Un rapport dénonce l'accès très compliqué aux soins spécialisés en prison

Des détenus déplacent un chariot avec du linge dans une cour du centre de détention de Toulouse-Seysses à Seysses, dans le sud-ouest de la France, le 10 mai 2022. (AFP)
Des détenus déplacent un chariot avec du linge dans une cour du centre de détention de Toulouse-Seysses à Seysses, dans le sud-ouest de la France, le 10 mai 2022. (AFP)
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Publié le Mercredi 06 juillet 2022

Un rapport dénonce l'accès très compliqué aux soins spécialisés en prison

  • Les délais d'obtention de rendez-vous atteignent plusieurs mois - voire jamais - pour les spécialités les plus demandées , note le rapport, qui ne s'intéresse qu'aux soins physiques
  • Pour les soins en détention - dans les unités sanitaires des prisons - c'est le manque de personnel, de matériel ou de locaux adaptés et de budget qui sont en cause

PARIS: Délais interminables, rendez-vous hospitaliers annulés faute d'escorte, examens menottés sous les yeux d'un surveillant... Dans un rapport paru mercredi, l'Observatoire international des prisons (OIP) dénonce l'accès très compliqué aux soins spécialisés pour les détenus en France.

Les délais d'obtention de rendez-vous atteignent plusieurs mois - voire jamais - pour les spécialités les plus demandées (soins dentaires, kinésithérapie, cardiologie, ophtalmologie), note le rapport, qui ne s'intéresse qu'aux soins physiques (et pas psychiatriques).

Pour les soins en détention - dans les unités sanitaires des prisons - c'est le manque de personnel, de matériel ou de locaux adaptés et de budget qui sont en cause.

Cités par l'OIP, des soignants décrivent les "systèmes D" mis en place : "l'auto-rééducation" aux résultats aléatoires prescrite faute de kinésithérapeute, la douleur traitée "avec de grosses prescriptions de morphine" malgré le risque de dépendance, les interventions dentaires "par défaut" par des praticiens parfois réduits à de simples "arracheurs de dents".

En amont de la publication du rapport de l'OIP, Nora, dont le frère est incarcéré depuis 2015, a décrit devant la presse la dégradation de son état par manque de soins appropriés.

Très sobrement, elle a énuméré ses douleurs continues faute de rééducation adaptée, sa grave maladie de la peau, son syndrome anxio-dépressif qui rend sa détention en établissement classique "très éprouvante".

«Choisir»

Delphine a, elle, témoigné des conséquences parfois dramatiques des délais de prise en charge.

Son compagnon a eu droit à la batterie de tests nécessaire pour la "grosseur" détectée sur son corps avec quatre mois de retard, alors que son état se dégradait à vue d'œil. Il n'a obtenu le droit de sortir de prison que "pour mourir" de ce cancer, a-t-elle relaté, émue et en colère.

Les soignants subissent également les "interférences" du milieu pénitentiaire, pointe le rapport, notamment de nombreux "refus" de prescriptions (douches "médicales", régimes alimentaires particuliers, lits médicaux - ils ne passent pas les portes des cellules - béquilles, prothèses...)

Par manque de personnel et d'équipement ou pour les opérations chirurgicales, les détenus sortent de prison pour certains soins (entre 30 000 et 50 000 extractions médicales pour 2020, selon les autorités).

Ces sorties sont très souvent annulées en dernière minute, souvent faute d'escorte disponible, dénonce l'OIP.

«Menottes et entraves»

Souvent aussi, reconnaît l'OIP, c'est le détenu lui-même qui annule son rendez-vous médical.

Parfois à cause du travail ou d'un parloir (pour des raisons de sécurité, les détenus ne sont généralement pas prévenus par avance de leur extraction), souvent aussi par "crainte de conditions d'extraction indignes", d'"humiliations" et de la "violation du secret médical", assure l'association.

En théorie, l'administration pénitentiaire définit quatre niveaux de "méthodes" d'escorte, en fonction de la dangerosité du détenu. Mais en pratique, insiste l'OIP, "dans l'immense majorité des cas, menottes et entraves sont généralisées", voire maintenues pendant les consultations médicales.

"J'avais les menottes aux mains et l'attache à la taille, en laisse comme un chien", a témoigné un détenu dans le rapport. "J'ai fait ma coloscopie attaché au lit, avec l'escorte présente dans la pièce", a écrit un autre.

Dans la majorité des cas et en violation du secret médical, le ou les surveillants restent dans la pièce, parfois même pendant les interventions chirurgicales.

Ces pratiques ont valu à la France une condamnation de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) en 2011.

L'OIP regrette enfin que les permissions de sortie pour soins, qui constitueraient une bonne alternative et coûteraient "moins chères", ne soient encore que trop peu octroyées.

