Après les exécutions en Birmanie, l'Asean prépare sa réponse

Les ministres des Affaires étrangères de l'Asean se réunissent mercredi à Phnom Penh (Cambodge), mais sans la Birmanie (Photo, AFP).
Les ministres des Affaires étrangères de l'Asean se réunissent mercredi à Phnom Penh (Cambodge), mais sans la Birmanie (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 01 août 2022

Après les exécutions en Birmanie, l'Asean prépare sa réponse

  • Les chefs de la diplomatie des dix pays membres, moins la Birmanie qui n'a pas été invitée, se retrouvent en session plénière à partir de 10H15 heure locale
  • Toutefois, l'exclusion du pays de l'Asean n'est pas sur la table, a assuré une source diplomatique proche des négociations

PHNOM PENH: Les ministres des Affaires étrangères de l'Asean se réunissent mercredi à Phnom Penh (Cambodge), mais sans la Birmanie, avec laquelle ils pourraient durcir le ton après les exécutions d'opposants politiques par la junte birmane de plus en plus isolée.

Après l'indignation, la sanction ? L'exécution de quatre prisonniers condamnés à mort, dont deux figures de l'opposition pro-démocratie, annoncée fin juillet, pourrait marquer un tournant dans l'approche de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) sur la Birmanie.

Les chefs de la diplomatie des dix pays membres, moins la Birmanie qui n'a pas été invitée, se retrouvent en session plénière à partir de 10H15 heure locale (03H15 GMT), dans un hôtel de luxe de la capitale cambodgienne, sur les bords du Mékong.

"Je pense que nous allons voir l'Asean durcir le ton vis-à-vis de la Birmanie", a déclaré à l'AFP Aaron Connelly, spécialiste de l'Asie du Sud-Est à l'Institut international d'études stratégiques.

Une version de travail de la déclaration commune, obtenue par l'AFP, évoque la "profonde préoccupation" de l'Asean, qui appelle les parties prenantes à mener des "actions concrètes" contre le régime militaire.

Voir la junte appliquer une peine de mort pour la première fois en plus de trente ans a constitué un "grave retour en arrière", a réagi le chef de la diplomatie singapourienne Vivian Balakrishnan.

Pas de «réels progrès»

"Cela montre que la junte se moque" du plan en cinq points qu'elle a convenu, en avril 2021, avec l'Asean pour mettre fin aux violences et faciliter un règlement de la crise, a écrit sur Twitter son homologue malaisien Saifuddin Abdullah, qui veut suspendre la Birmanie de toutes les réunions de l'organisation.

Toutefois, l'exclusion du pays de l'Asean n'est pas sur la table, a assuré une source diplomatique proche des négociations.

La frustration gagne les rangs du bloc, d'autant que sa médiation n'a pas donné de "réels progrès", selon le chef de la diplomatie de la Malaisie.

Pis, la situation empire en Birmanie. Depuis le coup d'Etat du 1er février 2021 qui a renversé l'ancienne dirigeante civile Aung San Suu Kyu, la junte poursuit une répression sanglante contre ses opposants avec plus de 2 100 civils tués et près de 15 000 arrêtés, selon une ONG locale.

D'autres exécutions de prisonniers pourraient suivre, ont prévenu des experts des Nations unies, qui ont compté plus d'une centaine de condamnations à mort en plus d'un an.

L'Asean n'a pas invité le ministre des Affaires étrangères birman Wunna Maung Lwin au rendez-vous de Phnom Penh, et l'isolement de la junte, dont les atrocités sont régulièrement condamnées par la communauté internationale, pourrait bien durer au moins jusqu'au prochain sommet, en novembre.

Naypyidaw avait boycotté celui d'octobre 2020 auquel son chef n'avait pas été convié.

Avec Blinken

"Même la Corée du Nord est invitée (à Phnom Penh), mais pas la junte... Cela montre à quel point la Birmanie est isolée, même au sein de sa région", a estimé Aaron Connelly.

Le secrétaire d'Etat américain Anthony Blinken se rendra, mercredi, dans la capitale cambodgienne. Ses homologues russe Sergueï Lavrov et chinois Wang Yi sont également attendus.

Les questions de souveraineté en mer de Chine méridionale, dont la plus grande partie est revendiquée par Pékin, au détriment du Vietnam, la Malaisie, Brunei ou les Philippines, tous membres de l'Asean, constituent un autre point chaud attendu des discussions.

La dernière fois que le Cambodge, aujourd'hui à la présidence tournante de l'Asean, a accueilli un sommet de l'organisation, en 2012, aucun accord n'avait été trouvé sur le sujet, laissant entrevoir des divisions au sein de l'instance.

"C'était la première fois que l'Asean se réunissait sans conclure avec une déclaration commune, et ça a été un camouflet pour le Cambodge. Le Cambodge a retenu sa leçon", a décrypté pour l'AFP Thitinan Pongsudhirak, professeur de sciences politiques à l'Université Chulalongkorn de Bangkok.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.