14-Juillet: Un défilé militaire sous le signe de la guerre aux portes de l'Europe

Le chef de l'Etat a amorcé en 2017 une nette remontée en puissance des crédits défense après des années de disette (Photo, AFP).
Le chef de l'Etat a amorcé en 2017 une nette remontée en puissance des crédits défense après des années de disette (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 14 juillet 2022

14-Juillet: Un défilé militaire sous le signe de la guerre aux portes de l'Europe

  • Emmanuel Macron présidera dans la matinée le défilé sur la prestigieuse avenue des Champs Elysées
  • Au total, quelque 6 300 personnes défileront cette année dont près de 5 000 à pied

PARIS: Le retour de la guerre aux portes de l'Europe donne un relief particulier au traditionnel défilé militaire prévu jeudi à Paris à l'occasion de la fête nationale du 14 juillet, qui mettra à l'honneur les pays du flanc Est de l'Otan et les troupes françaises qui y sont déployées.

Emmanuel Macron présidera dans la matinée le défilé sur la prestigieuse avenue des Champs Elysées avant de donner à 13h10 sur France 2 et TF1 sa première interview télévisée depuis sa réélection à la tête de l'Etat en avril, dans un contexte politique intérieur complexe après le revers de sa coalition aux législatives de juin qui l'a privé d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale.

"Partager la flamme" est le thème du défilé 2022. Une triple référence au lien armée-nation, à la flamme de la Résistance incarnée par Hubert Germain, dernier compagnon de la Libération décédé l'an dernier, et à la flamme olympique dont la France est désormais dépositaire jusqu'aux Jeux olympiques de Paris 2024. Des médaillés olympiques et paralympiques feront partie du cortège.

Au total, quelque 6.300 personnes défileront cette année dont près de 5.000 à pied. Le spectacle mobilisera 64 avions, un drone, 25 hélicoptères, 200 chevaux et 181 véhicules motorisés.

Neuf pays invités

Le défilé à pied sera ouvert par les drapeaux de 9 pays étrangers invités, pour la plupart voisins de la Russie ou de l'Ukraine: Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie.

Des troupes françaises récemment déployées sur le flanc est de l'Europe leur emboîteront le pas.

Paris y a nettement renforcé ses missions de réassurance depuis le début de la guerre. Quelque 500 soldats français ont été dépêchés d'urgence fin février en Roumanie dans le cadre de l'Otan et Paris se tient prêt à augmenter son contingent si besoin.

La France participe également à des missions de réassurance terrestre et aérienne en Estonie et ses avions de combat Rafale contribuent à protéger le ciel polonais.

Compte tenu de la guerre en Ukraine mais aussi de l'inflation, le président Emmanuel Macron a annoncé une "réévaluation" de la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 pour "ajuster les moyens aux menaces".

Le chef de l'Etat a amorcé en 2017 une nette remontée en puissance des crédits défense après des années de disette. Le budget des Armées va encore croître en 2022 avant de franchir une marche de 3 milliards en 2023, pour atteindre 44 milliards d'euros.

Mais le conflit de haute intensité qui se joue en Ukraine a mis en lumière les carences de l'appareil français de défense, notamment en matière de munitions.

Gilets jaunes

Quelque 125.000 forces de l'ordre ont été mobilisées dans toute la France pour veiller au bon déroulement de la fête nationale, qui sera l'occasion pour les "Gilets Jaunes" de manifester dans la capitale dans l'après-midi.

Des feux d'artifice illumineront ensuite dans la soirée le ciel de France, frappée par une forte canicule, avec une large partie du territoire menacée par des incendies.

Parmi les défilants figureront les 14 unités des troupes de marine, qui fêtent leurs 400 ans d'existence.

Des opérateurs du Commandement des opérations spéciales (COS), qui souffle ses 30 bougies, seront également présents.

Et pour la première fois de leur histoire, les cyberenquêteurs de la gendarmerie participeront à la parade.

L'édition 2022 sera l'occasion de montrer les nouveaux matériels des armées françaises, comme le blindé de reconnaissance Jaguar, aux côtés du blindé de nouvelle génération Griffon qui remplace progressivement le véhicule de l'avant blindé (VAB) dans les forces terrestres.

L'antique hélicoptère léger Alouette ainsi que l'avion de défense aérienne Mirage 2000C tireront quant à eux leur révérence.

Le défilé aérien, auquel participeront plusieurs appareils européens, inclura pour la première fois le drone Reaper, employé au Sahel pour traquer les jihadistes.

Le spectacle s'achèvera en musique avec une chanson spécialement composée pour l'occasion, intitulée "France", interprétée par l'artiste Candice Parise.

Emmanuel Macron parlera ensuite aux Français dans un entretien télévisé particulièrement attendu d'une quarantaine de minutes, où il devrait parler de la situation politique intérieure, l'agenda du gouvernement fragilisé par les législatives, et des mesures à prendre pour atténuer les conséquences économmiques et sociales de la guerre sur les Français.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.