Ukraine: le premier chargement de céréales reprend sa route vers le Liban

Une équipe d'experts a commencé mercredi matin au large d'Istanbul à inspecter le premier chargement de céréales exporté par l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février, en application de l'accord signé en juillet à Istanbul sous l'égide l'ONU. (AFP)
Une équipe d'experts a commencé mercredi matin au large d'Istanbul à inspecter le premier chargement de céréales exporté par l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février, en application de l'accord signé en juillet à Istanbul sous l'égide l'ONU. (AFP)
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Publié le Mercredi 03 août 2022

Ukraine: le premier chargement de céréales reprend sa route vers le Liban

  • L'inspection du Razoni a duré un peu moins d'une heure et demie. Le cargo a ensuite poursuivi sa route, en s'engageant dans l'entrée nord du Bosphore en début d'après-midi.
  • Le cargo, battant pavillon de la Sierra Leone, avait quitté lundi le port ukrainien d'Odessa, sur la mer Noire, avec 26 000 tonnes de maïs à destination de Tripoli, au Liban

ISTANBUL : Des experts turcs, russes et ukrainiens ont inspecté mercredi près d'Istanbul le navire transportant le premier chargement de céréales exporté par l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février, avant que le cargo ne reprenne sa route à destination du Liban.

L'inspection du Razoni a duré un peu moins d'une heure et demie, a constaté l'AFP. Le cargo a ensuite poursuivi sa route, en s'engageant dans l'entrée nord du Bosphore en début d'après-midi.

Cette inspection marquait la fin d'une "phase de test" des opérations de mise en oeuvre de l'accord international signé en juillet à Istanbul en vue d'enrayer la crise alimentaire mondiale, a souligné le secrétariat du Centre de coordination conjointe.

"L'équipe d'inspection a pu s'entretenir avec l'équipage et s'enquérir du trajet effectué dans le couloir maritime humanitaire dédié en mer Noire", a-t-il précisé avant d'ajouter que "les exportations de millions de tonnes de blé, de maïs et autres céréales doivent se poursuivre au départ de trois ports ukrainiens".

Le cargo, battant pavillon de la Sierra Leone, avait quitté lundi le port ukrainien d'Odessa, sur la mer Noire, avec 26 000 tonnes de maïs à destination de Tripoli, au Liban.

La vingtaine d'experts et délégués des Nations unies vêtus de gilets de sauvetage orange et casqués, étaient emmenés par l'amiral turc Özcan Altunbulak, patron du Centre de coordination conjoint qui supervise les exportations et par l'amiral de l'US Navy en retraite, Fred Kenney.

L'inspection s'est déroulée conformément au souhait de la Russie qui veut s'assurer de la nature de la cargaison.

16 navires en attente

Selon Kiev, 16 autres bateaux chargés de céréales sont en attente de quitter Odessa, le principal port ukrainien qui concentrait avant la guerre 60% de l'activité portuaire du pays.

L'accord signé le 22 juillet via une médiation de la Turquie et sous l'égide des Nations unies, permet la reprise des envois vers les marchés mondiaux de céréales ukrainiennes bloquées depuis l'invasion russe, sous supervision internationale.

Le document prévoit notamment l'instauration de couloirs sécurisés afin de permettre la circulation en mer Noire des navires marchands et l'exportation de 20 à 25 millions de tonnes de céréales.

Un accord similaire signé simultanément garantit à la Russie l'exportation de ses produits agricoles et de ses engrais, malgré les sanctions occidentales.

Les deux accords doivent permettre d'atténuer la crise alimentaire mondiale provoquée par la montée en flèche des prix des denrées alimentaires dans certains des pays les plus pauvres.

Frappe de missiles russes

Sur le terrain, l'armée russe a bombardé la ville de Tchougouïv, dans le nord-est de l'Ukraine, faisant un mort et deux blessés, a annoncé sur Facebook un responsable de la police de la région de Kharkiv, Serguiï Bolvinov. Il a précisé que la personne tuée et un des blessés sont "des citoyens russes".

Kharkiv, la deuxième ville ukrainienne, proche de la frontière russe, a été la cible de deux frappes dans la nuit de mardi à mercredi depuis le territoire russe, selon les autorités régionales.

Par ailleurs, l'armée russe a annoncé mercredi avoir détruit un dépôt d'armes étrangères dans la région de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, avec "des missiles de haute précision".

Selon les premières informations, il s'agit de missiles S-300 tirés depuis la région frontalière russe de Belgorod, dont un a touché le sol et l'autre une installation civile sans faire de victime, a indiqué le gouverneur Oleg Sinegoubov sur Telegram.

En juin, Moscou avait déjà affirmé avoir détruit un dépôt d'armes livrées par l'Otan dans l'ouest de l'Ukraine, relativement épargné par les bombardements.

La ville de Mykolaïv, dans le sud, a de nouveau été bombardée dans la nuit, a annoncé le gouverneur régional Vitali Kim sur Telegram. Un supermarché et une pharmacie ont été détruits et une école équestre a été touchée, a-t-il assuré.

Selon le maire Oleksandre Senkevytch, "des explosions puissantes" ont été entendues mercredi vers 05h00 du matin.

Dans le bassin du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, Pavlo Kyrylenko, le gouverneur de la région de Donetsk, dans l'épicentre des combats, a fait état mercredi de quatre civils tués au cours des dernières 24 heures.

L'Ukraine, qui mène actuellement une contre-offensive dans le sud de l'Ukraine, a annoncé mardi avoir repris 53 localités dans le région de Kherson, la première ville d'importance tombée aux mains de l'armée russe le 3 mars.

L'artillerie est décisive dans le conflit en Ukraine. Particulièrement gourmandes en projectiles de toutes sortes, les armées ukrainienne et russe se livrent à une guerre d'usure au niveau des munitions.

Par ailleurs, le chancelier allemand Olaf Scholz a accusé mercredi la Russie d'être responsable du blocage de la livraison d'une turbine actuellement en Allemagne, sans laquelle le pipeline Nord Stream 1 qui fournit du gaz à l'Europe ne peut, selon Moscou, fonctionner normalement.

Les Occidentaux accusent Moscou de se servir de l'arme énergétique en représailles des sanctions adoptées après l'offensive contre l'Ukraine.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.