PARIS : La pandémie de Covid-19 "n'est pas terminée", a prévenu dans son probable dernier avis, publié mercredi, le Conseil scientifique, qui s'attend à une diminution progressive de l’impact du SARS-CoV-2 mais avec des pics de circulation du virus à court terme.
"Il faut s'attendre à l'apparition de nouveaux variants du SARS-CoV-2 en population humaine", avertit le Conseil, qui, pendant près de deux ans et demi, a guidé l'exécutif dans ses décisions sanitaires et doit être remplacé à la fin du mois par un "comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires".
Dans cet avis intitulé "Vivre avec les variants" et daté de mardi, le Conseil scientifique souligne que le virus "bénéficie maintenant d'un réservoir humain suffisamment large pour une circulation endémique en population humaine".
Pour le Conseil, "cette circulation pourrait au cours des prochaines années rester à des niveaux élevés" et "s'accompagner de poussées épidémiques associées à l'émergence de nouveaux variants, plus accentuées en période automno-hivernale".
S'il ne peut s'avancer pour prédire quel variant sera dominant, il espère que l'immunité de la population acquise grâce aux vaccins et infections permettra "une protection croissante contre les formes graves de la Covid-19".
"Ce contexte suggère que l’impact du SARS-CoV-2 va diminuer progressivement, mais ne présage pas d’une absence de pics de circulation des virus à court terme", estime-t-il.
A court terme, l'instance élabore plusieurs scénarios.
Dans le premier, elle envisage une "succession de vagues épidémiques liées à l’émergence de sous-variants d’Omicron, avec un retentissement hospitalier moins important comparé à celui" des premières vagues, scénario que nous vivons actuellement.
Un deuxième scénario table sur une "reprise saisonnière de la circulation d'un variant existant ou d’un variant antigéniquement proche d’un variant existant".
Un dernier scénario anticipe "l’émergence d'un variant X doté d'une capacité d'échappement immunitaire et d'une contagiosité suffisante pour être responsable d'une nouvelle vague épidémique".
Depuis l'arrivée d'Omicron, "une stratégie de type +vivre avec le virus+ se dessine", relève le Conseil.
Dans ce contexte, "des mesures de contrôle" (...) "telles que l'obligation du port du masque dans les transports en commun par exemple, peuvent être réinstaurées lorsque l’impact sanitaire de la circulation virale est jugé trop important", prône-t-il.
Cet avis - "probablement le dernier du Conseil scientifique" - "n’a pas vocation à être un testament ni un retour d’expérience", précise l'instance, mais se veut plutôt une "boussole" sur la situation actuelle et future, avec une série de préconisations.