Le Mali expulse le porte-parole de la Mission de l'ONU

La junte au pouvoir au Mali ordonne l'expulsion du porte-parole de la Mission de l'ONU au Mali Olivier Salgado (Photo, AFP).
La junte au pouvoir au Mali ordonne l'expulsion du porte-parole de la Mission de l'ONU au Mali Olivier Salgado (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 21 juillet 2022

Le Mali expulse le porte-parole de la Mission de l'ONU

  • Les autorités maliennes reprochent à M. Olivier Salgado de nationalité française d'avoir posté sur le réseau social Twitter des «informations inacceptables»
  • Olivier Salgado avait publié es éléments de communication de la Minusma sur 49 soldats ivoiriens interpellés à Bamako

BAMAKO: La junte à Bamako a ordonné mercredi l'expulsion du porte-parole de la mission de l'ONU au Mali, la Minusma, une nouvelle manifestation de la brouille diplomatique entre les autorités militaires du pays et leurs partenaires internationaux.

Les autorités maliennes reprochent à M. Olivier Salgado de nationalité française d'avoir posté sur le réseau social Twitter des "informations inacceptables" au lendemain de l'arrestation de 49 soldats ivoiriens à Bamako le 10 juillet.

A New York, les Nations unies ont indiqué regretté "profondément" cette décision. Le porte-parole adjoint de l'ONU, Farhan Haq, a souligné que la doctrine de persona non grata ne s'appliquait pas aux agents de l'ONU et ajouté que "les mesures appropriées" seront prises, sans en préciser la nature.

Le gouvernement malien a notifié mercredi à la représentante spéciale adjointe du secrétaire général de l'ONU, Daniela Kroslak, "la décision" de Bamako "invitant M. Olivier Salgado, porte-parole de la Minusma à quitter le territoire dans un délai de 72 heures", selon un communiqué transmis à l'AFP.

Olivier Salgado avait publié, en tant que porte-parole des Nations unies au Mali depuis la création de la mission en 2013, des éléments de communication de la Minusma sur cette affaire des 49 soldats ivoiriens interpellés.

Ceux-là, qualifiés de "mercenaires" par Bamako, étaient selon Abidjan des éléments de soutien au contingent ivoirien de la Minusma, des "Eléments nationaux de soutien" (ENS), une procédure de l'ONU permettant aux contingents des missions de maintien de la paix de faire appel à des prestataires extérieurs à l'ONU pour des appuis logistiques.

Ils devaient, selon la Côte d'Ivoire, prendre la relève d'autres Ivoiriens déployés au Mali.

Selon le tweet du porte-parole de la Minusma le 11 juillet, l'information de cette relève "aurait été préalablement communiquée aux autorités nationales", ce que Bamako a démenti.

Série d'accrocs diplomatiques

L'expulsion de M. Salgado vient s'ajouter à d'autres accrocs diplomatiques entre le Mali et l'ONU, qui compte 12.261 soldats et 1.1718 policiers dans le pays depuis 2013.

Le 14 juillet, Bamako a annoncé la suspension de toutes les rotations militaires et policières de la Minusma, arguant de la nécessité de tenir une "réunion" entre les deux parties pour "faciliter la coordination et la règlementation" desdites rotations. Aucune date n'a été avancée pour cette réunion.

L'Egypte avait le lendemain annoncé suspendre la participation de ses quelques 1.035 soldats à la Minusma à compter d'août, dont le mandat a été renouvelé pour un an le 29 juin.

Ce renouvellement s'est accompagné d'une "opposition ferme" du Mali à la liberté de mouvement des Casques bleus pour des investigations liées aux droits de l'homme.

Son ambassadeur à l'ONU Issa Konfourou avait notamment déclaré que Bamako "n'entend pas exécuter" les dispositions du mandat liées à la libre-circulation des Casques bleus pour des investigations sans feu vert préalable.

Cette entrave dans la liberté de mouvement officialisée fin juin remonte dans les faits à janvier, d'après des diplomates, période qui a coïncidé avec le déploiement au Mali de paramilitaires de la société privée russe Wagner.

Mercredi matin, une association réputée proche de la junte, Yerewolo-Debout sur les Remparts, a déposé au siège de la Minusma à Bamako une lettre à son chef demandant le départ de la mission.

Selon cette association, dont l'un des leaders est Adama Ben Diarra dit Ben le Cerveau, un opposant notoire à l'engagement international au Mali et une figure pro-junte parmi les plus actives dans la rue et dans les médias, la Minusma "est devenue une force d'occupation qui ravive et entretient la peur".

Figure visible et symbolique

Cette expulsion intervient dans un contexte de bras de fer diplomatique qui dure depuis plusieurs mois entre Bamako et ses partenaires: la France, d'abord, que le Mali a poussée vers la sortie début 2022 après neuf ans de présence militaire dans le pays, via l'opération Serval puis Barkhane.

L'escalade des accrocs diplomatiques entre Minusma et Mali suit "exactement le même chemin" que celui pris par la relation entre France et Mali, a commenté à l'AFP un chercheur à Bamako sous couvert de l'anonymat: "un blocage de contingents étrangers, la remise en cause du cadre juridique puis l'expulsion d'une figure visible et symbolique..."

L'ambassadeur français avait été expulsé en janvier par les autorités maliennes. Les derniers soldats français doivent quitter le Mali d'ici quelques semaines.

Puis avec la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao), qui a durant six mois durement sanctionné le Mali en raison du non-respect de ses engagements, notamment sur la question sensible du retour des civils au pouvoir.

Les sanctions économiques et financières ont finalement été levées début juillet après la présentation d'un chronogramme électoral fixant le prochain scrutin présidentiel à février 2024.

Bras de fer avec la Côte d'Ivoire, enfin, depuis le 10 juillet après l'interpellation de 49 soldats à l'aéroport de Bamako. Ils restaient mercredi en détention au Mali.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.