Macron présente sa stratégie pour la filière électronique

Le président Emmanuel Macron a présenté mardi une stratégie visant à doubler la production de composants électroniques en France à l'horizon 2030. (Photo, AFP)
Le président Emmanuel Macron a présenté mardi une stratégie visant à doubler la production de composants électroniques en France à l'horizon 2030. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 12 juillet 2022

Macron présente sa stratégie pour la filière électronique

Le président Emmanuel Macron a présenté mardi une stratégie visant à doubler la production de composants électroniques en France à l'horizon 2030. (Photo, AFP)
  • «Ce qui est décidé aujourd'hui est au coeur des défis qui sont les nôtres, celui de la souveraineté industrielle et de la réindustralisation, de la transition énergétique et numérique», a lancé Emmanuel Macron sur le site de Crolles
  • Au total, le plan France 2030 doit générer plus de 16 milliards d'euros d'investissements publics et privés et plus de 5 000 emplois dans le secteur des composants, a précisé la présidence

CROLLES: Le président Emmanuel Macron a présenté mardi une stratégie visant à doubler la production de composants électroniques en France à l'horizon 2030. 

« Ce qui est décidé aujourd'hui est au coeur des défis qui sont les nôtres, celui de la souveraineté industrielle et de la réindustralisation, de la transition énergétique et numérique », a-t-il lancé sur le site de Crolles, près de Grenoble. 

C'est là que le Franco-italien STMicroelectronics et l'Américain GlobalFoundries ont annoncé lundi la construction d'une usine de semi-conducteurs pour 5,7 milliards d'euros. 

Il s'agit du plus gros investissement industriel des dernières décennies en France, hors nucléaire, selon le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. 

« Nous nous associons pour changer cette industrie » et pour contribuer au plan européen « Chips Act » de doublement de la production de semi-conducteurs dans l'UE d'ici 2030, a renchéri le PDG de GlobalFoundries, Tom Caulfield. 

« On va atteindre en trois ans et demi ce que nous avons fait en 30 ans », a poursuivi le PDG de STMicroelectronics, Jean-Marc Chery, en promettant un doublement de la production de puces à Crolles d'ici 2026. 

L'annonce a été faite lundi à l'occasion du sommet « Choose France » au château de Versailles, où Emmanuel Macron avait invité 180 PDG de grands groupes étrangers pour leur vanter les mérites de la France. 

Le projet, rendu possible par un « soutien financier important de l’État français », selon les deux groupes, s'inscrit dans le plan d'investissements France 2030, présenté par Emmanuel Macron en octobre 2021 et destiné à développer les technologies d'avenir en France, avec à la clé une enveloppe publique de cinq milliards d'euros pour le secteur électronique. 

Ce secteur souffre de graves pénuries liées à l'emballement de la consommation mondiale de composants, à l'impact de la crise de Covid sur la production et à des tensions géopolitiques à Taïwan, un des leaders mondiaux du secteur. 

Or l'électronique est selon Emmanuel Macron « l'industrie de l'industrie. Toutes les transitions que nous sommes en train de vivre impliquent des innovations et de la production » dans ce secteur. 

Au total, le plan France 2030 doit générer plus de 16 milliards d'euros d'investissements publics et privés et plus de 5 000 emplois dans le secteur des composants, a précisé la présidence. 

L'accent sera notamment mis sur la production de technologies électroniques basse consommation pour le transport, le calcul, la communication, la défense ou la santé. 

STMicroelectronics produira ainsi des puces de 18 nanomètres sur son site de Crolles (contre 40 à 50 actuellement). La France vise aussi la production de puces de classe 10 nm, ce qui la placera dans le top 5 mondial des technologies les plus avancées, assure l'Elysée. 

Le chef de l'Etat a annoncé à cette occasion une enveloppe de 800 millions d'euros pour la recherche dans le secteur et 50 millions pour des formations, notamment d'ingénieurs, la filière peinant à recruter. 

Le plan France 2030 prévoit aussi la création de plus d’une dizaine d'usines ou lignes de production de composants ou de systèmes électroniques. 

En aval, France 2030 accompagnera aussi les projets de Renault (notamment à Cléon), Vitesco et Valeo/VSeA, ainsi que ceux d’Orange à Rennes et Lannion, Atos à Angers et Airbus à Toulouse. 

Le géant américain Intel implantera de son côté un centre de conception tourné vers le calcul haute performance et un centre de service de fonderie, qui vont créer 450 emplois créés d’ici 2024. 


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".