Une «grande vague de chaleur marine» fragilise la Méditerranée occidentale

Les producteurs d'olives en Espagne pourraient perdre une partie importante de leurs récoltes cette année (Photo, AFP).
Les producteurs d'olives en Espagne pourraient perdre une partie importante de leurs récoltes cette année (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 29 juillet 2022

Une «grande vague de chaleur marine» fragilise la Méditerranée occidentale

  • Ces vagues de chaleur marine ont déjà doublé en fréquence depuis les années 1980 selon le rapport du GIEC
  • La méduse géante provoque elle des piqûres graves nécessitant hospitalisation et la fermeture des plages quand elle est présente

AJACCIO, France: "Une grande vague de chaleur marine" touche la Méditerranée occidentale depuis fin mai, avec des températures "exceptionnelles" supérieures de "4 à 5 degrés" aux normales, menaçant les écosystèmes marins, ont indiqué à l'AFP des experts de l'évolution climatique de cette mer.

"Cette grande vague de chaleur marine a démarré fin mai en mer Ligure" située entre l'Italie et le nord de la Corse, puis s'est poursuivie "en juin dans le golfe de Tarente", dans le sud-est de l'Italie, a indiqué à l'AFP Karina Von Schuckmann, océanographe allemande auprès de Mercator Océan International.

Cette organisation à but non lucratif basée à Toulouse rassemble les principaux instituts spécialisés en océanographie de France, d'Italie, d'Espagne, de Grande-Bretagne et de Norvège et pilote le service européen de surveillance des océans, le Copernicus Marine Service (CMEMS).

En juillet, "de la Mer des Baléares (Espagne) à la Sardaigne (Italie), ainsi qu’à l’est de la Corse et sur l’ensemble de la Mer Tyrrhénienne (comprise entre la Sicile et la Corse), on observe en surface (..) des valeurs exceptionnelles de températures comprises entre 28 et 30 degrés Celsius" qui sont "supérieures à la normale, de l’ordre de +4 à +5°C", a ajouté l'organisation.

Si pour les baigneurs, nombreux autour de cette mer qui est une des premières destinations touristiques mondiales, ces températures peuvent paraître agréables, elles inquiètent les scientifiques et défenseurs de l'environnement.

Cette canicule marine peut en effet modifier profondément la faune et la flore, entraînant "des migrations d'espèces" vers des eaux moins chaudes, une possible "mortalité en masse d'espèces" ou une "diminution" de certaines et "l'apparition de nouvelles", relève Karina Von Schuckmann qui est aussi l'une des auteurs des rapports du Groupe des experts de l'ONU sur le climat (GIEC).

Avec des effets socio-économiques en cascade, notamment sur la pêche, souligne-t-elle.

Poissons-lapins et méduses géantes

"En Méditerranée, suite aux épisodes de canicules océaniques de 1999, 2003 et 2006, on a observé de nombreux cas de mortalité massive d’espèces, telles les gorgones (parfois appelées coraux écorce: NDLR) ou les posidonies", indique un rapport du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) publié en octobre 2020.

Pour Charles-François Boudouresque, professeur d'écologie marine à l'université Aix-Marseille, les effets de cette "canicule marine" sont "en cours d'étude" mais "on peut prévoir un impact principal sur les organismes fixés comme les gorgones et le corail rouge" avec une mortalité "totale ou partielle".

Des poissons comme la très colorée "girelle paon ou le barracuda, qui ont commencé à remonter du sud de la Méditerranée vers le nord, risquent aussi d'être plus abondants" en Méditerranée occidentale, a-t-il dit à l'AFP.

"Des espèces provenant de Mer Rouge, entrées en Méditerranée orientale par le canal de Suez" se rapprochent aussi des côtes françaises, deux cas pouvant "poser problème dans cinq à 10 ans": le poisson-lapin et la méduse géante Rhopilema.

Le premier est "un herbivore extraordinairement vorace" qui "risque de court-circuiter les chaines alimentaires normales". Déjà présent au large du Liban, sa prolifération en Méditerranée occidentale pourrait menacer les forêts d'algues qui servent de nurseries à d'autres poissons.

La méduse géante provoque elle des piqûres graves nécessitant hospitalisation et la fermeture des plages quand elle est présente, souligne M. Boudouresque.

