Variole du singe: L'OMS lance son alerte la plus élevée et met en garde contre toute stigmatisation

Une personne arrive pour se faire vacciner contre la variole du singe au Northwell Health Immediate Care Center de Fire Island-Cherry Grove, à New York, le 15 juillet 2022. (Reuters)
Une personne arrive pour se faire vacciner contre la variole du singe au Northwell Health Immediate Care Center de Fire Island-Cherry Grove, à New York, le 15 juillet 2022. (Reuters)
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Publié le Dimanche 24 juillet 2022

Variole du singe: L'OMS lance son alerte la plus élevée et met en garde contre toute stigmatisation

  • Depuis début mai, quand elle a été détectée en dehors des pays africains, la maladie a frappé plus de 16 836 personnes dans 74 pays
  • L'Agence européenne des médicaments a approuvé l'utilisation d'un vaccin contre la variole humaine pour étendre son utilisation contre la variole du singe

GENÈVE: Le patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé de déclencher le plus haut niveau d’alerte pour tenter de juguler la flambée de variole du singe, qui touche d'abord des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, mais il a vigoureusement mis en garde samedi contre toute stigmatisation des malades.

"J'ai décidé de déclarer une Urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) pour ce qui concerne l'éruption de variole du singe", a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d'un point de presse, précisant que le risque dans le monde était relativement modéré à part en Europe où il est élevé.

Le Dr Tedros a souligné qu'à l'heure actuelle, "cette flambée est concentrée parmi les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes, et en particulier ceux qui ont des partenaires multiples, ce qui veut dire qu'elle peut être stoppée avec les bonnes stratégies dans le bon groupe".

"Il est essentiel que tous les pays travaillent étroitement avec les communautés d'hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes" pour leur fournir assistance et informations, a insisté le patron de l'OMS.

Stigmatisation et discrimination

"Ces mesures doivent protéger la santé, les droits humains et la dignité de la communauté affectée", a souhaité le Dr Tedros, en martelant: "la stigmatisation et la discrimination peuvent être aussi dangereuses que n'importe quel virus".

Le traitement discriminatoire et l'hostilité infligés aux malades contaminés par le virus du sida est présent dans tous les esprits, aussi bien des communautés touchées que des dirigeants de l'OMS, d'autant plus qu'ils font hésiter les malades à se faire soigner.

Depuis début mai, quand elle a été détectée en dehors des pays africains où elle est endémique, la maladie a frappé plus de 16.836 personnes dans 74 pays, selon le tableau de bord du Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) à la date du 22 juillet.

Si les autorités sanitaires du Royaume-Uni, l'un des épicentres de la maladie, ont fait état d'une baisse du rythme de contagion, le nombre de cas augmente rapidement dans le monde.

Un Nigérian qui avait quitté la Thaïlande après être devenu le premier cas de variole du singe dans ce pays, a été retrouvé samedi à Phnom Penh au Cambodge et emmené à l'hôpital, selon le ministère cambodgien de la Santé.

Le Dr Tedros a expliqué que le comité d'experts avait été divisé, neuf voix s'étant élevées contre une USPPI face à six voix en faveur d'une telle mesure. In fine, c'est lui qui a tranché.

"C'est un appel à l'action, mais ce n'est pas le premier", a souligné Mike Ryan, le responsable des situations d'urgence de l'OMS, qui dit espérer que cela va mener à une action collective contre la maladie.

La qualification d'USPPI est utilisée dans des situations "graves, soudaines, inhabituelles ou inattendues". C'est seulement la 7e fois que l'OMS a recours à ce niveau d'alerte.

Lors d'une première réunion le 23 juin, la majorité des experts du Comité d'urgence avaient recommandé au Dr Tedros de ne pas déclarer d'USPPI.

Pourquoi ? 

Décelée pour la première fois chez l'humain en 1970, la variole du singe est moins dangereuse et contagieuse que sa cousine la variole humaine, éradiquée en 1980.

Dans la plupart des cas, les malades sont des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, relativement jeunes, et vivant essentiellement en ville.

Une étude publiée jeudi dans la revue scientifique New England Journal of Medicine confirme que dans 95% des cas récents, la maladie a été transmise lors d'un contact sexuel et 98% des personnes touchées étaient des hommes gays ou bisexuels.

Comment est-on passé d'un virus qui passait en général de l'animal à l'homme, avec une transmission humaine souvent limitée à la famille dans les pays d'Afrique de l'Ouest, où il est endémique, à une transmission dans des dizaines de pays ?

Profitant d'un monde qui s'est rouvert ces derniers temps, le virus a voyagé et réussi à s'installer dans un groupe où il peut circuler plus activement en raison des habitudes sociales (réunions fréquentes, relations sexuelles avec plusieurs partenaires, etc.), a expliqué Rosamund Lewis, la principale experte de l'OMS pour la variole du singe.

Elle n'exclut pas de nouveaux mode de transmission par le biais de l’activité sexuelle, mais elle souligne que les données manquent pour le moment.

Soulignant que le groupe principalement affecté est en général très actif en matière de santé, a tendance à se signaler, à se diagnostiquer et à s'entraider, elle estime que la bataille peut être gagnée.

 La vaccination recommandée

Vendredi, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a déclaré avoir approuvé l'utilisation d'un vaccin contre la variole humaine pour étendre son utilisation contre la propagation de la variole du singe. Ce vaccin est de fait déjà utilisé à cette fin dans plusieurs pays, dont la France.

Le vaccin Imvanex, de la société danoise Bavarian Nordic, est approuvé dans l'UE depuis 2013 pour la prévention de la variole.

L'OMS recommande de vacciner les personnes les plus à risque ainsi que les personnels de santé susceptibles d'être confrontés à la maladie.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.