Le scandale des pensionnats pour autochtones au Canada

Brian Lee, le survivant de 68 ans du pensionnat indien d'Ermineskin, se promène sur le site où se trouvait l'école, dans la réserve Ermineskin 138 à Maskwacis, en Alberta, le 7 juin 2022. (AFP)
Brian Lee, le survivant de 68 ans du pensionnat indien d'Ermineskin, se promène sur le site où se trouvait l'école, dans la réserve Ermineskin 138 à Maskwacis, en Alberta, le 7 juin 2022. (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 20 juillet 2022

Le scandale des pensionnats pour autochtones au Canada

  • La découverte de tombes anonymes sur le site d'un ancien pensionnat, en mai 2021, a ravivé ce douloureux chapitre de l'histoire du pays
  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, qui s'était excusé en 2015 pour les pensionnats, crée la «Journée nationale de la vérité et de la réconciliation»

OTTAWA: Entre la fin du XIXe siècle et les années 1990, quelque 150 000 Inuits, métis ou membres des Premières Nations (Dénés, Mohawks, Ojibway, Cris et Algonquins...) ont été enrôlés de force dans plus de 130 pensionnats à travers le Canada.

La découverte de tombes anonymes sur le site d'un ancien pensionnat, en mai 2021, a ravivé ce douloureux chapitre de l'histoire du pays, provoquant une vague d'émotion et d'indignation.

2008, les premières excuses du gouvernement

En juin 2008, le Premier ministre canadien Stephen Harper présente solennellement des excuses aux peuples autochtones pour le rôle joué par l'Etat dans les pensionnats et "pour avoir si profondément manqué à son devoir envers eux".

"Nous reconnaissons que cette politique d'assimilation était mauvaise, qu'elle a fait beaucoup de mal et n'a pas de place dans notre pays", déclare M. Harper, évoquant un "triste chapitre de notre histoire".

2015, reconnaissance d'«un génocide culturel»

En 2015, une commission d'enquête appelée "vérité et réconciliation", qualifie le système des pensionnats de "génocide culturel", après avoir entendu plus de 6 500 témoignages pendant six ans, partout dans le pays.

Des milliers d'enfants ont été soumis à des mauvais traitements ou des violences sexuelles. Au moins 4 100 enfants y ont trouvé la mort et ce chiffre pourrait même dépasser les 6 000, selon la commission.

Elle juge également que la misère, l'alcoolisme, la violence conjugale et les taux de suicide élevés, qui frappent de nombreuses communautés autochtones, sont en grande partie l'héritage de ce système de pensionnats.

Mai 2021, découverte des premières tombes

Dans l'ouest du pays, la communauté de Tk'emlups te Secwépemc annonce avoir découvert les restes de 215 enfants autochtones sur le site de l'ancien pensionnat de Kamloops, autrefois géré par l'Église catholique.

Deux jours après, le Canada met ses drapeaux en berne, en signe de deuil, pour honorer les enfants. Ils le resteront pendant de nombreux mois. Dans les mois qui suivent, de nombreuses autres découvertes sont faites dans le pays. Au total, plus de 1 300 tombes anonymes ont été retrouvées sur les sites d'anciens pensionnats.

Juillet 2021, fête nationale annulée

La découverte des tombes anonymes choque le pays, qui ouvre les yeux sur son histoire. Des manifestations sont organisées dans de nombreuses villes, certaines décident d'annuler leurs festivités et sur les réseaux sociaux, le hashtag #CancelCanadaDay fleurit.

Septembre 2021, première «Journée de la réconciliation»

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, qui s'était excusé en 2015 pour les pensionnats, crée la "Journée nationale de la vérité et de la réconciliation", qui devient un jour férié, et appelle les Canadiens à reconnaître "les terribles erreurs" du passé.

Quelques semaines plus tôt, il avait nommé l'Inuite Mary Simon au poste de gouverneure générale, la première femme autochtone à ce poste de représentante de la reine Elizabeth II.

Avril 2022, excuses du pape

Le 1er avril 2022, le pape François présente des "excuses" lors d'une audience au Vatican devant des délégations Métis, Inuits et des Premières nations, confiant sa "tristesse et sa honte" pour les violences perpétrées pendant des décennies dans les pensionnats.

Le souverain pontife annonce également qu'il souhaite se rendre au Canada fin juillet pour renouveler ses excuses historiques.

Mai 2022, reconnaissance du prince Charles

Le prince Charles reconnaît la "souffrance" des peuples autochtones lors d'une visite de trois jours au Canada en mai, une "étape importante" selon des responsables autochtones.

Juillet 2022, visite du pape

Le pape François, 85 ans, est attendu au Canada fin juillet, en dépit de problèmes de santé qui l'ont conduit à annuler plusieurs voyages. Il doit rencontrer des survivants des pensionnats et se rendra à Edmonton dans l'ouest du pays, au Québec et Iqaluit (Nunavut, nord-est).


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Short Url
  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.