ATHÈNES: Pour la cinquième journée consécutive, les pompiers combattaient lundi un violent feu de forêt dans le département d'Evros, dans le nord-est de la Grèce, où se trouve le parc national de Dadia, « une lutte difficile », selon le ministre de la Crise climatique et de la Protection civile.
La Grèce est frappée par une vague de chaleur depuis samedi et les températures doivent atteindre 40 degrés Celsius lundi dans certaines régions selon la météo.
L'incendie qui s'est déclaré jeudi dernier dans le nord-est a entraîné l'évacuation de certains villages par précaution.
Lundi, 320 pompiers, deux bombardiers d'eau et quatre hélicoptères poursuivaient leurs efforts pour circonscrire le feu.
« C'est une lutte difficile, une lutte pour assurer la survie de cet écosystème exceptionnel » de Dadia, l'un des plus importants parcs nationaux du pays, a déclaré lundi le ministre, Christos Stylianidis, qui s'est rendu ce week-end sur place pour coordonner la lutte contre le feu.
Protégé par le réseau européen Natura 2000 et connu pour sa colonie de vautours et la richesse de sa faune et de sa flore, le parc national de Dadia abrite trois des quatre espèces de vautours européens, dont le Vautour moine, ainsi que 36 des 38 espèces de rapaces d'Europe, selon des experts.
Des averses tombées dans la région lundi matin « ont aidé un peu » à lutter contre l'incendie mais « le feu n'a pas été encore circonscrit », a indiqué un responsable du bureau de presse des pompiers.
Risque « très élevé »
La Grèce lutte également contre deux autres importants incendies déclenchés durant le week-end: l'un sur l'île de Lesbos, dans le nord-est de la mer Egée et l'autre à Krestena en Elide dans le Péloponnèse (sud). Dans ces deux régions, habitants et touristes ont dû également être évacués par précaution.
En Elide, « une personne a été arrêtée, accusée d'incendie volontaire », a indiqué le ministre de la Protection du citoyen Takis Théodorikakos. Il a ajouté que « 15 feux s'étaient déclenchés au cours des vingt derniers jours dans cette région ».
La Protection civile a prévenu que le risque d'incendies de forêt restait « très élevé » lundi en raison de la canicule et des vents forts.
La multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes est une conséquence directe du réchauffement climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
La Grèce est chaque été la proie de violents feux de forêt et des températures caniculaires sont fréquentes dans ce pays du sud-est de l'Europe.
L'été dernier, les incendies avaient ravagé 103 000 hectares et fait trois morts. L'île d'Eubée, près d'Athènes, avait été particulièrement touchée.
Depuis le début de cet été, de nombreux feux ont éclaté à travers le pays. Comme l'année dernière, le gouvernement grec a attribué la multiplication de feux de forêt en Europe à « la crise climatique ».
« Ces dernières 24 heures, les pompiers ont fait face à 73 incendies de forêt dont la majorité ont été circonscrits immédiatement (...), la preuve de l'effort immense (des préparatifs ndrl) fait en hiver pour limiter les dommages de la crise climatique », a souligné lors de son point de presse régulier lundi, le porte-parole du gouvernement, Yannis Economou.