Ukraine: Le conflit entre dans son 6e mois, Moscou affirme avoir visé des cibles militaires à Odessa

Un enseignant examine les destructions dans une école détruite à la suite d'un bombardement à Bakhmut, dans la région de Donetsk, le 24 juillet 2022 (Photo, AFP).
Un enseignant examine les destructions dans une école détruite à la suite d'un bombardement à Bakhmut, dans la région de Donetsk, le 24 juillet 2022 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Lundi 25 juillet 2022

Ukraine: Le conflit entre dans son 6e mois, Moscou affirme avoir visé des cibles militaires à Odessa

  • Moscou a assuré dimanche que ses frappes avaient détruit la veille un navire militaire ukrainien et des missiles livrés par les Etats-Unis dans le port d'Odessa
  • Après les tirs sur Odessa, l'Ukraine a accusé Vladimir Poutine d'avoir «craché au visage» de l'ONU et de la Turquie et de compromettre l'application de l'accord signé vendredi à Istanbul

KIEV: L'invasion russe de l'Ukraine est entrée dimanche dans son sixième mois, au lendemain de frappes sur le port d'Odessa qui menacent l'application de l'accord sur la reprise des exportations des céréales bloquées par la guerre.

Moscou a assuré dimanche avoir détruit la veille dans ce port, vital pour le commerce des céréales ukrainiennes, un bâtiment de guerre ainsi que des missiles fournis par les Etats-Unis.

"Des missiles de haute précision et de longue portée tirés de la mer ont détruit un navire militaire ukrainien à quai et un stock de missiles antinavires Harpoon livrés par les Etats-Unis au régime de Kiev", a déclaré le ministère russe de la Défense.

"Une usine de réparation et de modernisation de navires de l'armée ukrainienne a aussi été mise hors d'usage", a-t-il poursuivi dans un communiqué.

Plus tôt, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, avait affirmé qu'une "vedette militaire" ukrainienne avait été détruite dans cette attaque.

"Des missiles Kalibr ont détruit des infrastructures militaires du port d'Odessa, avec une frappe de haute précision", a-t-elle assuré.

L'AFP n'a pas été en mesure de confirmer de source indépendante les déclarations russes.

Après les tirs sur Odessa, l'Ukraine a accusé Vladimir Poutine d'avoir "craché au visage" de l'ONU et de la Turquie et de compromettre la mise en oeuvre de l'accord signé vendredi à Istanbul pour à nouveau permettre le transport en mer Noire des céréales immobilisées par le conflit.

Samedi, la Russie avait pourtant démenti auprès d'Ankara avoir été impliquée dans ce bombardement.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie - deux pays qui assurent notamment 30% des exportations mondiales de blé - a conduit à une flambée des cours des céréales et des huiles, qui a en particulier durement frappé le continent africain.

Pas de répit sur le front

La guerre en Ukraine ne connaît pas de répit sur les fronts de Mykolaïv (sud), dans la région de Kharkiv (nord-est), la deuxième plus grande ville de ce pays, dans celle de Kherson (sud) et dans les deux territoires séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk, dans l'est, selon la présidence ukrainienne.

"Mykolaïv a de nouveau été bombardée" dimanche matin après avoir été visée la veille au soir soir par "quatre missiles de croisière de type Kalibr", qui ont fait cinq blessés dont un adolescent et endommagé plusieurs immeubles, a-t-elle ajouté.

Elle a également fait état de bombardements dans la région de Kharkiv, où "plusieurs bâtiments d(habitation ont été endommagés et des bâtiments résidentiels incendiés".

Dans la région de Kherson, largement occupée par les troupes russes, les Ukrainiens affirment amplifier leur contre-attaque.

"Nous pouvons parler de retournement de situation sur le terrain. Au cours des récentes opérations, ce sont les forces armées ukrainiennes qui ont eu l'avantage", a assuré dimanche le conseiller du chef de l’administration militaire régionale fidèle à Kiev, Sergiy Khlan.

