite le bois touché par les flammes, encore exploitable pendant quelques jours, afin de limiter leurs pertes.

En juillet, plus de 7.000 hectares de forêts ont brûlé en Gironde, à La Teste-de-Buch près du bassin d'Arcachon, et près de 14.000 hectares à Landiras, dans une monoculture de pins.

S'il est "encore trop tôt pour établir un bilan" selon le syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest, la filière bois girondine craint un impact économique important des incendies. Nicolas Douzain, délégué général de la Fédération nationale du bois, estime que "deux millions de mètres cube de bois sont concernés", un volume équivalent à "40% de ce qui est transformé annuellement dans le bassin landais".

Afin de sauver leur filière, les sylviculteurs girondins sont "partis dans une course contre la montre", raconte Éric Constantin, délégué régional Nouvelle-Aquitaine de l'Office national des forêts (ONF).

"Il faut qu'on puisse diagnostiquer et récolter le maximum de bois - blessé et mort - et faire en sorte qu'il soit utilisable", dit-il. "Il faut valoriser tout ce qui peut l'être dans des délais courts pour éviter l'accumulation des insectes ravageurs comme les scolytes. S'ils s'installent, ça peut faire des dégâts sur des arbres sains".

Palettes et charbon de bois

Vite récolté, le bois qui a brûlé reste exploitable, explique l'ONF sur son site. Les impacts et traces superficielles du feu peuvent toutefois conduire à un déclassement des usages possibles.

Le bois le moins affecté peut être destiné au bois d'œuvre, premier niveau d'utilisation pour la construction ou l'ameublement, "mais dans la qualité inférieure, c'est-à-dire le bois palette", explique Yves Rigole, responsable commercial bois à la direction territoriale Midi-Méditerranée de l'ONF. En Gironde, c'est le pin maritime, une essence forestière adaptée au sol sablonneux, qui est exploité pour la fabrication des palettes "comme 70% des bois aquitains", souligne Nicolas Douzain.

Le bois d'œuvre est tiré du fût, la partie la plus grosse et la mieux conformée du tronc située entre le sol et la première grosse branche. Le bois de petite dimension est quant à lui appelé le bois d'industrie. Il est exploité pour la fabrication des panneaux de particules, papier et carton ou encore pour la chimie verte.

Toutefois, les utilisations commencent à être dégressives si le feu est passé de façon plus lourde et agressive. Par exemple, les bois "non calcinés, mais léchés par les flammes ne peuvent en aucun cas être utilisés en bois de papeterie" en raison de la présence d'écorce noire qui "pollue la cuisson de la pâte à papier", souligne Yves Rigole.

Si les dégâts sont trop importants, le bois énergie reste le débouché ultime: selon le responsable commercial bois à l'ONF, le bois le plus atteint est exploité sous forme de "charbon et de biomasse" pour produire principalement de la chaleur et de l'électricité.

Risque de nouveaux incendies

Rien n'est perdu pour la filière bois girondine "capable et susceptible de valoriser ces produits", souligne Éric Constantin. Mais "la quantité de bois que l'on peut sauver dépend aussi de la disponibilité de la main d'œuvre", tempère Nicolas Douzain. Yves Rigole, lui aussi, reconnaît que l'on peut récupérer le bois sinistré à condition que le personnel puisse se mobiliser dans des délais courts et que le massif forestier reste accessible après un incendie.

Le sauvetage du bois connaît encore d'autres obstacles, comme le risque toujours élevé de feux de forêt, la Gironde étant repassée en vigilance rouge incendies depuis lundi.

"Il faut avoir en tête que le feu n'est pas éteint", précise Éric Constantin, avant de poursuivre: "Si on veut entrer en forêt pour intervenir sur un feu qui n'est pas éteint, il faut les moyens de pompiers à côté pour pouvoir parer à toute éventualité, ce qui n'est pas responsable par les temps qui courent. On est encore en plein été et malheureusement les moyens d'intervention ne peuvent pas être sur-mobilisés".


Laurent Wauquiez dépose une proposition de loi pour interdire le voile aux mineures

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  • Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public
  • Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier

PARIS: Le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a déposé lundi une proposition de loi pour interdire aux mineures de porter le voile dans l'espace public, mais son examen rapide semble peu probable et sa constitutionnalité mise en doute par des juristes.

M. Wauquiez veut interdire "à tout parent d'imposer à sa fille mineure ou de l'autoriser à porter, dans l'espace public, une tenue destinée à dissimuler sa chevelure", selon l'article unique de sa proposition de loi.

Il s'appuie notamment sur un rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement et publié en mai dernier, relatant l'augmentation "massive et visible du nombre de petites filles portant le voile".

