Condamnations et indignations après l'attaque islamiste qui a fait 3 morts à Nice

Rassemblement et recueillement devant la basilique Notre-Dame de l'Assomption à Nice le 29 octobre 2020 en hommage aux trois victimes d'un agresseur au couteau (Photo, AFP).
Rassemblement et recueillement devant la basilique Notre-Dame de l'Assomption à Nice le 29 octobre 2020 en hommage aux trois victimes d'un agresseur au couteau (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 30 octobre 2020

Condamnations et indignations après l'attaque islamiste qui a fait 3 morts à Nice

  • L'auteur présumé des coups de couteau mortels contre un homme et deux femmes est un Tunisien de 21 ans arrivé en France le 9 octobre
  • Des informations confirmées par une source du ministère de l'intérieur italien, affirment que l'homme n'avait pas été fiché par le renseignement italien. Il était aussi inconnu des services de renseignement français

NICE: Trois personnes ont été tuées jeudi dans une église à Nice, lors d'une "attaque terroriste islamiste" dénoncée par le président Emmanuel Macron, qui a promis que la France "ne cèderait rien" sur ses valeurs.

L'auteur présumé des coups de couteau mortels contre un homme et deux femmes est un Tunisien de 21 ans arrivé en France le 9 octobre après avoir débarqué sur l'île italienne de Lampedusa le 20 septembre, a précisé jeudi soir Jean-François Ricard, le procureur antiterroriste chargé de l'enquête.

Des informations confirmées par une source du ministère de l'intérieur italien, affirment que l'homme n'avait pas été fiché par le renseignement italien. Il était aussi inconnu des services de renseignement français.

La Tunisie, qui a condamné fermement l'attaque, a également annoncé l'ouverture d'une enquête "à la suite des soupçons selon lesquels un Tunisien a commis une opération terroriste à l'extérieur du pays."

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a condamné une "attaque odieuse", tandis que de nombreux pays dans le monde exprimaient leur solidarité avec la France.

Une femme et un homme y ont été tués à coup de couteau par un homme qui a crié "Allah Akbar" ("Dieu est le plus grand", en arabe). Une autre femme, grièvement blessée, est décédée dans un bar proche où elle s'était réfugiée.

Les victimes sont une dame âgée que l'agresseur a tenté de décapiter et une mère de famille d'une quarantaine d'années, ainsi que le sacristain de l'église, un laïc d'environ 45 ans, père de deux filles.

"Barbarie islamo-fasciste"

"Si nous sommes attaqués, c'est pour les valeurs qui sont les nôtres, notre goût de la liberté", a estimé le chef de l'Etat français à Nice, en évoquant également une attaque au couteau d'un vigile du consulat français à Jeddah, en Arabie saoudite, survenue simultanément à celle de Nice.

L'attentat a poussé la France à remonter au niveau maximum son plan de sécurité Vigipirate. Le président Macron a précisé que le nombre de soldats patrouillant dans les rues passerait de 3.000 à 7.000, et devront particulièrement protéger les lieux de culte, autour de la fête catholique de la Toussaint.

"Nous ne cèderons rien" sur les valeurs qui font la France, en particulier "la liberté de croire et ne pas croire", a martelé Emmanuel Macron, en apportant tout "le soutien de la Nation aux catholiques", visés une nouvelle fois après l'assassinat en 2016 du prêtre Jacques Hamel dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Ouest).

Le maire de Nice, Christian Estrosi, a souligné qu'après l'assassinat d'un enseignant près de son école, "c'est dans une église que la barbarie islamo-fasciste a choisi de frapper, c'est tout un symbole".

Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie, assassiné le 16 octobre, a été pris pour cible parce qu'il avait montré en classe des caricatures du prophète Mahomet dans un cours sur la liberté d'expression, par un Russe tchétchène radicalisé, abattu peu après par la police.

Des appels au boycott et des manifestations anti-françaises se sont multipliés depuis qu'Emmanuel Macron a affirmé, lors d'un hommage la semaine passée à ce professeur, ne pas vouloir renoncer au droit de publier des caricatures.

Des manifestations anti-françaises ont continué jeudi, au Pakistan, en Afghanistan, en Libye, ou dans les Territoires palestiniens, certains brûlant des images de M. Macron ou agitant des affiches le caricaturant en chien ou en porc.

L'ancien Premier ministre malaisien Mahatir Mohamad, personnalité connue de la région, a justifié dans un tweet, "la colère" des Musulmans qui, selon lui, "ont le droit de tuer des millions de Français pour les massacres du passé". Saisi par le gouvernement français, Twitter a supprimé ce message.

Jeudi, un Afghan armé d'un couteau, qui avait une attitude menaçante, a été interpellé à Lyon.

"Un message de paix au monde musulman"

Mais l'attaque de Nice a aussi suscité une vague de condamnations internationales.

Mettant de côté de vives tensions ces derniers jours avec Paris autour des caricatures, Ankara l'a "fermement condamnée", estimant que "ceux qui ont commis une telle attaque sauvage dans un lieu de culte sacré ne peuvent s'inspirer de quelque valeur religieuse, humaine ou morale que ce soit".