"Notre armée avance franchement, nous passons d'une phase défensive à une contre-offensive", a-t-il ajouté, promettant que la région "sera définitivement libérée d'ici à septembre et que tous les plans des occupants échoueront".

Les Russes se sont emparés le 3 mars de Kherson, la première grande ville ukrainienne à être tombée entre leurs mains depuis le déclenchement de leur offensive le 24 février.

Dans ce contexte, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé dimanche soir ses compatriotes à "être unis et à travailler ensemble pour la victoire", avant de "célébrer pour la première fois le Jour de la souveraineté de l'Ukraine, le 28 juillet".

«Guerre contre l'unité de l'Europe»

Son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier, a quant à lui estimé que la guerre russe en Ukraine était aussi "une guerre contre l'unité de l'Europe".

"Nous ne devons pas nous laisser diviser, nous ne devons pas laisser détruire la grande oeuvre d'une Europe unie que nous avons entamée de manière si prometteuse", a-t-il lancé.

La Corée du Nord, qui vient de reconnaître officiellement les deux régions séparatistes prorusses autoproclamées de l'est de l'Ukraine, a pour sa part accusé les Américains de fabriquer des armes biologiques en Ukraine, faisant écho à une accusation déjà formulée par Moscou et rejetée par l'ONU en mars.

Les Etats-Unis ont "installé de nombreux laboratoires biologiques dans des dizaines de pays et de régions, dont l'Ukraine, au mépris des traités internationaux", a écrit l'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA, faisant référence à des éléments "détectés" par la Russie.

Washington et Kiev réfutent de leur côté l'existence d'installations destinées à produire des armes biologiques en Ukraine.


Une « puissante » explosion dans un port iranien fait plus de 400 blessés

Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
Short Url
  • Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.
  • « 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

TEHERAN : Une « puissante explosion » a fait  samedi plus de 400 blessés dans un important port du sud de l'Iran, ont rapporté les médias d'État, qui n'ont pas donné de précisions sur l'origine du sinistre dans l'immédiat.

« Une puissante explosion s'est produite sur un quai du port Shahid Rajaï », a déclaré à la télévision Esmaïl Malekizadeh, un responsable local de l'administration portuaire.

Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.

« 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

Selon l'agence de presse officielle Irna, Shahid Rajaï est le plus grand port commercial d'Iran. 

Plus de 70 % des marchandises iraniennes transitent par ce port qui borde le détroit d'Ormuz par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole.

« L'incident est dû à l'explosion de plusieurs conteneurs stockés dans la zone du quai du port Shahid Rajaï », a indiqué à la télévision d'État un responsable local des secours, Mehrdad Hassanzadeh.

Selon l'agence Isna, le premier vice-président, Mohammad Reza Aref, a ordonné l'ouverture d'une enquête pour déterminer la cause exacte de l'incident et l'étendue des dégâts. 

La télévision d'État a diffusé des images d'un important panache de fumée noire s'élevant dans le ciel depuis le port.

Une autre vidéo, relayée par l'agence Mehr, montre une explosion dans un hangar qui provoque un épais nuage de fumée et de poussière, filmée par une caméra de surveillance.

Selon l'agence de presse Fars, la détonation a été entendue à une cinquantaine de kilomètres à la ronde.

« L'onde de choc a été si forte que la plupart des bâtiments du port ont été gravement endommagés », a indiqué de son côté l'agence de presse Tasnim. 

Le nombre d'employés présents au moment de l'explosion n'est pas connu pour l'instant.

Samedi est le premier jour ouvré de la semaine en Iran.

La compagnie nationale de distribution de pétrole a déclaré que les installations pétrolières n'avaient pas été endommagées et qu'elles « fonctionnaient actuellement normalement ».

Des explosions de cette magnitude sont rares en Iran, mais le pays a connu des incidents meurtriers ces derniers mois.

En septembre dernier, une explosion dans une mine de charbon avait ainsi fait plus de 50 morts.


