Frappes sur Odessa: la Russie admet avoir détruit un navire de guerre et un dépôt de missiles

Une femme se tient devant sa maison détruite à la suite d'une frappe aérienne russe dans la ville de Toretsk, dans la région de Donetsk, le 17 juillet 2022. (Photo, AFP)
Une femme se tient devant sa maison détruite à la suite d'une frappe aérienne russe dans la ville de Toretsk, dans la région de Donetsk, le 17 juillet 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 24 juillet 2022

Frappes sur Odessa: la Russie admet avoir détruit un navire de guerre et un dépôt de missiles

  • Avant les frappes sur Odessa, l'Union africaine s'était »félicitée» samedi de l'accord sur les exportations de céréales, saluant un «développement bienvenu» pour le continent qui fait face à un risque accru de famine
  • L'Ukraine a prévenu que la Russie assumerait «l'entière responsabilité» en cas d'échec de l'accord sur les exportations de céréales

KIEV : Des frappes russes ont touché samedi le port d'Odessa, a assuré l'Ukraine, qui a accusé Vladimir Poutine d'avoir "craché au visage" de l'ONU et de la Turquie et de compromettre l'application de l'accord signé la veille sur la reprise des exportations des céréales bloquées par la guerre.

Sans réagir directement, Moscou a nié toute implication dans ces frappes auprès d'Ankara.

"Le port d’Odessa, où les céréales sont traitées en vue d'être expédiées, a été bombardé. Nous avons abattu deux missiles et deux autres missiles ont touché le territoire du port, où, évidemment, il y a des céréales", a déclaré un porte-parole de l'armée de l'air ukrainienne.

"Quelques personnes sont blessées", a affirmé le gouverneur de la région, Maksym Martchenko, sans préciser combien et évoquant des "infrastructures portuaires endommagées".

Le grand port d'Odessa est crucial pour la reprise des exportations de céréales ukrainiennes.

«Un doute sérieux» sur l'engagement russe

Avec ces frappes, le chef de l'Etat russe a "craché au visage du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et du président turc Recep (Tayyip) Erdogan, qui ont déployé d'énormes efforts pour parvenir à cet accord", a commenté le ministère ukrainien des Affaires étrangères.

Le président Volodymyr Zelensky a ensuite accusé Moscou de systématiquement violer ses engagements : "Cela ne prouve qu'une seule chose : peu importe ce que la Russie dit et promet, elle trouvera des moyens de ne pas l'appliquer".

Antonio Guterres a quant à lui "condamné" sans équivoque" ces attaques, soulignant que "la mise en œuvre intégrale" de l’accord "est impérative".

"Frapper une cible cruciale pour l’exportation de céréales un jour après la signature des accords d’Istanbul est particulièrement répréhensible et démontre une fois de plus le mépris total de la Russie pour le droit international et les engagements", a de son côté jugé le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell.

"Cette attaque jette un doute sérieux sur la crédibilité de l'engagement de la Russie à l'égard de l'accord d'hier et sape le travail de l'ONU, de la Turquie et de l'Ukraine pour acheminer des denrées alimentaires essentielles vers les marchés mondiaux", a pour sa part dénoncé le secrétaire d'État américain Antony Blinken dans un communiqué.

Tandis que pour la cheffe de la diplomatie britannique, Liz Truss, "cela montre que l'on ne peut pas se fier à un mot de ce que dit" M. Poutine.

La Russie a pourtant démenti auprès de la Turquie avoir la moindre responsabilité dans ces nouvelles violences : "Les Russes nous ont dit qu'ils n'avaient absolument rien à voir avec cette attaque et qu'ils examinaient la question de très près", a assuré le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar.

Frappes dans le centre, le sud et le nord-est

Le centre de l'Ukraine n'a pas été épargné non plus avec une reprise samedi des bombardements russes qui ont fait trois morts.

Treize missiles de croisière tirés de la mer sont tombés près de la ville de Kropyvnytskyi, dans la région de Kirovograd (centre), a annoncé son gouverneur Andriy Raikovytch, précisant que des infrastructures ferroviaires et un aérodrome militaire avaient été pris pour cible.

Des tirs d'artillerie ont aussi visé Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, dans le nord-est, où une femme a été blessée, selon la présidence ukrainienne.

Un homme a en outre été tué dans un bombardement dans la région de Soumy, au nord-ouest de Kharkiv.

