Climat et canicules: sur les réseaux sociaux, la désinformation à base de cartes météo

Une carte avec des points d'alerte rouge sur le nord du département du Finistère à la station météorologique de Guipavas, dans l'ouest de la France, le 18 juillet 2022. (Photo, AFP)
Une carte avec des points d'alerte rouge sur le nord du département du Finistère à la station météorologique de Guipavas, dans l'ouest de la France, le 18 juillet 2022. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 20 juillet 2022

Climat et canicules: sur les réseaux sociaux, la désinformation à base de cartes météo

Une carte avec des points d'alerte rouge sur le nord du département du Finistère à la station météorologique de Guipavas, dans l'ouest de la France, le 18 juillet 2022. (Photo, AFP)
  • Lors des deux récentes vagues de chaleur en Europe, des internautes de divers pays et langues ont juxtaposé de manière trompeuse des cartes météorologiques tirées de différents médias à des dates non comparables
  • Ces publications suggèrent en général que la couleur des cartes a été changée en rouge, par des médias ou des autorités cherchant à créer la panique

PARIS: Les détracteurs du changement climatique ont trouvé un moyen viral pour répandre le doute sur les réseaux sociaux pendant une canicule: publier des cartes météorologiques hors contexte, laissant supposer que les prévisionnistes exagèrent sur le changement climatique en utilisant excessivement la couleur rouge. 

Lors des deux récentes vagues de chaleur en Europe, des internautes de divers pays et langues ont juxtaposé de manière trompeuse des cartes météorologiques tirées de différents médias à des dates non comparables. 

Ces publications suggèrent en général que la couleur des cartes a été changée en rouge, par des médias ou des autorités cherchant à créer la panique. 

Le service de vérification numérique de l'AFP a déconstruit plusieurs versions de ces allégations, qui sont apparues en anglais, allemand, espagnol, français, hongrois et polonais. 

En France deux cartes, censées prouver que les médias veulent intentionnellement faire « peur » avec la canicule de 2022, ont été partagées plusieurs milliers de fois sur les réseaux sociaux depuis le 15 juillet. 

A une carte, bien réelle, des températures en France le 17 juillet, des internautes opposent une prétendue prévision météo avec des températures similaires en 2002 mais bien moins rouge, sous-entendant que les médias exagèrent à dessein leur couverture des chaleurs extrêmes cet été. 

« 20 ans entre ces deux cartes… A l'époque , ils faisaient probablement moins de bourrage de crânes… vivre dans la peur, dans la crainte du lendemain… les médias font un véritable travail psychologique sur la population… et ça marche pas trop mal », affirme un internaute sur Facebook. 

« Ce qui aujourd'hui est une catastrophe climatique était en 2002 une belle journée d'été… » déplore un post publié sur Facebook, le 16 juillet. 

Problème, la deuxième carte date en réalité de 2019, et les cartes provenaient de sources différentes n'employant pas les mêmes dégradés et couleurs - et non, comme le prétendait la publication, d'un seul prévisionniste météo qui aurait manipulé sa palette de couleurs. 

Codes couleurs 

Des publications similaires ont été diffusées en mai et juin en anglais et en allemand notamment. 

Dans un exemple également partagé en français sur Twitter et ailleurs, deux cartes de la Suède montraient, côte à côte, des températures similaires: l'une verte datée de 1986, tandis que l'autre était orange et datée de 2022, sous-entendant qu'avec les années, les mêmes températures correspondraient à des couleurs de plus en plus alarmantes. 

En réalité, une enquête numérique a révélé que les années indiquées sur les cartes n'étaient pas les bonnes, et qu'elles provenaient de différents médias utilisant, là encore, des codes couleurs différents. 

Autre type de post climatosceptique viral, en Espagne, des utilisateurs ont partagé la photo d'un journal datant de 1957 qui faisait état d'un record de température de 50°C.  L'article était authentique, mais des météorologues espagnols ont expliqué que la mesure de la température n'avait pas été certifiée, ni enregistrée officiellement. 

Les climatologues s'accordent pour dire que les émissions de carbone dues à la combustion de combustibles fossiles par l'humanité réchauffent la planète, augmentant la fréquence et la gravité des vagues de chaleur et d'autres phénomènes météorologiques extrêmes. 

Avec des températures dépassant les 40°C, la vague de chaleur qui frappe la Grande-Bretagne cette semaine a également suscité des comparaisons avec l'été 1976, où la température avait atteint 35,9°C. Les experts expliquent que ce précédent ne contredit en rien l'idée que les canicules vont se multiplier. 

« Bien sûr, il y a eu des vagues de chaleur dans le passé, mais la grande différence avec 1976 est l'état du reste du monde », détaille Friederike Otto, chercheuse à l'Institut Grantham pour le changement climatique de l'Imperial College de Londres. « En 1976, il y a eu une vague de chaleur (en Grande-Bretagne), en 2022, il y en a partout dans le monde, et il y en a aussi eu en 2021, 2020, et 2019 ». 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Short Url
  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.