Le pape François a dit "prier pour les victimes", tandis que la conférence des évêques de France a souhaité que "les chrétiens ne deviennent pas une cible à abattre".

"Nous sommes de tout cœur avec les Français. L'Amérique est aux côtés de notre plus vieil allié dans ce combat", a tweeté Donald Trump.

Et les dirigeants des 27 Etats membres de l'UE ont affiché leur "solidarité" avec la France et appelant "au dialogue entre les communautés et les religions".

Devant le parlement jeudi, le chef de la diplomatie française a d'ailleurs lancé un "message de paix au monde musulman", en soulignant que la France est "le pays de la tolérance", pas "du mépris ou du rejet".

Nice a déjà été endeuillée en 2016 par un attentat au camion-bélier qui a fait 86 morts sur la Promenade des Anglais le 14 juillet, en pleine fête nationale.

La France subit depuis 2015 une vague d'attentats sans précédent, qui a fait 260 morts.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".


Le lycée Averroès, «un bastion de l'entrisme islamiste», selon Retailleau

Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
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  • "Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme"
  • "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation"

MARSEILLE: Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, disant souhaiter "que l'Etat fasse appel".

"Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme", a déclaré le ministre. "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation", a-t-il ajouté, lors d'un déplacement à Marseille.

 


Accélérer "l'électrification" de la France: des acteurs de l'énergie mobilisent les parlementaires

Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot (G), et le Premier ministre français, François Bayrou, quittent le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 21 avril 2025. (AFP)
Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot (G), et le Premier ministre français, François Bayrou, quittent le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 21 avril 2025. (AFP)
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  • Une vingtaine de fédérations et organisations professionnelles de l'énergie appellent jeudi députés et sénateurs à engager une "véritable rupture dans l’électrification des usages" pour réduire la dépendance de la France aux énergies fossiles importées
  • Sur proposition du Premier ministre François Bayrou, l'Assemblée nationale le 28 avril, puis le Sénat le 6 mai accueilleront un débat sur la souveraineté énergétique

PARIS: A l'approche d'un débat au Parlement sur la souveraineté énergétique, une vingtaine de fédérations et organisations professionnelles de l'énergie appellent jeudi députés et sénateurs à engager une "véritable rupture dans l’électrification des usages" pour réduire la dépendance de la France aux énergies fossiles importées et coûteuses.

"Chaque jour, ce sont 180 millions d’euros qui s’envolent pour couvrir notre consommation d'énergies fossiles – soit plus de 65 milliards d’euros par an versés à des puissances étrangères, parfois hostiles à nos intérêts", selon cette lettre ouverte aux députés et aux sénateurs.

Parmi les signataires figurent l'Union française de l'électricité, des acteurs des renouvelables (Enerplan, France Hydro Électricité, France Renouvelables, SER) et du nucléaire (Gifen, SFEN).

Ils soulignent "l'urgence" d'accélerer "les transferts d’usage vers l’électricité", dans les transports, l'industrie et les bâtiments encore très dépendants des énergies fossiles.

Sur proposition du Premier ministre François Bayrou, l'Assemblée nationale le 28 avril, puis le Sénat le 6 mai accueilleront un débat sur la souveraineté énergétique après 4 ans d'une large concertation pour bâtir la nouvelle feuille énergétique de la France pour la période 2025-2035.

Cette programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) doit mettre la France sur la voie de la neutralité carbone en 2050 en réduisant la part des énergies fossiles dans la consommation d'environ 60% en 2023 à 30% en 2035.

Ce projet a été approuvé le 27 mars dernier par le conseil de supérieur de l'énergie, et restait à publier le décret. Or l'adoption de cette PPE a été fortement critiquée par des partis allant du centre à l'extrême droite au Parlement, ainsi que par les défenseurs de l'énergie nucléaire, dénonçant un soutien trop important aux énergies renouvelables au détriment de l'atome selon eux.

De nombreux acteurs de l'énergie pressent pour que le décret soit publié au plus vite et appellent à cesser les tergiversations politiques, craignant l'absence de visibilité pour investir et recruter.

"La question n’est pas tant de savoir si l’électricité doit sortir d’un (réacteur) EPR, d’un SMR (mini réacteur), d’un barrage (...) d’une éolienne ou d’un panneau solaire, mais surtout de savoir comment cette électricité, produite intégralement en France et décarbonée, peut se substituer aux énergies fossiles importées", soulignent les signataires.

Le décret sera publié "d'ici à l'été", à l'issue du débat sans vote au Parlement, indiquait début avril le cabinet de la porte-parole du gouvernement Sophie Primas. Le décret pourra faire l'objet "d'éventuelles modifications en fonction des débats parlementaires qui auront lieu lors de la discussion" d'une proposition de loi du sénateur LR Daniel Gremillet. Celle-ci déjà adoptée en première lecture par le Sénat sera discutée à l'Assemblée nationale "la deuxième quinzaine de juin", selon Mme Primas.