Quant à la suspension de peine pour raison médicale, relève le rapport, elle est "avant tout sollicitée dans le cadre de la fin de vie, dans le but de permettre aux personnes détenus de mourir dans des conditions dignes".


France: deux policiers grièvement blessés par balle dans un commissariat de Paris

Le parquet de Paris a expliqué à l'AFP que trois enquêtes avaient été ouvertes: pour "tentative de meurtre sur la femme", pour "tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique" ainsi qu'une troisième, confiée à la "police des polices" (IGPN), pour "violences volontaires avec armes par personne dépositaire de l'autorité publique". (AFP).
Le parquet de Paris a expliqué à l'AFP que trois enquêtes avaient été ouvertes: pour "tentative de meurtre sur la femme", pour "tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique" ainsi qu'une troisième, confiée à la "police des polices" (IGPN), pour "violences volontaires avec armes par personne dépositaire de l'autorité publique". (AFP).
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  • Le chef de la police de Paris, Laurent Nuñez, s'est rendu sur place vers 00H00 locales
  • Il a expliqué devant la presse que l'assaillant avait été interpellé vers 22H00

PARIS: Deux policiers ont été grièvement blessés par balle jeudi soir dans un commissariat du sud de Paris par un homme qui s'est emparé de l'arme d'un agent, après avoir été interpellé pour l'agression au cutter d'une femme.

Les faits se sont déroulés peu avant 22H30 locales (20H30 GMT) à l'intérieur du commissariat, selon une source proche du dossier qui a précisé que l'un des deux policiers avait son pronostic vital engagé. Ce que le parquet de Paris, sollicité par l'AFP, a confirmé plus tard.

Le chef de la police de Paris, Laurent Nuñez, s'est rendu sur place vers 00H00 locales (22H00 GMT).

Il a expliqué devant la presse que l'assaillant avait été interpellé vers 22H00 (20H00 GMT) dans un immeuble d'un quartier sud de Paris pour une "agression très violente d'une femme" au "cutter".

"Les policiers sont intervenus et l'ont ramené ici (au commissariat) et c'est au moment de sa prise en charge qu'il a subtilisé l'arme" d'un agent et a blessé "gravement" deux policiers.

Ces derniers ont été immédiatement transportés à l'hôpital, de même que l'agresseur, qui a également été blessé "grièvement" par un tir de riposte, a détaillé M. Nuñez.

Le parquet de Paris a expliqué à l'AFP que trois enquêtes avaient été ouvertes: pour "tentative de meurtre sur la femme", pour "tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique" ainsi qu'une troisième, confiée à la "police des polices" (IGPN), pour "violences volontaires avec armes par personne dépositaire de l'autorité publique".

Ce dernier type d'enquête est toujours mené lorsqu'un policier fait usage de son arme.

Le parquet a ajouté que le mis en cause, "blessé au thorax, avait été conduit à l'hôpital", sans que son pronostic vital ne soit engagé.

Les fusillades survenant dans les locaux mêmes d'un commissariat sont extrêmement rares en France.

Pronostic vital « toujours engagé» pour un des policiers blessés 

Le pronostic vital d'un des deux policiers blessés par balle dans le commissariat du 13e arrondissement de Paris par un homme interpellé était "toujours engagé" vendredi matin, a indiqué le préfet de police de Paris, Laurent Nunez.

"Son pronostic vital est toujours engagé", a déclaré le préfet de police sur France Info.

Il a expliqué que les policiers du 13e arrondissement étaient intervenus jeudi soir pour une "agression extrêmement violente au cutter sur une femme qui a été grièvement blessée". "L'homme était manifestement très excité", a-t-il dit. Les policiers l'ont amené au commissariat et l'ont fait souffler dans  un éthylotest. C'est à ce moment que l'homme s'est emparé de l'arme d'un fonctionnaire, a poursuivi le préfet.

S'agissant du profil de l'auteur des tirs, Laurent Nunez n'a pas donné d'éléments, renvoyant aux enquêtes en cours. "On ne sait pas s'il connaissait la femme" qu'il a agressée, a-t-il dit, ajoutant que les policiers appelés sur place avaient dû "défoncer la porte" de l'appartement.

Comme on lui demandait si les faits au sein du commissariat pourraient s'apparenter à du terrorisme, il a répondu: "il est trop tôt. La procureur de Paris (Laure Beccuau) communiquera là dessus".