Deux autres personnes, dont un adolescent, ont été blessées dans des frappes sur Mikolaïv, la plus grande cité sous contrôle ukrainien, près de Kherson, occupée par les Russes, et ailleurs sur le front sud.

Toutefois, "l'armée ukrainienne, pas à pas, avance dans la région de Kherson", a affirmé dans la soirée le président Zelensky.

Avant l'annonce des tirs de missiles sur Odessa, l'Union africaine s'était "félicitée" samedi de l'accord sur les exportations de céréales, saluant un événement "bienvenu" pour le continent qui fait face à un risque accru de famine.

L'accord doit permettre d'exporter 20 à 25 millions de tonnes de grains bloquées en Ukraine.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie - deux pays qui assurent notamment 30% des exportations mondiales de blé - a conduit à une flambée des cours des céréales et des huiles, frappant durement le continent africain très dépendant des deux belligérants pour son approvisionnement.

Cela a aggravé la situation de pays déjà confrontés à une crise alimentaire, en particulier dans la Corne de l'Afrique (Kenya, Ethiopie, Somalie, Djibouti) qui connaît sa pire sécheresse en 40 ans.

«Responsabilité de l'ONU»

La signature de ce texte âprement négocié sous les auspices des Nations unies et d'Ankara a eu lieu à Istanbul.

Les conditions sont réunies pour son application "dans les prochains jours", a assuré peu après le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.

Washington qui soutient l'Ukraine, a fait peser sur Moscou la responsabilité du succès de l'opération. "Il revient maintenant à la Russie de concrètement mettre en oeuvre cet accord", a averti la diplomatie américaine.

Dès vendredi soir, l'Ukraine s'était montrée circonspecte.

Il est désormais de "la responsabilité de l'ONU" de garantir le respect de l'accord, avait déclaré M. Zelensky, disant s'attendre à "des provocations, à des tentatives de discréditer les efforts ukrainiens et internationaux".

"L'accord correspond entièrement aux intérêts de l'Ukraine", s'était-il cependant félicité, ajoutant que les militaires ukrainiens continueraient de contrôler "à 100% tous les accès aux ports", dont la Russie exigeait initialement le déminage.

«Couloirs sécurisés»

La principale mesure est la mise en place de "couloirs sécurisés" afin de permettre la circulation en mer Noire des navires marchands, que Moscou et Kiev s'engagent à "ne pas attaquer", a expliqué un responsable des Nations unies.

Il sera valable "120 jours", le temps de sortir les millions de tonnes accumulées dans les silos d'Ukraine tandis qu'une nouvelle récolte approche.

Les négociateurs ont toutefois renoncé à nettoyer la mer Noire des mines - principalement posées par les Ukrainiens pour protéger leurs côtes.

Quant aux inspections des navires au départ et en direction de l'Ukraine, exigées par la Russie pour empêcher de les utiliser pour amener des armes, elles auront lieu dans les ports d'Istanbul.

Moscou a par ailleurs obtenu la garantie que les sanctions occidentales ne s'appliqueraient, ni directement ni indirectement, aux exportations d'engrais et de céréales russes.

Ukraine : la Russie reconnait avoir frappé Odessa Kiev accuse Poutine de «cracher» à la face du monde

La porte-parole de la diplomatie russe a affirmé dimanche que des missiles russes avaient détruit la veille des infrastructures militaires dans le port d'Odessa, vital pour l'exportation de céréales ukrainiennes.

"Des missiles Kalibr ont détruit des infrastructures militaires du port d'Odessa, avec une frappe de haute précision", a écrit Maria Zakharova sur son compte Telegram, en réponse à une déclaration du président ukrainien Volodymyr Zelensky affirmant que ces frappes avaient détruit la possibilité d'un dialogue ou d'une entente avec Moscou.

Le ministère de la Défense russe a, de son côté, déclaré qu' "Un navire de guerre ukrainien amarré et un entrepôt contenant des missiles antinavires Harpoon fournis par les États-Unis ont été détruits", selon les agences de presse russes. 

Samedi, la Russie avait pourtant démenti auprès de la Turquie avoir été impliquée dans ces frappes: "Les Russes nous ont dit qu'ils n'avaient absolument rien à voir avec cette attaque et qu'ils examinaient la question de très près", a assuré le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar.

Selon porte-parole de l'armée de l'air ukrainienne, deux missiles ont frappé le territoire portuaire d'Odessa, et deux autres ont été abattus par les défenses anti-aériennes avant d'atteindre leur cible.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.