BERLIN: Les progrès dans les discussions pour aider les pays les plus vulnérables face au changement climatique et accélérer l'élimination des combustibles fossiles restent insuffisants à quelque 100 jours de la COP27, ont déploré lundi l'Allemagne et l'Egypte lors d'une conférence visant à mobiliser la communauté internationale.
"Les circonstances mondiales ne rendent pas la tâche facile", a reconnu la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock.
Elle a appelé à ne pas laisser l'invasion russe de l'Ukraine avec ses répercussions sur la sécurité alimentaire et énergétique faire dérailler les engagements climatiques.
"Il nous incombe(...) d'agir rapidement pour garantir que l'action climatique reste en tête de l'agenda international et que la situation actuelle ne soit pas prise comme prétexte pour revenir en arrière (...)", a abondé son homologue égyptien Sameh Choukri.
La conférence internationale sur le climat -connue sous le nom "Dialogue de Petersberg"- qui s'est ouverte lundi à Berlin espère redonner de l'élan aux négociations avant la prochaine conférence climat qui se tiendra du 7 au 18 novembre en Egypte, à Charm el-Cheikh.
Les dernières sessions de discussions "n'ont pas été à la hauteur de mes attentes (...) et ne correspondaient pas non plus à ce que les peuples du monde entier attendent de nous", a estimé M. Choukri.
"Nous avons beaucoup de travail devant nous et quelques mois pour combler ces lacunes (…)" avant la COP27, a-t-il ajouté.
Plusieurs points clés restent en suspens notamment les mesures pour respecter les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre et l'aide des pays riches, souvent les plus gros émetteurs historiques, aux plus pauvres.
La promesse de 2020 de les aider à faire face aux défis du changement climatique à hauteur de 100 milliards de dollars par an n'est toujours pas tenue.
Au nom du G7, que l'Allemagne préside cette année, "nous soutenons l'objectif des pays industrialisés de mobiliser 100 milliards de dollars pour le financement du climat aussi rapidement que possible et de manière continue jusqu'en 2025", a déclaré le chancelier Olaf Scholz lundi.
"L'Allemagne atteindra cet objectif au plus tard en 2025, avec une contribution d'au moins 6 milliards d'euros par an", a-t-il ajouté.
L'Allemagne a dit aussi soutenir les discussions sur un financement spécifique des "pertes et préjudices" subis par les pays pauvres, autre point de friction des négociations.