Covid-19: Macron a pris sa décision, un reconfinement est l'hypothèse la plus probable

Les responsables économiques s'alarment des conséquences d'un nouveau confinement sur l'économie, qui risque « l'écroulement », selon le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux. (AFP)
Les responsables économiques s'alarment des conséquences d'un nouveau confinement sur l'économie, qui risque « l'écroulement », selon le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux. (AFP)
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Publié le Mercredi 28 octobre 2020

Covid-19: Macron a pris sa décision, un reconfinement est l'hypothèse la plus probable

  • Mercredi, le chef de l'Etat a ouvert le conseil des ministres en insistant sur la dégradation massive, générale et largement inattendue que connaît l'Europe depuis plusieurs jours, a rapporté le porte-parole Gabriel Attal
  • Emmanuel Macron devrait aussi préciser les conditions pour l'organisation du travail, des transports et des déplacements interrégionaux, avec un possible retour de la limitation des déplacements à 100 km

PARIS : Emmanuel Macron a pris sa décision : le président annoncera mercredi à 20H00 « la nouvelle étape », peut-être le reconfinement des Français, de la course de vitesse contre la progression exponentielle du Covid-19.

Des projections alarmantes de l'Institut Pasteur, remises à jour lundi et d'après lesquelles 98% des lits de réanimation seraient occupés par des patients Covid, ont nourri les conseils de défense qui se sont déroulés mardi et mercredi matin, selon Les Echos.

Mercredi, le chef de l'Etat a ouvert le conseil des ministres en insistant sur la dégradation massive, générale et largement inattendue que connaît l'Europe depuis plusieurs jours, a rapporté le porte-parole Gabriel Attal.

Le porte-parole, qui avait énuméré mardi soir les mesures « possibles » -un élargissement du couvre-feu, « un confinement » soit « territorialisé », soit « national »- a précisé qu'Emmanuel Macron avait tranché définitivement à l'occasion d'un conseil de défense précédant le conseil des ministres.

L'hypothèse qui semble la plus probable serait un confinement d'une durée de quatre semaines, c'est-à-dire jusqu'à la fin novembre, éventuellement renouvelable. Il serait moins strict que celui de mars puisque les crèches, écoles et collèges, ainsi que des commerces essentiels, resteraient ouverts, à l'image de celui imposé en Irlande. L'incertitude demeure sur l'ouverture des lycées et des universités.

Emmanuel Macron devrait aussi préciser les conditions pour l'organisation du travail, des transports et des déplacements interrégionaux, avec un possible retour de la limitation des déplacements à 100 km. Les compétitions sportives devraient pouvoir se poursuivre à huis-clos.

« Manque d'anticipation »

Au printemps, la population avait été confinée pendant 55 jours, du 17 mars au 11 mai, avec sévère restriction des déplacements et fermeture des établissements scolaires, des commerces non essentiels et des frontières.

« Il faut des mesures fortes, des mesures puissantes, compréhensibles par tous les Français, nationales », a insisté mercredi le numéro un de LREM Stanislas Guerini, pour lequel "la santé" doit passer « avant l'économie ».

« Le sentiment qu'on a, c'est que ça va durer quelques semaines et que le gouvernement essaie de trouver les moyens de préserver les écoles, les services publics » et « de maintenir un semblant de vie économique pour éviter une catastrophe », a résumé François Baroin, président de l'Association des maires de France, à l'issue d'une réunion avec les responsables politiques mardi soir.

Le Premier ministre a annoncé à ces derniers que des débats suivis de votes sur la lutte contre le Covid-19 auraient lieu à l'Assemblée nationale jeudi matin et au Sénat l'après-midi. 

Mais, contrairement au printemps, les oppositions se montrent très sévères avec le gouvernement pour son « manque d'anticipation » et la mise en scène d'une concertation qui serait de pure forme. 