JO-2024: 6 millions de téléspectateurs sur TF1 et France 2 pour l'arrivée de la flamme

La barque à trois mâts française Belem du XIXe siècle est vue depuis le Palais du Pharo dans la ville portuaire méridionale de Marseille, le 8 mai 2024. (Photo, AFP)
La barque à trois mâts française Belem du XIXe siècle est vue depuis le Palais du Pharo dans la ville portuaire méridionale de Marseille, le 8 mai 2024. (Photo, AFP)
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  • La soirée a rassemblé 3,34 millions de téléspectateurs sur la deuxième chaîne (23,3% de part d'audience) et 2,59 millions sur la première (16,5%)
  • Sur l'ensemble de la journée, ponctuée d'éditions spéciales consacrées aux cérémonies du 8 Mai et à l'arrivée de la flamme olympique, France 2 a dominé TF1 avec une part d'audience de 16,4% contre 14,9%

PARIS: L'arrivée de la flamme olympique à Marseille en début de soirée mercredi a été suivie par 5,9 millions de téléspectateurs sur TF1 et France 2 réunies, selon des chiffres publiés par Médiamétrie jeudi.

Sa descente sur le sol français depuis le trois-mâts Belem dans les mains de Florent Manaudou, champion olympique de natation en 2012 à Londres, et l'allumage du chaudron par le rappeur marseillais Jul ont rassemblé 3,34 millions de téléspectateurs sur la deuxième chaîne (23,3% de part d'audience) et 2,59 millions sur la première (16,5%).

Sur l'ensemble de la journée, ponctuée d'éditions spéciales consacrées aux cérémonies du 8 Mai et à l'arrivée de la flamme olympique, France 2 a dominé TF1 avec une part d'audience de 16,4% contre 14,9%.

 

 


France : pas de partage de la dissuasion nucléaire avec l'UE, répète Marine Le Pen

La présidente du groupe parlementaire d'extrême droite du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, prononce un discours lors d'une réunion publique avant les élections législatives européennes, à Saint-Avold, dans le nord-est de la France, le 7 mai 2024. (Photo Jean-Christophe Verhaegen AFP)
La présidente du groupe parlementaire d'extrême droite du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, prononce un discours lors d'une réunion publique avant les élections législatives européennes, à Saint-Avold, dans le nord-est de la France, le 7 mai 2024. (Photo Jean-Christophe Verhaegen AFP)
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  • Dans une tribune au quotidien Le Figaro, Marine Le Pen développe l'argument selon lequel «le pouvoir nucléaire du président français vient directement de son élection au suffrage universel direct»
  • Le 26 avril dans un discours-fleuve sur l'Europe, le président français Emmanuel Macron a proposé d'inclure les armes nucléaires dans le débat sur une Europe de la défense en construction

PARIS : La dirigeante française d'extrême droite Marine Le Pen a mis en cause la légitimité démocratique des commissaires européens, qui ne sont pas élus au suffrage universel direct, pour justifier son refus d'envisager que la France partage la dissuasion nucléaire avec ses partenaires.

Dans une tribune au quotidien Le Figaro, elle développe l'argument selon lequel «le pouvoir nucléaire du président français vient directement de son élection au suffrage universel direct».

«Une légitimité démocratique que n'aurait évidemment pas un commissaire européen», ajoute-t-elle dans ce texte publié sur le site du journal.

«Partager la dissuasion, c'est l'abolir», tranche-t-elle.

Le 26 avril dans un discours-fleuve sur l'Europe, le président français Emmanuel Macron a proposé d'inclure les armes nucléaires dans le débat sur une Europe de la défense en construction.

Les oppositions lui ont reproché de «brader» la souveraineté nationale.

«Mettons tout sur la table», a insisté le chef de l'Etat deux jours après, dans un entretien avec la presse régionale française.

Mais pour la présidente du groupe Rassemblement national (extrême droite) à l'Assemblée nationale, battue au second tour de la présidentielle de 2022 par Emmanuel Macron, «la dissuasion repose sur un certain nombre de paramètres incompatibles avec toute collégialité supranationale».

«Qui fixera les critères d'emploi ? Qui décidera de la conduite à tenir ? Du caractère conventionnel ou nucléaire de la riposte ? Il y aurait nécessairement débat. Et, à la faveur de ce débat, les intérêts sont divergents», décrit-elle, en jugeant qu'«aucun peuple n'accepte de risquer sa disparition pour en sauver un autre».

«Comme si, à trois ans de la fin de son mandat, il lui fallait s'attaquer aux derniers piliers encore debout de notre indépendance nationale», s'agace-t-elle encore à propos d'Emmanuel Macron.

Choisir de partager la dissuasion nucléaire dont, depuis le Brexit, la France est seule à disposer dans l'UE, «viendrait affaiblir à nouveau notre démocratie, déjà dépossédée de la plupart de ses prérogatives au profit d'organismes supranationaux non élus», ajoute Marine Le Pen.

La doctrine française prévoit l'usage de l'arme suprême uniquement si ses intérêts vitaux sont menacés. Depuis les années 1970, la dissuasion française comprend donc une dimension européenne, les intérêts vitaux français n'étant pas uniquement liés au territoire du pays.

La France est le seul Etat membre doté de l'arme nucléaire depuis la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne.