Le sommet de Djeddah sur la sécurité s'achève sur fond d’optimisme américain et régional

Des dirigeants et des représentants des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), des États-Unis, de l'Égypte, de l'Irak et de la Jordanie participent au sommet de Jeddah sur la sécurité et le développement (CCG+3). (AFP)
Des dirigeants et des représentants des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), des États-Unis, de l'Égypte, de l'Irak et de la Jordanie participent au sommet de Jeddah sur la sécurité et le développement (CCG+3). (AFP)
Biden a déclaré que les États-Unis ne se retireraient pas de la région au profit de la Russie, de la Chine et de l'Iran. (AFP)
Biden a déclaré que les États-Unis ne se retireraient pas de la région au profit de la Russie, de la Chine et de l'Iran. (AFP)
Le prince héritier saoudien a appelé l'Iran à coopérer et à ne pas s'ingérer dans les affaires des pays de la région. (AFP)
Le prince héritier saoudien a appelé l'Iran à coopérer et à ne pas s'ingérer dans les affaires des pays de la région. (AFP)
Le président égyptien Abdel Fattah el-Sissi a été reçu à l'aéroport international Roi-Abdelaziz par le prince héritier Mohammed ben Salmane. (SPA)
Le président égyptien Abdel Fattah el-Sissi a été reçu à l'aéroport international Roi-Abdelaziz par le prince héritier Mohammed ben Salmane. (SPA)
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Publié le Dimanche 17 juillet 2022

Le sommet de Djeddah sur la sécurité s'achève sur fond d’optimisme américain et régional

  • L'Arabie saoudite ne dispose d'aucune capacité supplémentaire pour augmenter sa production de pétrole au-delà de 13 millions de barils par jour, selon le prince héritier saoudien
  • Il a également appelé à adopter une approche équilibrée à travers une transition progressive vers des sources d'énergie durables

DJEDDAH: Le sommet de Djeddah sur la sécurité et le développement s'est achevé samedi au King Abdullah International Conference Center. L'Arabie saoudite a déclaré qu'elle ne disposait d'aucune capacité supplémentaire pour augmenter sa production de pétrole au-delà de 13 millions de barils par jour.

Au cours de la réunion bilatérale qui a duré 30 minutes, les dirigeants ont souligné les efforts conjoints déployés pour renforcer les partenariats entre les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), ainsi que l'Égypte, la Jordanie, l'Irak et les États-Unis.

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a inauguré le sommet en souhaitant la bienvenue aux dirigeants présents: le président américain, Joe Biden, le roi Abdallah II ben Al-Hussein de Jordanie, le président égyptien, Abdel Fattah El-Sissi, le Premier ministre irakien, Moustafa Al-Kazimi, le roi de Bahreïn Hamad Al-Khalifa, l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, le prince héritier du Koweït, Cheikh Mishal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, le vice-premier ministre d'Oman chargé des relations internationales et de la coopération, Assaad ben Tarek ben Taymour Al-Said, et le président des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed.

Le prince héritier a déclaré: « Le Royaume a annoncé une augmentation de son niveau de capacité de production à 13 millions de barils par jour, après quoi le Royaume n'aura plus de capacité supplémentaire pour augmenter sa production. »

Il a également abordé le changement climatique, appelant à adopter une attitude équilibrée à travers une transition progressive vers des sources d'énergie durables.

« Les défis environnementaux auxquels le monde est actuellement confronté, en particulier le changement climatique, et la détermination de la communauté internationale à maintenir la température de la Terre conformément aux niveaux fixés par l'Accord de Paris, exigent de les traiter de manière réaliste et responsable », a-t-il déclaré.

Cela permettrait de parvenir à un développement durable, grâce à une « approche équilibrée » et à une « transition progressive et responsable vers des sources d'énergie plus durables, qui tienne compte des circonstances et des priorités de chaque pays », a-t-il ajouté.

T
Le prince héritier a déclaré que pour atteindre la neutralité nette des émissions de carbone, l'Arabie saoudite suit l'approche de l'économie circulaire du carbone, conformément à ses plans de développement. Il a affirmé que le Royaume favorisait la diversification de son économie sans pour autant compromettre la croissance et les chaînes d'approvisionnement, afin de réduire les émissions grâce à l’initiative verte saoudienne et l’initiative verte du Moyen-Orient.