« On a perdu un mois et demi dans des mesures de protection qui auraient pu endiguer l'avancée du virus. Aujourd'hui il n'y a plus d'autre solution, c'est trop tard. La deuxième vague c'est l'échec de la stratégie tester, tracer, isoler », a regretté le député LR Eric Ciotti sur Public Sénat.

Le ministre de la Santé Olivier Véran est monté au créneau lors des questions au gouvernement devant le Sénat mercredi après-midi pour critiquer l'opposition: « Les Français attendent de leur classe politique non pas qu'elle fasse de cette lutte contre l'épidémie je ne sais quel marche-pied vers je ne sais quelle élection à venir, mais bien une capacité à faire preuve d'un minimum d'unité nationale ».

« Risque de submersion »

Ces derniers mois, Emmanuel Macron avait répété que la stratégie était de « tout faire pour éviter » un nouveau confinement national.

La crainte des autorités est avant tout la saturation des services de réanimation: le nombre de patients s'y élevait mardi à 2.900, soit la moitié des 5.800 lits de réa disponibles dans toute la France, où l'épidémie a déjà fait plus de 35.000 morts. 

Le gouvernement a fait état mardi de 288 morts à l'hôpital pour les dernières 24h00 et 235 en Ehpad sur les quatre derniers jours.

« On a beaucoup plus de malades et on s'attend à en avoir beaucoup plus qu'en mars-avril, et beaucoup moins de personnes pour y faire face », témoigne le professeur Djillali Annane, chef du service de réanimation de l'hôpital Raymond-Poincaré à Garches (Hauts-de-Seine). 

Les responsables économiques s'alarment des conséquences d'un nouveau confinement sur l'économie, qui risque « l'écroulement », selon le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux.

Preuve de cette inquiétude, la Bourse de Paris a débuté la journée en dévissant de plus de 3%, avant de réduire ses pertes, dans l'attente des annonces d'Emmanuel Macron mais aussi venues d'Allemagne, où un nouveau tour de vis est en préparation. 

La crise sanitaire et la crise économique et sociale « sont les deux faces d'une même pièce », a souligné Gabriel Attal, car « nous ne réglerons pas la crise économique en feignant d'ignorer son impact de l'épidémie sur les vies humaines et sur nos hôpitaux ».

Avant même les annonces du chef de l'Etat, la ministre du Travail Élisabeth Borne a assuré les partenaires sociaux mardi soir de la prolongation au-delà du 1er novembre du reste à charge de 15% lorsqu'une entreprise n'a d'autre choix que de mettre tout ou partie de ses salariés en chômage partiel.

Par ailleurs, une prime exceptionnelle de 1.500 euros va être attribuée à 5.000 entrepreneurs installés dans les Quartiers prioritaires de la ville (QPV) pour leur permettre de faire face aux conséquences de la crise.

A quelques heures de l'allocution, le cumul des bouchons en Ile-de-France était avant 17H00 exceptionnellement élevé avec plus de 335 km enregistrés, deux fois plus que la normale.

 


Attentat de la basilique de Nice: l'accusé tunisien reconnaît les faits

Le jeune homme, très maigre, a justifié son acte en expliquant que "tous les jours il y a des musulmans qui meurent". "Tous les jours, vous tuez des musulmans et cela vous est égal. Vous n'avez aucune empathie pour ces gens", a-t-il ajouté. (AFP)
Le jeune homme, très maigre, a justifié son acte en expliquant que "tous les jours il y a des musulmans qui meurent". "Tous les jours, vous tuez des musulmans et cela vous est égal. Vous n'avez aucune empathie pour ces gens", a-t-il ajouté. (AFP)
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  • L'interrogatoire de Brahim Aouissaoui, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, est prévu toute la journée
  • "Je ne suis pas un terroriste, je suis un musulman", a dit l'accusé qui s'exprime en arabe et dont les propos sont traduits par un interprète

PARIS: Brahim Aouissaoui, accusé d'avoir assassiné trois personnes dans la basilique de Nice (sud de la France) le 29 octobre 2020, a finalement reconnu les faits lundi lors de son procès à Paris, en expliquant qu'il avait agi pour "venger les musulmans" tués par les Occidentaux.