Pour lutter contre ces canicules marines, "il faut réduire les émissions de gaz à effet de serre" mais "même si on arrêtait aujourd'hui les émissions, les océans, qui stockent 90% de la chaleur du système Terre, continueraient à chauffer", explique Mme Von Schuckmann.

Ces vagues de chaleur marine ont déjà "doublé en fréquence depuis les années 1980", selon le rapport du GIEC publié en août 2021.

Entre 2015 et 2019, "la Méditerranée a connu (...) cinq années consécutives de mortalité de masse d'espèces" du fait de ces vagues de chaleur marine, souligne également un article de la revue scientifique Global Change Biology publié le 18 juillet.

"Au moins depuis 2003, elles sont devenues plus régulières et elles vont à l'avenir avoir une durée plus longue, prendre plus d'espace en mer et être plus intenses et sévères", fragilisant une mer précieuse en terme de biodiversité, met en garde Mme Von Schukmann.

Si la mer Méditerranée couvre moins d'1% de la surface océanique de la planète, elle abrite "18% de toutes les espèces marines connues", souligne un rapport du réseau des experts méditerranéens sur le changement climatique (Medecc) et présente déjà "la plus forte proportion d’habitats marins menacés en Europe".


Diversité: l'administration Trump met la pression sur des entreprises françaises

Le président américain Donald Trump s'exprime lors de la cérémonie de prestation de serment d'Alina Habba en tant que procureur général du New Jersey, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 mars 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'exprime lors de la cérémonie de prestation de serment d'Alina Habba en tant que procureur général du New Jersey, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 mars 2025. (AFP)
Short Url
  • Plusieurs entreprises françaises ont reçu un courrier de l'ambassade des Etats-Unis les interrogeant sur l'existence de programmes internes de lutte contre les discriminations, ce qui pourrait les empêcher de travailler avec le gouvernement américain
  • Le contractant doit également confirmer qu'il est "en conformité avec toutes les lois fédérales anti-discrimination applicables, ce qui est important pour les décisions de paiement du gouvernement"

PARIS: Plusieurs entreprises françaises ont reçu un courrier de l'ambassade des Etats-Unis les interrogeant sur l'existence de programmes internes de lutte contre les discriminations, ce qui pourrait les empêcher de travailler avec le gouvernement américain, rapportent vendredi plusieurs médias français.

Interrogé par l'AFP, l'entourage du ministre français de l'Economie, Eric Lombard, a jugé que "cette pratique reflète les valeurs du nouveau gouvernement américain. Ce ne sont pas les nôtres. Le ministre le rappellera à ses homologues au sein du gouvernement américain", selon la réaction transmise.

"Le contractant ou l'offrant potentiel certifie qu'il (...) ne met pas en œuvre de programmes de promotion de la diversité, de l'équité, et de l'inclusion qui enfreignent les lois fédérales anti-discrimination applicables" aux Etats-Unis, demande un questionnaire attaché au courrier adressé à plusieurs entreprises, que l'AFP a pu consulter.

Le contractant doit également confirmer qu'il est "en conformité avec toutes les lois fédérales anti-discrimination applicables, ce qui est important pour les décisions de paiement du gouvernement", et mentionner le numéro d'appel d'offre ou contrat qui le concerne, peut-on lire dans le questionnaire.

Dès le premier jour de son retour à la Maison Blanche, le 20 janvier, Donald Trump a signé un décret exécutif déclarant "illégaux" les programmes et politiques de "DEI" (Diversité, équité, inclusion), promouvant l'égalité des chances, au sein de l'Etat fédéral.

"Nous vous informons que le décret 14173, concernant la fin de la discrimination illégale et rétablissant les opportunités professionnelles basées sur le mérite, signé par le Président Trump, s'applique également obligatoirement à tous les fournisseurs et prestataires du gouvernement américain, quel que soit leur nationalité et le pays dans lequel ils opèrent", peut-on lire dans le courrier publié par Le Figaro.

Depuis son retour à la Maison Blanche, le président Trump s'est engagé dans une vaste réforme du gouvernement fédéral, traquant les dépenses publiques jugées de gaspillage ou contraires à sa politique, comme les programmes faisant la promotion de la diversité ou de l'inclusion.


