Philippines: La journaliste Maria Ressa, prix Nobel, condamnée en appel

La lauréate du prix Nobel de la paix Maria Ressa prononce un discours lors de la Journée mondiale de la liberté de la presse à Genève (Photo, AFP).
La lauréate du prix Nobel de la paix Maria Ressa prononce un discours lors de la Journée mondiale de la liberté de la presse à Genève (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 09 juillet 2022

Philippines: La journaliste Maria Ressa, prix Nobel, condamnée en appel

  • Mme Ressa est depuis longtemps une critique virulente de l'ancien président Rodrigo Duterte
  • Elle fait face à huit affaires judiciaires, dont celle de diffamation en ligne

MANILLE: La journaliste philippine Maria Ressa, colauréate avec le Russe Dmitri Mouratov du prix Nobel de la Paix 2021, a perdu son procès en appel contre une condamnation pour diffamation en ligne.

Maria Ressa et son ancien collègue Rey Santos Jr risquent de longues peines de prison, mais ils "utiliseront toutes les voies de recours légales à leur disposition", a déclaré vendredi son site d'information Rappler. L'affaire pourrait être portée devant la Cour suprême.

Rappler a regretté une décision "malheureuse", qui "affaiblit la capacité des journalistes à demander des comptes au pouvoir".

"Ce qui est en jeu, en fin de compte, c'est notre démocratie, dont la force repose sur des médias qui ne sont ni menacés par l'État ni intimidés par des forces qui cherchent à faire taire les voix critiques", a-t-il ajouté.

Dans un communiqué vendredi, la présidente norvégienne du Comité Nobel, Berit Reiss-Andersen, s'est dite "profondément préoccupée que Maria Ressa soit poursuivie pour l'exercice de sa liberté d'expression".

"Les critiques exprimées par l'intermédiaire de Rappler sont bien en deça de la liberté d'expression dans une société démocratique", a-t-elle souligné.

Mme Ressa est depuis longtemps une critique virulente de l'ancien président Rodrigo Duterte et de sa guerre meurtrière contre la drogue, lancée en 2016.

Son travail lui a valu ce que les défenseurs de la liberté de la presse considèrent comme une série d'accusations criminelles, d'enquêtes et d'attaques en ligne contre elle et son média.

Elle fait face à huit affaires judiciaires, dont celle de diffamation en ligne, pour laquelle elle a été libérée sous caution, mais risque jusqu'à six ans de prison.

Rappler et Novaïa Gazeta 

Il y a moins de deux semaines, les autorités philippines ont ordonné la fermeture de Rappler pour avoir violé "les restrictions constitutionnelles et légales sur la propriété étrangère dans les médias de masse", quelques jours avant que l'ancien président Rodrigo Duterte ne quitte ses fonctions.

Mme Ressa a promis que Rappler continuerait à fonctionner en suivant la procédure légale et espère que la situation s'améliorerait avec le nouveau président élu Ferdinand Marcos Jr, qui a succédé à Rodrigo Duterte le 30 juin.

Ce dernier a donné peu d'indices sur son point de vue concernant le site web et la question plus large de la liberté d'expression.

Des militants craignent qu'il n'aggrave la situation des droits humains et de la liberté d'expression dans le pays.

Maria Ressa et le journaliste russe Dmitri Mouratov ont reçu le prix Nobel de la Paix en octobre pour leurs efforts en faveur de "la liberté d'expression".

Le journal Novaïa Gazeta dirigé par Dmitri Mouratov a annoncé fin mars qu'il était contraint de suspendre ses publications papier et en ligne en Russie au moins jusqu'à la fin de la guerre lancée par Moscou en Ukraine, en plein durcissement du Kremlin contre les voix dissonantes.

M. Mouratov a vendu en juin aux enchères à New York sa médaille de prix Nobel de la paix, récoltant 103,5 millions de dollars au profit des enfants victimes du conflit en Ukraine.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.