« Nous espérons que ce sommet permettra d'établir une nouvelle ère de coopération conjointe pour approfondir le partenariat stratégique entre nos pays et les États-Unis d'Amérique afin de servir nos intérêts communs et renforcer la sécurité et le développement dans cette région vitale pour le monde entier », a-t-il déclaré.

Lors de son discours d'ouverture du sommet, il a également appelé l'Iran à faire preuve de coopération et à ne pas s'ingérer dans les affaires régionales.

G

Le président américain Joe Biden est intervenu à la suite du discours du prince héritier en affirmant que les États-Unis resteraient un partenaire actif et engagé au Moyen-Orient.

M. Biden, le huitième président américain à se rendre en Arabie saoudite, a également exprimé son optimisme.

« Pour la première fois depuis le 11 septembre, un président américain se rend dans cette région sans que les troupes américaines ne soient engagées dans un combat et une mission de combat dans la région », a-t-il expliqué.

« Pour rétablir la confiance et obtenir de vrais résultats, nous opérerons dans le contexte du Moyen-Orient tel qu'il est aujourd'hui, une région plus unie qu'elle ne l'a été depuis des années, le CCG en est le meilleur exemple. Les anciens adversaires rétablissent des liens diplomatiques et économiques, de nouvelles adhésions se forment et, de plus en plus, le monde voit le Moyen-Orient à travers le prisme de l'ouverture d'une opportunité. » 

« Permettez-moi de dire clairement que les États-Unis vont rester un partenaire actif et engagé au Moyen-Orient. Alors que le monde devient plus compétitif et que les défis auxquels nous sommes confrontés sont plus complexes, il ne fait aucun doute pour moi que les intérêts de l'Amérique sont étroitement liés au succès du Moyen-Orient », a-t-il déclaré.

N
Pour sa part, le prince héritier a déclaré que les principaux défis auxquels le monde a récemment fait face – en raison de la pandémie de Covid-19 et de la situation géopolitique – ont nécessité un effort international plus concerté pour relancer l'économie mondiale et assurer la sécurité alimentaire et sanitaire.

« Les défis environnementaux auxquels le monde est actuellement confronté, notamment le changement climatique, exigent d'y faire face de manière réaliste et responsable afin de parvenir à un développement durable en adoptant une approche équilibrée par le biais d'une transition progressive et responsable vers des sources d'énergie plus durables », a-t-il déclaré.

Il a également affirmé que la croissance de l'économie mondiale était étroitement liée à l'utilisation de toutes les sources d'énergie disponibles, y compris les hydrocarbures, tout en contrôlant leurs émissions grâce à des technologies propres.

« Le Royaume a adopté une approche équilibrée pour atteindre la neutralité carbone zéro, en suivant l'approche de l'économie circulaire du carbone, conformément à ses plans de développement et en permettant sa diversification économique », a-t-il précisé.

T

 

Quant au roi Abdallah II de Jordanie, il déclaré durant le sommet: « Nous devons ici réaffirmer l'importance de parvenir à une solution juste et globale pour la cause palestinienne sur la base de la solution à deux États. »

Il a ajouté: « Il n'y a pas de sécurité, de stabilité et de prospérité dans la région sans une solution qui garantisse la création d'un État palestinien indépendant sur les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, pour vivre en paix et en sécurité à côté d'Israël. »

Le président égyptien Abdel Fattah El-Sissi a, pour sa part, déclaré: « Il n'est plus acceptable d'avoir parmi les fils de notre nation arabe un réfugié ou une personne déplacée ou touchée par le fléau des guerres et des catastrophes. Il est temps que nos efforts s'unissent pour mettre fin à tous les conflits. »

Le prince héritier a conclu: « Nous sommes optimistes quant au fait que le sommet conduira à la mise en place d'un cadre global pour une nouvelle étape dans laquelle nous donnerons de l'espoir aux jeunes hommes et femmes de la région en leur offrant un avenir radieux où ils pourront réaliser leurs ambitions et offrir au monde notre message et les valeurs nobles dont nous sommes fiers et que nous n'abandonnerons pas. Et nous espérons que le monde les respectera. »