Ukraine: Zelensky dit espérer "des résultats" après sa rencontre avec Trump

 Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
Short Url
  • « Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi espérer « des résultats » après sa rencontre « symbolique » avec son homologue américain, Donald Trump, qui pousse fortement pour une cessation des hostilités entre Ukrainiens et Russes, après plus de trois ans d'invasion russe de l'Ukraine.

« Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux, réitérant sa demande d'un cessez-le-feu total et inconditionnel. « Cette réunion était très symbolique et pourrait devenir historique si nous parvenons à des résultats communs », a ajouté M. Zelensky.  


Zelensky arrive à Rome, une rencontre avec Trump semble possible

Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / diverses sources / AFP)
Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / diverses sources / AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé samedi à Rome pour assister aux funérailles du pape François,
  • Donald Trump a affirmé que la Russie et l'Ukraine étaient « très proches d'un accord », tandis que son homologue russe Vladimir Poutine évoquait la « possibilité » de « négociations directes » entre Moscou et Kiev.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé samedi à Rome pour assister aux funérailles du pape François, pourrait y rencontrer son homologue américain Donald Trump, a indiqué à l'AFP un haut responsable.

« Les deux présidents pourraient se rencontrer », a-t-il ajouté.

Donald Trump, qui était arrivé dans la capitale italienne vendredi soir, a affirmé peu après que Kiev et Moscou, qui a lancé une invasion de l'Ukraine il y a trois ans et occupe 20 % de son territoire, étaient « très proches d'un accord ».

Samedi soir, il a affirmé que la Russie et l'Ukraine étaient « très proches d'un accord », tandis que son homologue russe Vladimir Poutine évoquait la « possibilité » de « négociations directes » entre Moscou et Kiev.

Le président américain a également assuré que la Russie conserverait la Crimée, une péninsule ukrainienne qu'elle a annexée en 2014.

Mais en dépit de ses pressions, Volodymyr Zelensky a réaffirmé vendredi soir que la Crimée appartenait à Kiev.

« Les États russe et ukrainien sont très proches d'un accord et les deux parties devraient maintenant se rencontrer, au plus haut niveau, pour le finaliser », a écrit Donald Trump sur sa plateforme Truth Social peu après son arrivée à Rome, où il doit assister samedi aux funérailles du pape François.

Depuis plusieurs semaines, les États-Unis mènent des discussions séparées avec Russes et Ukrainiens dans le but de trouver un accord sur un cessez-le-feu. 

Jeudi soir, aux États-Unis, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a assuré sur la chaîne CBS que son pays était prêt à un accord pour que les combats cessent.

Des déclarations sont faites au lendemain de frappes russes de missiles sur Kiev qui ont fait au moins 12 morts et des dizaines de blessés. D'après le président ukrainien, l'un des missiles a été produit en Corée du Nord à partir de « au moins 116 composants provenant d'autres pays, dont la plupart, malheureusement, ont été fabriqués par des entreprises américaines ». 

Donald Trump a également assuré que Washington exerçait « une forte pression » sur Moscou pour mettre fin au conflit, estimant que la Russie ferait « une assez grosse concession » en ne cherchant pas à s'emparer de toute l'Ukraine.

Kiev et ses alliés européens accusent la Russie de prolonger intentionnellement les pourparlers en présentant publiquement des exigences maximalistes : le contrôle des cinq régions ukrainiennes dont elle revendique l'annexion, le fait que l'Ukraine ne rejoigne pas l'Alliance atlantique et sa démilitarisation.

L'Ukraine veut quant à elle des garanties de sécurité militaires solides de la part de ses alliés occidentaux pour dissuader Moscou d'attaquer à nouveau après la conclusion d'un éventuel cessez-le-feu.

Le président Zelensky est arrivé à Rome samedi matin en compagnie de son épouse, a indiqué son porte-parole Serguiï Nykyforov. « Volodymyr Zelensky, la Première dame Olena Zelenska et la délégation ukrainienne prendront part à la cérémonie des funérailles », a-t-il ajouté.

Vendredi soir pourtant, le président ukrainien avait déclaré qu'il n'était plus certain d'avoir le temps de se rendre à Rome.