Débordée par le virus, l'Europe multiplie les mesures choc

Le reconfinement général en France est entré en vigueur jeudi soir (Photo, Reuters).
Le reconfinement général en France est entré en vigueur jeudi soir (Photo, Reuters).
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Publié le Vendredi 30 octobre 2020

Débordée par le virus, l'Europe multiplie les mesures choc

  • Le reconfinement en France va y provoquer une chute de l'activité économique de près de 15%, a prévenu le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire
  • En Allemagne, la chancelière Angela Merkel a annoncé mercredi des mesures drastiques dont la fermeture pour un mois des restaurants et des structures de loisir

PARIS: Reconfinement général dès vendredi en France, durcissement des mesures en Allemagne, en Belgique et en Espagne : l'Europe, débordée par la violence de la deuxième vague de coronavirus, s'attend à un mois de novembre très difficile et multiplie les décisions choc.

«Comme tous nos voisins, nous sommes submergés par l'accélération soudaine de l'épidémie par un virus qui semble gagner en force à mesure que l'hiver approche, que les températures baissent», a lancé le président français, Emmanuel Macron, mercredi soir, avant d'annoncer un reconfinement d'une durée d'un mois, au minimum.

«Il n'y a pas d'autre solution«, a affirmé jeudi son Premier ministre, Jean Castex, qui prévoit un pic d'hospitalisation en novembre «plus élevé qu'en avril».

Le reconfinement en France va y provoquer une chute de l'activité économique de près de 15 %, a prévenu le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire.

Le confinement ne sera pas tout à fait identique à celui très strict connu au printemps pendant deux mois par la France, au moment d'une première vague qui avait fait 30 000 morts. Les crèches, écoles, collèges et lycées doivent rester ouverts avec un protocole sanitaire renforcé, ce qui devrait permettre à de nombreux parents de poursuivre le travail. Mais les commerces «non essentiels» seront de nouveau fermés, tout comme les salles de cinéma et de spectacle.

Les autorités françaises redoutent la saturation des services de réanimation, où plus de la moitié des 5 800 lits disponibles sont déjà occupés.

La France devient ainsi un des rares pays ou régions en Europe – avec l'Irlande et le Pays de Galles – à choisir de confiner l'ensemble de sa population, l'arme la plus puissante contre le virus.

Jeudi, les Français se préparaient à cette perspective. Certains se précipitaient chez le coiffeur tandis que d'autres procédaient à l'achat de cartouches d'encre ou de papier toilette.

Romain Aubugeau, 29 ans, a quant à lui décidé de quitter la capitale. «Je ne peux pas vivre un deuxième confinement dans un studio, ce n'est pas possible. Ça se fait une fois, pas deux», lâche-t-il.

Des milliers de Parisiens étaient sur le départ : peu après 16 h 00 GMT, le cumul des bouchons dans la région parisienne atteignait près de 700 km.

«Le pire reste à venir»

De nombreux autres pays européens ont pour leur part décrété des couvre-feux, mesure souvent présentée comme un dernier recours avant un reconfinement total.

En Allemagne, la chancelière Angela Merkel a annoncé mercredi des mesures drastiques dont la fermeture pour un mois des restaurants et des structures de loisir.

Jeudi, elle a mis en garde contre «les mensonges et la désinformation» qui circulent autour de la pandémie, qualifiant le populisme d'«irresponsable» alors que les manifestations d'opposants au port du masque se sont multipliées dans son pays.

La Belgique, pays où le coronavirus circule le plus intensément, a convoqué vendredi une nouvelle réunion de crise. «Le pire reste encore à venir», a jugé le porte-parole du gouvernement pour le coronavirus, Yves van Laethem.

En Espagne, les députés espagnols ont approuvé jeudi la demande du gouvernement de prolongation pour six mois de l'état d'urgence sanitaire. Les régions bouclent leur territoire les unes après les autres.

En Angleterre de nouvelles régions vont être placées samedi au niveau d'alerte 2, interdisant aux habitants concernés de rencontrer des personnes n'appartenant pas à leur foyer à l'intérieur. Mais le gouvernement britannique résiste toujours aux appels à confiner l'Angleterre.

En Grèce, la deuxième ville du pays, Thessalonique, va voir dès vendredi ses bars et restaurants fermer. Tout en excluant un confinement général comme au printemps, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, compte annoncer vendredi «un plan d'action d'un mois (...) pour prévenir le pire».

La Suède garde, elle, globalement le cap de sa stratégie sans confinement ni mesures coercitives. Mais ses autorités sanitaires recommandent désormais aux habitants de Stockholm, ainsi qu'à deux régions du sud du pays, de limiter les contacts et éviter les lieux clos.

Au Vatican, le pape François annule de nouveau ses audiences générales du mercredi en présence de fidèles, en raison d'une recrudescence généralisée de l'épidémie de Covid-19 en Italie.

Et la Banque centrale européenne (BCE) a averti jeudi que la reprise économique dans la zone euro «perd de l'élan». Dans ce contexte, l'institution a clairement signifié qu'elle se préparait à muscler, d'ici la fin de l'année, ses mesures de soutien à l'économie.

Sommet virtuel

Un sommet virtuel des chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne, censé faire le point sur la pandémie, a débuté jeudi soir.

Ailleurs dans le monde, le président russe, Vladimir Poutine, a affirmé ne pas envisager de confinement national pour son pays, malgré la forte hausse des cas de Covid-19 en Russie ces dernières semaines.

Au Moyen-Orient, l'Iran a enregistré un record de nouveaux cas confirmés de coronavirus avec 8 293 personnes contaminées en vingt-quatre heures.

En Tunisie, le Premier ministre, Hichem Mechichi, a annoncé un couvre-feu du lundi au vendredi de 19 h 00 à 04 h 00 GMT et de 18 h 00 à 04 h 00 GMT le weekend, sans préciser sa durée.

Un responsable sanitaire de l'Union africaine (UA), John Nkengasong, a appelé l'Afrique à se préparer à une «deuxième vague» de l'épidémie.

Les États-Unis ont enregistré jeudi un retour de la croissance économique au troisième trimestre mais demeurent le pays du monde le plus gravement touché par le virus, avec 227 701 décès depuis le début de la pandémie, suivi du Brésil (158 456), de l'Inde (120 527) et du Mexique (90 309).

Dans le monde, la pandémie a contaminé plus de 44,5 millions de personnes, pour plus de 1,175 million de morts depuis fin décembre, selon un dernier bilan établi jeudi.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.