A La Havane, un quartier pauvre ébranlé par les condamnations de ses manifestants

Un homme transporte des oignons et de l'ail tandis qu'un autre monte à cheval dans une rue du quartier de La Guinera, à la périphérie de La Havane, le 28 juin 2022. (AFP)
Un homme transporte des oignons et de l'ail tandis qu'un autre monte à cheval dans une rue du quartier de La Guinera, à la périphérie de La Havane, le 28 juin 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 08 juillet 2022

A La Havane, un quartier pauvre ébranlé par les condamnations de ses manifestants

  • Wilbert Aguilar, un travailleur indépendant de 49 ans, veut oublier ce jour funeste de décembre où il a appris la condamnation de son fils Wagniel, âgé de 22 ans
  • Pour certains habitants, le 12 juillet a représenté une nouvelle victoire de la révolution cubaine. «Nous sommes plus que reconnaissants pour tous les changements qu'a connus notre quartier»

LA HAVANE: Lorsque Wilbert Aguilar a dit à sa femme que leur fils venait d'être condamné à 23 ans de prison pour avoir manifesté contre le gouvernement en juillet 2021, son monde s'est "écroulé". A La Güinera, un quartier défavorisé de La Havane, le même drame secoue des centaines de familles.

Dans ce quartier du sud de la capitale, la contestation a éclaté le 12 juillet, au lendemain d'une mobilisation inédite dans une cinquantaine de villes de l'île où des milliers de Cubains, exaspérés par les pénuries, étaient descendus dans la rue aux cris de "Liberté et "Nous avons faim".

Des centaines d'habitants de La Güinera, un des plus pauvres de La Havane, avaient alors tenté d'accéder au poste de police. Des militants du Parti communiste de Cuba (PCC, parti unique) les en avaient empêchés, appuyés par les forces anti-émeute déployées en masse. Les protestataires avaient alors répliqué en jetant des pierres, des bouteilles et des bâtons. Au total, 160 manifestants ont été arrêtés.

Wilbert Aguilar, un travailleur indépendant de 49 ans, veut oublier ce jour funeste de décembre où il a appris la condamnation de son fils Wagniel, âgé de 22 ans.

"Quand j'ai dit à mon épouse que notre fils avait été condamné à 23 ans de prison, mon foyer s'est écroulé", raconte-t-il. "J'ai dû m'occuper du linge, de la vaisselle, de la cuisine, car mon épouse a perdu la tête". Le quadragénaire a dû prendre en charge sa belle-fille et de ses deux petites-filles.

Sa voisine, Elizabet Leon Martinez, 51 ans, travaillait comme manucure lorsque trois de ses cinq fils ont été emprisonnés. "Je ne peux plus rien faire, je deviens folle, je n'ai plus de vie, je n'ai plus rien. Je m'occupe de mes petits-enfants parce que je ne peux pas travailler", dit-elle sans lâcher un instant son téléphone au cas où elle recevrait un appel de la prison.

Depuis un an, le gouvernement tente d'améliorer les conditions de vie à La Güinera. Les nids de poule ont été comblés, des centres de santé rouverts et plusieurs familles ont reçu la promesse d'obtenir une nouvelle maison dans le cadre d'un programme mis en œuvre par les autorités dans une soixantaine de quartiers de capitale de 2,1 millions d'habitants.

«Leur voix»

La mobilisation de juillet 2021, sans précédent à Cuba depuis 1959, a fait un mort, tué par la police dans ce même quartier de La Güinera. A travers le pays, des centaines de personnes ont été blessées et plus de 1.300 arrêtées, selon un décompte de l'ONG de défense des droits humains Cubalex.

Parmi elles, 790 font l'objet de poursuites et 488 ont d'ores et déjà été condamnés à des peines pouvant aller jusqu'à 25 ans de prison. Après avoir fait appel, Wagniel a vu la sienne réduite à 12 ans de prison.

Jorge Gil, un retraité de 72 ans et un représentant du PCC à La Güinera, reconnaît que les manifestations ont éclaté après des années d'abandon du quartier par les autorités.

"Tout s'est détérioré", raconte le septuagénaire qui vit lui-même dans un logement temporaire depuis que la reconstruction de sa maison, prévue dans le cadre d'un programme gouvernemental, a été suspendue faute de matériel.

En face, Isabel Hernandez, 44 ans, vit dans une maisonnette fraîchement rénovée. "Je suis très contente", dit-elle, faisant état de sentiments contradictoires alors qu'un de ses fils est emprisonné pour avoir manifesté.

Pour certains habitants, le 12 juillet a représenté une nouvelle victoire de la révolution cubaine. "Nous sommes plus que reconnaissants pour tous les changements qu'a connus notre quartier", s'est félicitée Ileana Macias, une responsable locale, lors d'une réunion avec le président Miguel Diaz-Canel.

Mais Wilbert Aguilar constate une "tristesse généralisée". Selon lui, les manifestants n'étaient pas des "contre-révolutionnaires". "Ils n'avaient pas d'armes, leur unique arme, c'était leur voix", plaide-t-il.

Même Jorge Gil, qui défend le système socialiste, reconnaît que la tristesse prédomine dans le quartier.

"J'espère que le problème va être résolu rapidement et que la plupart de ces jeunes vont sortir de prison parce qu'au bout du compte, ce ne sont que des jeunes et ils doivent pouvoir se racheter", dit-il.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.