L'Arabie saoudite salue les réformes engagées par les dirigeants palestiniens

Cette photo diffusée par le bureau de presse de l'Autorité palestinienne (PPO) montre le président Mahmud Abbas (C) dirigeant les prières à côté du secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) Hussein al-Sheikh (3e-L) lors d'une réunion du comité exécutif de l'organisation à Ramallah, le 26 avril 2025. (AFP/Handout/PPO)
Cette photo diffusée par le bureau de presse de l'Autorité palestinienne (PPO) montre le président Mahmud Abbas (C) dirigeant les prières à côté du secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) Hussein al-Sheikh (3e-L) lors d'une réunion du comité exécutif de l'organisation à Ramallah, le 26 avril 2025. (AFP/Handout/PPO)
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  • Le Royaume a adressé ses félicitations à M. Al-Sheikh et lui a souhaité beaucoup de succès dans ses nouvelles responsabilités.

RIYAD : L'Arabie saoudite a salué samedi les récentes mesures de réforme annoncées par la direction palestinienne, qu'elle décrit comme des étapes importantes vers le renforcement de l'action politique palestinienne.

Dans un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères, le royaume a exprimé son soutien à la création de nouveaux postes au sein de l'Organisation de libération de la Palestine et de l'État de Palestine, notamment la nomination de Hussein Al-Sheikh au poste de vice-président du Comité exécutif de l'OLP et de vice-président de l'État de Palestine.

L'Arabie saoudite a adressé ses félicitations à M. Al-Sheikh et lui a souhaité beaucoup de succès dans ses nouvelles responsabilités.

Le Royaume a affirmé que ces réformes renforceraient le processus politique palestinien et contribueraient aux efforts plus larges visant à garantir les droits légitimes du peuple palestinien, au premier rang desquels le droit à l'autodétermination et à la création d'un État indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com     


1986 : L'affaire Iran-Contra

Le lieutenant-colonel Oliver North fait valoir ses arguments lors de sa présentation au nom des Contras nicaraguayens lors des audiences sur l'affaire Iran-Contra. (Getty Images)
Le lieutenant-colonel Oliver North fait valoir ses arguments lors de sa présentation au nom des Contras nicaraguayens lors des audiences sur l'affaire Iran-Contra. (Getty Images)
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  • Le scandale rappelle brutalement que le pouvoir incontrôlé, le secret et l'ambition politique peuvent rapidement saper la démocratie

RIYAD : L'affaire Iran-Contra de 1986 reste l'un des épisodes les plus controversés de l'histoire moderne des États-Unis, révélant un réseau complexe d'opérations clandestines, de violations de la loi et d'intrigues politiques.

Le scandale, qui s'est déroulé pendant la présidence de Ronald Reagan, a tourné autour de ventes secrètes d'armes à l'Iran et du détournement illégal des bénéfices pour financer les rebelles de droite des Contras au Nicaragua. Il a remis en question les principes mêmes de la transparence, de la responsabilité et de l'État de droit dans la gouvernance démocratique.

Ces événements ont eu pour toile de fond les tensions de la guerre froide et l'instabilité géopolitique du Moyen-Orient. Le 17 mai 1985, Graham Fuller, responsable national du renseignement pour le Proche-Orient et l'Asie du Sud à la CIA, a rédigé un mémorandum à l'intention du directeur de la CIA, William Casey, sur les options de la politique américaine à l'égard de l'Iran.

"Les événements vont largement à l'encontre de nos intérêts et nous avons peu d'alternatives acceptables. Les États-Unis n'ont pratiquement aucune carte à jouer, alors que l'URSS en a beaucoup", écrit Fuller.

Pour donner aux États-Unis "un certain poids dans la course à l'influence à Téhéran", Fuller suggère que Washington "lève toutes les restrictions sur les ventes - y compris militaires - à l'Iran".

Comment nous l'avons écrit

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Arab News a rapporté l'arrestation et l'expulsion par l'Iran du conseiller américain à la sécurité nationale, Robert McFarlane, qui était arrivé en "mission diplomatique secrète".

