Course à Downing Street: Sunak en tête, devant Mordaunt

Rishi Sunak candidat pour devenir le prochain Premier ministre britannique (Photo, AFP).
Rishi Sunak candidat pour devenir le prochain Premier ministre britannique (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 15 juillet 2022

Course à Downing Street: Sunak en tête, devant Mordaunt

  • L'ex-ministre britannique des Finances Rishi Sunak a de nouveau été placé en tête par les députés conservateurs
  • Selon un sondage YouGov Mme Mordaunt, une ancienne ministre de la Défense de 49 ans, battrait tous ses rivaux

LONDRES: L'ex-ministre britannique des Finances Rishi Sunak a de nouveau été placé en tête par les députés conservateurs jeudi au deuxième tour du scrutin interne pour choisir le successeur du Premier ministre Boris Johnson, devant la favorite des sondages Penny Mordaunt, sur fond d'attaques croissantes.

Rishi Sunak, 42 ans, a recueilli 101 voix, devant la secrétaire d'Etat au Commerce extérieur Penny Mordaunt (83 voix) et la ministre des Affaires étrangères Liz Truss, troisième avec 64 voix.

L'attorney general -chargée de conseiller juridiquement le gouvernement- Suella Braverman (27 voix) a été éliminée, tandis que l'ex-secrétaire d'Etat à l'Egalité Kemi Badenoch et le président de la Commission des Affaires étrangères Tom Tugendhat restent en course, avec respectivement 49 et 32 voix.

D'autres tours de vote sont prévus, la semaine prochaine, pour désigner les deux finalistes avant la trêve parlementaire du 21 juillet. Ils seront départagés au cours d'un vote par correspondance réservé aux seuls adhérents du parti, dont le résultat doit être proclamé le 5 septembre. Ils étaient 160.000 à avoir pris part à ce scrutin en 2019.

Une semaine après l'annonce de la démission de Boris Johnson, emporté par des départs en cascade au sein d'un gouvernement lassé par les scandales, Mme Mordaunt, une ancienne ministre de la Défense de 49 ans, battrait tous ses rivaux dans un duel final, selon un sondage YouGov.

Anti-réveil

Si à la droite du parti, les critiques se concentraient jusqu'à présent sur Rishi Sunak, certains dénonçant un "socialiste" responsable de la chute de Boris Johnson, c'est vers Penny Mordaunt que les coups sont désormais portés.

Dans une campagne au vitriol, certains Tories jugent dorénavant qu'elle a des positions trop "woke", en ayant déclaré que "les femmes trans sont des femmes", quand elle était secrétaire d'Etat à l'Egalité.

Depuis qu'elle est candidate, Penny Mordaunt a pourtant complètement modifié son discours, tentant même une plaisanterie transphobe pendant son meeting de lancement mercredi.

"Je crois que c'est Margaret Thatcher qui avait dit que tout le monde avait besoin d'un Willie (Whitelaw, le numéro 2 de l'ancienne Première ministre). Une femme comme moi n'en a pas", a-t-elle affirmé, sous les éclats de rire. En anglais, "willy" signifie aussi pénis.

Eliminée jeudi, Suella Braverman a reproché à son adversaire de ne pas avoir "défendu les femmes" et ne pas avoir "reflété l'opinion d'une grande partie de notre parti qui souhaite que les femmes soient authentiquement représentées". Selon Sky News, elle a fait savoir qu'elle soutiendrait Liz Truss.

David Frost, l'ancien négociateur du Brexit, a quant à lui remis en question les qualités professionnelles de Penny Mordaunt quand elle travaillait pour lui, émettant sur la chaîne Talk TV de "sérieuses réserves" sur sa capacité à diriger le pays.

Certains conservateurs la voient malgré tout comme la meilleure option pour tourner la page de l'ère Johnson et son lot de scandales. Mais seuls 11% des Britanniques sont capables de la nommer en voyant son visage, selon une étude Savanta ComRes. Certains la confondent même avec la chanteuse Adele, mais sa notoriété grandit, à en croire un autre sondage YouGov.

Truss se lance

Autre candidate sérieuse, la cheffe de la diplomatie Liz Truss a lancé jeudi sa campagne, soutenue par le camp Johnson. "Je vais faire campagne telle une conservatrice et je gouvernerai telle une conservatrice", a clamé la ministre de 46 ans qui n'a pourtant pas enregistré jeudi à l'occasion du nouveau tour de vote le rebond décisif espéré par report de voix.

De son côté, l'ancien ministre de la Santé Jeremy Hunt, éliminé mercredi, a décidé de soutenir Rishi Sunak, "l'une des personnes les plus correctes, droites et intègres" en politique.

Celui-ci s'est dit "extrêmement reconnaissant" du soutien de ses collègues qui l'ont placé en tête dans les deux tours.

Rishi Sunak cultive une image lisse mais a été critiqué en raison de sa fortune et du statut fiscal de sa richissime épouse. Ses détracteurs l'accusent par ailleurs de ne pas en avoir fait assez pour soulager les ménages étranglés par la crise du coût de la vie alors que l'inflation, de 9,1% en mai, bat des records.

"Je ne juge pas les gens sur leur compte en banque, je les juge sur leur personne", a rétorqué l'intéressé sur la BBC.

Parmi les cinq candidats toujours en lice figurent trois femmes, une prétendante noire et une personne d'origine indienne. Cette diversité historique, dans un pays qui n'a jamais connu de chef de gouvernement non-blanc, est un non-sujet dans la campagne, épargnée pour l'instant par les polémiques racistes ou sexistes.

Trois débats télévisés sont prévus pour dans les prochains jours, le premier vendredi soir.


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.