Washington somme l'armée libanaise de désarmer le Hezbollah

Une photo prise dans la région de Marjayoun, au sud du Liban, montre un avion de guerre israélien survolant le sud du Liban, le 28 mars 2025. L'envoyé des Nations unies pour le Liban a appelé toutes les parties à la retenue le 28 mars, après qu'Israël a mené des frappes aériennes dans le sud du Liban à la suite de nouveaux tirs de roquettes en direction d'Israël. (AFP)
Une photo prise dans la région de Marjayoun, au sud du Liban, montre un avion de guerre israélien survolant le sud du Liban, le 28 mars 2025. L'envoyé des Nations unies pour le Liban a appelé toutes les parties à la retenue le 28 mars, après qu'Israël a mené des frappes aériennes dans le sud du Liban à la suite de nouveaux tirs de roquettes en direction d'Israël. (AFP)
Short Url
  • Les Etats-Unis ont indiqué vendredi qu'il était de la "responsabilité" du Liban et de l'armée libanaise de désarmer le Hezbollah, disant soutenir Israël après les bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth
  • L'armée israélienne, qui a aussi bombardé le sud du Liban, avait appelé à évacuer une partie des habitants de la banlieue sud, cible de bombardements intenses pendant les deux mois de guerre ouverte

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont indiqué vendredi qu'il était de la "responsabilité" du Liban et de l'armée libanaise de désarmer le Hezbollah, disant soutenir Israël après les bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth.

"Dans le cadre de l'accord de cessation des hostilités, le gouvernement libanais est responsable du désarmement du Hezbollah, et nous attendons des forces armées libanaises qu'elles désarment ces terroristes afin d'empêcher la poursuite des hostilités", a déclaré à la presse la porte-parole du département d'Etat, Tammy Bruce.

Israël a bombardé vendredi la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah, pour la première fois après quatre mois de trêve, en riposte à des tirs de roquettes qui ont visé son territoire.

L'armée israélienne, qui a aussi bombardé le sud du Liban, avait appelé à évacuer une partie des habitants de la banlieue sud, cible de bombardements intenses pendant les deux mois de guerre ouverte qui l'ont opposée au mouvement libanais, avant un fragile cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre.

"Si des attaques ont eu lieu, c'est parce que des terroristes ont lancé des roquettes sur Israël depuis le Liban. Il s'agit d'une violation de la cessation des hostilités", a poursuivi Mme Bruce, en soulignant qu'Israël devait "réagir, comme le feraient les Etats-Unis ou tout autre pays dans ce genre de situation".


Le président Trump accueille l'ambassadrice du Royaume à l'iftar de la Maison Blanche

La princesse Reema Bandar al-Saoud était parmi les ambassadeurs des pays arabes qui ont participé à l'iftar de la Maison Blanche jeudi. (X: @rbalsaud)
La princesse Reema Bandar al-Saoud était parmi les ambassadeurs des pays arabes qui ont participé à l'iftar de la Maison Blanche jeudi. (X: @rbalsaud)
Short Url
  • La princesse figurait parmi plusieurs ambassadeurs de pays arabes, dont les Émirats arabes unis, l'Égypte et la Jordanie
  • Plus tard, sur X, la princesse a remercié le président américain Trump

RIYAD: L'ambassadeur d'Arabie saoudite aux États-Unis, la princesse Reema Bandar al-Saoud, a reçu un accueil personnel de la part du président Trump lors de l'iftar de la Maison Blanche jeudi.

Lors de son discours d'ouverture, le président américain a déclaré: «Chaque jour, nous tenons nos promesses envers la communauté musulmane. Mon administration est engagée dans une diplomatie sans relâche pour forger une paix durable au Moyen-Orient, en s'appuyant sur les accords historiques d'Abraham dont tout le monde disait qu'ils seraient impossibles... Nous recherchons tous la paix pour le monde entier.»

Il a ajouté: «Alors que nous approchons de la fin du mois sacré du Ramadan, nous sommes également très honorés d'être rejoints par de nombreux amis et partenaires internationaux, dont l'ambassadeur d'Arabie saoudite aux États-Unis, une femme très, très spéciale, la princesse Reema – princesse, merci, merci, princesse.»

La princesse figurait parmi plusieurs ambassadeurs de pays arabes, dont les Émirats arabes unis, l'Égypte et la Jordanie.

Plus tard, sur X, la princesse a remercié M. Trump et a déclaré: «J'ai eu l'honneur d'assister au dîner de l'iftar organisé par @POTUS. Merci pour son aimable invitation et son geste attentionné à l'égard de la communauté musulmane. C'est un témoignage de l'esprit d'amitié et de coopération qui rassemble nos nations.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com