Au Nicaragua, le gouvernement sandiniste, qui a renversé en 1979 un système politique soutenu par les États-Unis, s'est aligné sur les politiques socialistes et l'Union soviétique. Cette évolution a alarmé l'administration Reagan, qui a soutenu les rebelles Contra, un groupe accusé de violations généralisées des droits de l'homme.

Simultanément, les États-Unis sont confrontés à des défis complexes au Moyen-Orient. L'Iran était engagé dans une guerre prolongée avec l'Irak (1980-1988), et Washington cherchait à limiter l'influence soviétique dans la région tout en obtenant la libération des otages américains détenus par des groupes pro-iraniens au Liban.

Malgré sa position publique de refus de négocier avec les terroristes et son propre embargo sur les armes à destination de Téhéran, l'administration Reagan a vu une opportunité d'utiliser les ventes d'armes comme moyen d'influence. Elle souhaitait obtenir la libération des otages américains détenus par le Hezbollah au Liban et tenter d'ouvrir une voie de dialogue avec des éléments plus modérés en Iran.

Le scandale Iran-Contra a donné lieu à deux opérations distinctes mais interconnectées. Tout d'abord, de hauts fonctionnaires américains ont facilité la vente secrète d'armes à l'Iran, apparemment dans un geste de bonne volonté envers les factions modérées du gouvernement iranien et pour obtenir la libération des otages américains. Cette opération violait l'embargo sur les armes imposé par Washington à l'Iran et contredisait les déclarations publiques de Reagan condamnant le terrorisme.

Deuxièmement, les bénéfices de ces ventes d'armes ont été détournés pour financer les Contras au Nicaragua. Cela contrevenait à l'amendement Boland, une série de lois adoptées par le Congrès entre 1982 et 1984 qui interdisaient explicitement l'assistance militaire américaine à ce groupe.

Le plan a été orchestré par un petit groupe de fonctionnaires du Conseil de sécurité nationale, dont le lieutenant-colonel Oliver North, au su et avec le soutien de personnalités de haut rang telles que le conseiller à la sécurité nationale John Poindexter.  

Dans le même temps, la CIA et le ministère de la Défense menaient l'opération "Tipped Kettle", qui impliquait des négociations secrètes avec Israël sur le transfert à la CIA et, en fin de compte, aux Contras, d'armements capturés à l'Organisation de libération de la Palestine au Liban.

En mai 1983, Israël a remis plusieurs centaines de tonnes d'armes, d'une valeur de 10 millions de dollars. Cette opération s'est répétée en 1984.

En 1985, Israël a commencé à expédier des armes américaines à l'Iran, dans le but de s'attirer les faveurs de Téhéran et d'ouvrir la voie à la libération des otages américains, avec l'approbation du prédécesseur de Poindexter en tant que conseiller à la sécurité nationale de Reagan, Robert McFarlane.

Le 2 novembre 1986, quelques jours après la livraison de 500 missiles antichars à l'Iran, l'otage américain David Jacobsen a été libéré par ses ravisseurs à Beyrouth. North s'attendait à ce que d'autres otages soient libérés dans la foulée, mais cela ne s'est pas produit.

En réponse aux demandes des médias, le chef de cabinet de la Maison Blanche, Donald Regan, reconnaît publiquement, pour la première fois, les négociations en cours avec l'Iran.

L'affaire Iran-Contra a éclaté au grand jour à la fin de l'année 1986, lorsque la publication libanaise Ash-Shiraa a révélé les détails des contrats d'armement conclus avec l'Iran. Le 3 novembre 1986, elle a publié un compte rendu d'une visite secrète de McFarlane à Téhéran en mai 1986. Des enquêtes ultérieures menées par des journalistes et des commissions du Congrès ont mis au jour le plan global, qui a soulevé de graves questions sur les excès de pouvoir de l'exécutif, la subversion de l'autorité du Congrès et la conduite éthique des fonctionnaires du gouvernement. Il a suscité l'indignation des législateurs et du public.

Les audiences télévisées de 1987 ont captivé le pays, et des personnalités de premier plan, dont North, ont témoigné de l'opération. Alors que certains considèrent North comme un patriote ne faisant qu'obéir aux ordres, d'autres le considèrent comme l'emblème d'une administration prête à contourner la loi pour atteindre ses objectifs.

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Des manifestants se sont rassemblés devant le lieu où Oliver North devait prononcer son discours (Getty Images).

Les auditions ont également révélé une culture du secret et de la tromperie au sein de l'administration Reagan, portant atteinte à la crédibilité du président et érodant la confiance du public dans les institutions de l'État.

Les retombées du scandale Iran-Contra ont donné lieu à plusieurs poursuites pénales. North, Poindexter et d'autres fonctionnaires ont été accusés de délits tels que l'obstruction à la justice, la conspiration et le mensonge au Congrès.

L'affaire a également porté un coup majeur à la crédibilité de l'administration Reagan. Elle a soulevé des questions sur l'étendue des connaissances et du contrôle présidentiels, Reagan ayant maintenu qu'il n'était pas au courant du transfert de fonds aux Contras. Sur le plan politique, le scandale a terni l'héritage de Reagan, même si sa cote de popularité est restée élevée jusqu'à la fin de sa présidence en 1989.

L'affaire reste une mise en garde contre les dangers d'un pouvoir exécutif incontrôlé et les dilemmes éthiques inhérents à la politique étrangère. Bien qu'elle n'ait pas conduit à des réformes durables en matière de contrôle des services de renseignement, elle a souligné la nécessité d'une plus grande vigilance pour prévenir les abus de pouvoir et sert d'étude de cas sur la manière dont la poursuite d'objectifs, même bien intentionnés, peut avoir des conséquences imprévues si les limites juridiques et éthiques sont franchies.

Mohammed Al-Sulami dirige l'Institut international d'études iraniennes (Rasanah).

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Comment la sylviculture saoudienne soutient la biodiversité et atténue les effets du changement climatique

Les forêts ne couvrent que 1,1 % de la masse continentale de l'Arabie saoudite, mais elles jouent un rôle considérable dans la préservation de la biodiversité, le stockage du carbone et l'amélioration de la sécurité alimentaire. (Capture d'écran de la vidéo du NCVC)
Les forêts ne couvrent que 1,1 % de la masse continentale de l'Arabie saoudite, mais elles jouent un rôle considérable dans la préservation de la biodiversité, le stockage du carbone et l'amélioration de la sécurité alimentaire. (Capture d'écran de la vidéo du NCVC)
Les forêts fournissent de l'oxygène, stockent des tonnes de carbone et contribuent à plus de 80 % de la biodiversité de l'environnement. (Photo NCVC)
Les forêts fournissent de l'oxygène, stockent des tonnes de carbone et contribuent à plus de 80 % de la biodiversité de l'environnement. (Photo NCVC)
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  • Malgré son climat aride, le pays abrite une grande diversité de forêts, des forêts de montagne aux mangroves côtières.
  • Le royaume étend sa couverture végétale en plantant des millions d'arbres et en restaurant les zones dégradées.

RIYAD : Il est facile de penser que l'Arabie saoudite est un pays dominé par des dunes sans fin et des plaines brûlées par le soleil. Mais au-delà des vastes déserts se cache une mosaïque d'écosystèmes d'une richesse inattendue : des forêts qui escaladent les montagnes, ombragent les vallées sinueuses et bordent les côtes de la mer Rouge et du golfe Arabo-Persique.

Bien que les forêts ne couvrent que 1,1 % de la masse continentale du Royaume, elles jouent un rôle considérable dans la préservation de la biodiversité, le stockage du carbone et l'amélioration de la sécurité alimentaire. Leur importance écologique et leur fragilité les ont placées au cœur de la transition écologique de l'Arabie saoudite.  

« La superficie forestière du Royaume d'Arabie saoudite est estimée à 2,7 millions d'hectares, ce qui représente 1,1 % de la superficie du pays », a déclaré à Arab News Najeeb Alsubhi, chef du département des forêts de vallée au Centre national pour le développement de la couverture végétale et la lutte contre la désertification.

« Il s'agit notamment de forêts de montagne réparties dans les parties sud et sud-ouest du Royaume, caractérisées par des genévriers, ainsi que par l'atam (olivier sauvage), en plus de groupes d'acacias ».

Les forêts de montagne marquent les hautes lignes de crête de Taif à Jazan, tandis que les forêts de vallée, parsemées de sidr et d'acacias, couvrent la majeure partie de l'intérieur du pays. Le long des côtes, des groupes de mangroves prospèrent dans les zones humides, offrant un habitat essentiel et constituant des défenses côtières naturelles. 

Malgré leur empreinte modeste, ces forêts jouent un rôle central dans les écosystèmes. À l'échelle mondiale, on sait que les forêts contribuent à plus de 80 % à la biodiversité, régulent le climat, limitent la désertification et fournissent des produits essentiels, du miel aux plantes médicinales.

En Arabie saoudite, elles jouent également un rôle de tampon contre l'avancée du désert et les chocs climatiques, un rôle de plus en plus vital alors que le Royaume est confronté à des défis environnementaux. 

Parmi les espèces végétales que l'on trouve dans les forêts des vallées du Royaume, on trouve l'Acacia et le Sidr (photo NCVC).
Parmi les espèces végétales que l'on trouve dans les forêts des vallées du Royaume, on trouve l'Acacia et le Sidr (photo NCVC).

Pour protéger et développer cette richesse naturelle, l'Arabie saoudite a lancé une campagne de conservation et de réhabilitation des forêts, sous l'égide du NCVC. Le centre plante plus de 3,5 millions d'arbres et s'efforce de protéger les espèces indigènes en cartographiant et en restaurant les habitats des arbres pérennes.

Consciente de la menace croissante que représentent les incendies de forêt, l'organisation a également mis en place des systèmes de surveillance des forêts et des incendies, ainsi que des centres de recherche et des initiatives d'éducation du public pour garantir la durabilité des forêts à long terme.

Parmi les initiatives les plus significatives, citons un nouveau projet visant à évaluer la santé et l'évolution du couvert forestier dans cinq régions clés : Al-Bahah, Jazan, Asir, Najran et Taif. 

LE SAVIEZ-VOUS ?

- Les forêts saoudiennes abritent 97 espèces d'arbres et couvrent 2,7 millions d'hectares du territoire du Royaume.  

-  Les forêts saines contribuent à plus de 80 % à la biodiversité présente dans l'environnement naturel.

- Bien que l'Arabie saoudite soit majoritairement désertique, elle possède également des forêts de montagne, des forêts de vallée et des mangroves. 

Cette initiative, qui s'inscrit dans le cadre du programme d'inventaire forestier national, est le fruit d'une collaboration entre le NCVC et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Le projet a pour objectif de soutenir la gestion durable des forêts tout en respectant les obligations internationales en matière de rapports environnementaux liés à la biodiversité, au changement climatique et à l'utilisation des terres.

Les stratégies comprennent la collecte de données, l'identification des principaux sites forestiers et l'utilisation d'outils de précision tels que les hypsomètres numériques pour mesurer la hauteur des arbres et la structure de la forêt. ***

Les stratégies mises en œuvre par le NCVC pour conserver les zones de plantation en Arabie Saoudite comprennent la détermination des points de confinement, la collecte de données et l'utilisation d'un hypsomètre numérique pour mesurer la hauteur des arbres (photo du NCVC).
Les stratégies mises en œuvre par le NCVC pour conserver les zones de plantation en Arabie Saoudite comprennent la détermination des points de confinement, la collecte de données et l'utilisation d'un hypsomètre numérique pour mesurer la hauteur des arbres (photo du NCVC).

Ces efforts reflètent une prise de conscience croissante du rôle vital que jouent les forêts d'Arabie saoudite, non seulement en tant qu'atouts écologiques, mais aussi en tant que symboles de renouveau dans un pays connu depuis longtemps pour ses conditions extrêmes de sécheresse.

Alors que le Royaume poursuit ses objectifs en matière de climat et d'environnement, ces sanctuaires naturels, nichés entre les sommets et les vallées, pourraient bien s'avérer être l'un de ses trésors les plus précieux. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com