"Oui, je reconnais les faits", a déclaré l'accusé, jugé par la cour d'assises spéciale de Paris pour assassinats et tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste.

C'est la première fois depuis son interpellation juste après les faits que le Tunisien de 25 ans reconnaît être l'auteur des assassinats, avec un couteau de cuisine, de la paroissienne Nadine Devillers, 60 ans, du sacristain Vincent Loquès, 54 ans, et de la mère de famille Simone Barreto Silva, 44 ans.

"Je ne suis pas un terroriste, je suis un musulman", a dit l'accusé qui s'exprime en arabe et dont les propos sont traduits par un interprète.

Le jeune homme, très maigre, a justifié son acte en expliquant que "tous les jours il y a des musulmans qui meurent". "Tous les jours, vous tuez des musulmans et cela vous est égal. Vous n'avez aucune empathie pour ces gens", a-t-il ajouté.

"L'Occident tue aveuglément" les musulmans "innocents" et "se venger" est "un droit et une vérité", a-t-il asséné.

Le choix de ses victimes, les tuer dans une église, relèvent du "hasard", a affirmé Brahim Aouissaoui.

"C'est le droit et la vérité d'aller tuer des gens au hasard ?", l'interroge le président de la cour Christophe Petiteau.

- "Oui", répond catégoriquement l'accusé. "Je n'avais rien préparé" mais les assassinats étaient "légitimes", estime-t-il.

L'interrogatoire de Brahim Aouissaoui, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, est prévu toute la journée.

Son procès doit s'achever mercredi.


Trois engins explosifs lancés contre le consulat général de Russie à Marseille, pas de blessés

Lundi en fin de matinée, ces informations n'avaient pas encore été confirmées par la préfecture de police des Bouches-du-Rhône ou le parquet de Marseille. (AFP)
Lundi en fin de matinée, ces informations n'avaient pas encore été confirmées par la préfecture de police des Bouches-du-Rhône ou le parquet de Marseille. (AFP)
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  • Lundi en fin de matinée, ces informations n'avaient pas encore été confirmées par la préfecture de police des Bouches-du-Rhône ou le parquet de Marseille
  • Le ministère russe des Affaires étrangères a aussitôt dénoncé une "attaque terroriste", alors que le conflit en Ukraine entre lundi dans sa quatrième année

MARSEILLE: Trois engins explosifs, de fabrication artisanale, ont été lancés lundi matin vers 08h00 sur la façade du consulat général de Russie à Marseille, dans le sud de la France, au troisième anniversaire du début du conflit en Ukraine, mais sans faire de blessé, a-t-on appris de source policière.

Deux engins sur les trois ont explosé, a-t-on ajouté de même source, alors que le périmètre entourant le consulat, situé dans le 8e arrondissement de Marseille, a été entièrement bouclé par les forces de l'ordre, selon les constatations de l'AFP sur place.

Lundi en fin de matinée, ces informations n'avaient pas encore été confirmées par la préfecture de police des Bouches-du-Rhône ou le parquet de Marseille.

Le ministère russe des Affaires étrangères a aussitôt dénoncé une "attaque terroriste", alors que le conflit en Ukraine entre lundi dans sa quatrième année.

"Les explosions survenues sur le territoire du consulat général de Russie à Marseille présentent tous les signes d'une attaque terroriste. Nous exigeons que le pays hôte prenne rapidement des mesures d'enquête complètes, ainsi que des mesures visant à renforcer la sécurité des établissements du ministère des Affaires étrangères", a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, citée par l'agence RIA Novosti.

Les marins-pompiers de Marseille, appelés sur place peu avant 08h00, ont indiqué à l'AFP avoir dépêché sur place "une trentaine d'éléments".

Lundi matin, les journalistes de l'AFP sur place ont notamment entendu un bruit de détonation provoqué par un robot démineur.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).