Il estime que "le voilement de jeunes filles" heurte les principes républicains "les plus fondamentaux", tels que la "protection de l'enfant", "la liberté de conscience" et "l'égalité entre les hommes et les femmes".

Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public.

Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier.

En outre, des professeurs de droit public interrogés par l'AFP émettent de sérieuses réserves quant à la conformité avec la Constitution de cette proposition déjà formulée, tout en la circonscrivant aux moins de 15 ans, par le patron des députés macronistes Gabriel Attal en mai - même si celui-ci n'avait pas déposé de texte.

Pour la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, elle n'a "aucune chance d'être conforme", rappelant que la loi sur la dissimulation du visage que son texte vient modifier a un motif de "sécurité à l'ordre public" et ne "vise aucune religion en particulier".

Or, M. Wauquiez cible très clairement le voile islamique dans l'espace public, contrevenant "au principe de liberté de religion", ajoute l'enseignante.

Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’Université de Lille, se dit également "très réservé".

Bien que le texte se heurte au principe de liberté religieuse, Laurent Wauquiez justifie sa démarche par la "préservation des droits de l’enfant", ce qui est "assez habile", reconnaît-il, mais insuffisant pour garantir sa conformité constitutionnelle.

Assimiler le port du voile par une mineure à "une forme d’asservissement" reste juridiquement fragile. "Incontestablement, une fillette de 9 ans pourrait le faire par mimétisme ou sous l'effet d’une instrumentalisation", observe-t-il. "Mais une adolescente de 16 ans peut davantage le porter par conviction personnelle."

Il rappelle par ailleurs que l’interdiction de dissimulation du visage est justifiée par des raisons de sécurité, avec la nécessité de pouvoir "identifier les personnes", un raisonnement difficilement transposable au fait de se couvrir la chevelure.


Quatre associations musulmanes portent plainte contre un sondage Ifop

Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
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  • Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop
  • Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021

PARIS: Quatre associations du culte musulman ont porté plainte lundi pour dénoncer le manque d'objectivité supposé d'un sondage Ifop sur le rapport des fidèles à l'islam, ont annoncé leurs avocats à l'AFP.

Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop "Etat des lieux du rapport à l'islam et à l'islamisme des musulmans de France".

Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021.

Ce sondage "viole le principe d'objectivité posé par la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et la diffusion des sondages d'opinion", se "fonde sur des questions orientées" et se "focalise sur des résultats minoritaires mis en avant à des fins polémiques", accusent les avocats Mes Raphaël Kempf et Romain Ruiz, dans un communiqué.

Selon eux, le sondage distille "le poison de la haine dans l'espace public", renforçant "les amalgames".

Contacté par téléphone, François Kraus, directeur du pôle politique/actualités de l'Ifop, a indiqué qu'il répondrait à l'AFP par écrit, ce qu'il n'avait pas fait dans l'après-midi.

Le CFCM avait déjà dans un communiqué vendredi déploré "une nouvelle mise à l’index des citoyens français de confession musulmane et de leurs pratiques religieuses", avec des analyses et données "contestables".

L'enquête Ifop, basée sur un échantillon de 1.005 personnes de religion musulmane, a été commandée par le média confidentiel "Ecran de veille", qui se présente comme "le mensuel pour résister aux fanatismes".

L'attention médiatique et politique s'est beaucoup focalisée sur le sous-échantillon des 15-24 ans, constitué de 291 personnes, et révélant une forte pratique (87% se considèrent religieux, 67% disent prier "au moins une fois par jour", 83% font le ramadan)

François Kraus écrit dans sa conclusion sur le site de l'Ifop que "cette enquête dessine très nettement le portrait d'une population musulmane traversée par un processus de réislamisation, structurée autour de normes religieuses rigoristes et tentée de plus en plus par un projet politique islamiste".

Le sondage a provoqué de vives réactions, l'extrême droite y voyant un signe d'"islamisation", tandis que des représentants de la communauté musulmane ont regretté "une stigmatisation".

"A mal poser les questions, on finit toujours par fabriquer les peurs qu’on prétend mesurer", affirmait dans son billet hebdomadaire le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz.

Le politiste Haouès Seniguer qualifie pour sa part de raccourci "grossier et réducteur" l'idée, sous-jacente selon lui au sondage, qu'une observance stricte de l'islam soit la porte d'entrée mécanique vers l'islamisme.


Macron invité de RTL mardi matin

 Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
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  • Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat Français a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine
  • Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire

PARIS: Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué.

Le président de la République sera notamment interrogé sur la situation internationale, alors qu'une nouvelle réunion de la "coalition des volontaires" au soutien de l'Ukraine est prévue mardi en visioconférence.

Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine.

M. Macron sera aussi interrogé sur "les menaces qui pèsent sur la France", selon le communiqué de RTL.

Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire.