Sous la chaleur de l'été, les Cubains accablés par les coupures de courant

Selon des chiffres officiels, 68% des foyers cubains cuisinent à l'électricité. Or les délestages ont lieu lors des pics de consommation quand les gens préparent à manger. (AFP)
Selon des chiffres officiels, 68% des foyers cubains cuisinent à l'électricité. Or les délestages ont lieu lors des pics de consommation quand les gens préparent à manger. (AFP)
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Publié le Samedi 30 juillet 2022

Sous la chaleur de l'été, les Cubains accablés par les coupures de courant

  • Le 14 juillet, à Los Palacios, une ville de 38 000 habitants de l'ouest de l'île, plusieurs dizaines d'habitants sont sortis dans la rue pour protester contre un black-out, certains en tapant sur des casseroles
  • Le président Miguel Diaz-Canel a accusé les manifestants d'agir pour le compte de la «contre-révolution» et «selon la volonté de ceux qui nous soumettent à l'embargo»

LA HAVANE: Les coupures d'électricité à Cuba, devenues quotidiennes depuis mai, exaspèrent les habitants qui sortent parfois dans la rue pour protester. Le gouvernement dénonce des manoeuvres de la "contre-révolution", tandis que l'opposition voit dans ces délestages "son meilleur allié".

"Les gens ne supportent plus la chaleur, ils sortent la nuit dans la rue, sur les balcons, en attendant que l'électricité revienne" pour allumer leur ventilateur, raconte Estrella Ramirez, 62 ans, qui habite à Bauta, à 29 km de La Havane.

Les coupures de courant récurrentes avaient été le déclencheur des manifestations historiques qui ont secoué le pays les 11 et 12 juillet 2021 avec des dizaines de milliers de Cubains descendus dans la rue aux cris de "Nous avons faim", "A bas la dictature".

Un an après, sous la chaleur torride de l'été caribéen, d'autres protestations, à moindre échelle, ont été recensées dans plusieurs localités à l'intérieur du pays.

Le 14 juillet, à Los Palacios, une ville de 38 000 habitants de l'ouest de l'île, plusieurs dizaines d'habitants sont sortis dans la rue pour protester contre un black-out, certains en tapant sur des casseroles.

"Mettez le courant, bon sang!", "Nous ne voulons pas de blabla", ont crié des habitants, selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.

Selon des médias indépendants, des manifestations similaires ont eu lieu le 21 juillet à Jagüey Grande, dans la province de Matanzas (ouest), ainsi que dans les villages de Caibarién et Sagua la Grande, dans la province de Santa Clara (centre).

Le président Miguel Diaz-Canel a accusé les manifestants d'agir pour le compte de la "contre-révolution" et "selon la volonté de ceux qui nous soumettent à l'embargo", dans un allusion à l'embargo américain en vigueur depuis 1962.

Mais pour le dissident modéré, Manuel Cuesta Morua, ces coupures sont désormais le "meilleur allié" de l'opposition au pouvoir communiste. "Cela remet d'actualité les critiques de l'opposition sur l'obsolescence du modèle" économique cubain, dit-il à l'AFP.

"Ce sont les conséquences structurelles de l'incompétence du gouvernement et cela donne l'occasion d'exprimer (...) le malaise social accumulé", dit-il.

Ce type de protestations est très inhabituel sur l'île, où près de 700 participants aux manifestations du 11 juillet sont toujours emprisonnés, dont certains ont déjà été condamnés à de lourdes peines.

«Niveau de lassitude»

Les coupures d'électricité ne sont pas nouvelles à Cuba. Dans les années 1990, pendant la "Période spéciale" qui avait suivi l'effondrement de l'Union soviétique, allié de Cuba, les black-outs pouvaient durer jusqu'à 16 heures.

Mais "il n'y avait pas ce rejet politique accumulé, il n'y avait pas ce niveau de lassitude qui existe aujourd'hui", explique le sociologue cubain Rafael Hernandez, dans un article publié par le Centre pour l'Amérique latine et les études latinos, de l'American University de Washington.

"Il n'y a pas actuellement des coupures jusqu'à 16 heures comme en 1993-1994, mais leur impact est bien supérieur, comme on l'a vu le 11 juillet", ajoute le chercheur.

Jusqu'à présent moins touchée, La Havane va dorénavant subir trois fois par semaine des coupures de courant de quatre heures (entre 10H00 et 14H00), a annoncé vendredi le gouverneur de la capitale, Reinaldo García Zapata, cité par le journal officiel Tribuna de La Habana.

Selon des chiffres officiels, 68% des foyers cubains cuisinent à l'électricité. Or les délestages ont lieu lors des pics de consommation quand les gens préparent à manger.

A Jesus Menéndez, un village de l'est du pays, les coupures durent entre huit et dix heures chaque jour. "Beaucoup de gens cuisinent à l'électricité. Comment font-ils? Ils utilisent du charbon ou du kérosène quand ils en trouvent", raconte par téléphone à l'AFP Gisela Gonzalez, femme au foyer de 54 ans.

Le président Diaz-Canel a demandé à ses compatriotes de la "compréhension" et des "économies" d'énergie face à une situation qui n'a pas de solution "immédiate".

Selon la compagnie publique, l'Union nationale électrique (UNE), 95% de la production d'énergie à Cuba se fait à partir d'énergies fossiles, en majorité importées. La hausse des cours mondiaux a renchéri le coût de ces importations de 30%.

Parallèlement, sur les 20 centrales électriques du pays, 19 ont plus de 35 ans, a reconnu le gouvernement qui, face aux travaux de maintenance et aux pannes à répétition, a peu de marge de manoeuvre.

"La situation d'urgence que traverse le système électrique va se poursuivre et la relance sera progressive", a admis récemment à la télévision d'Etat Edier Guzman, un responsable de l'UNE.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.