L'Azerbaïdjan accuse l'Arménie d'un bombardement meurtier, Erevan dément

Un bâtiment résidentiel endommagé par les bombardements pendant le conflit militaire en cours entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, le 27 octobre 2020 (Photo, AFP)
Un bâtiment résidentiel endommagé par les bombardements pendant le conflit militaire en cours entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, le 27 octobre 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 28 octobre 2020

L'Azerbaïdjan accuse l'Arménie d'un bombardement meurtier, Erevan dément

  • Dénonçant la poursuite d'attaques « indiscriminées et ciblées » contre des civils, M. Hajiyev a fait état de treize blessés, dont des femmes et des enfants
  • La porte-parole du ministère arménien de la Défense, Chouchan Stepanian, a immédiatement rejeté ces déclarations

BAKOU : L'Azerbaïdjan a accusé mardi l'Arménie d'avoir tiré un missile sur la région azerbaïdjanaise de Barda, proche du Nagorny Karabakh en guerre, ayant tué quatre civils et fait une dizaine de blessés, des affirmations démenties par Erevan.

« Le bilan de l'attaque au missile de l'Arménie à Barda est monté à quatre morts » dont un bébé, a affirmé sur Twitter Hikmet Hajiyev, conseiller du président azerbaïdjanais Ilham Aliev.

Dénonçant la poursuite d'attaques « indiscriminées et ciblées » contre des civils, M. Hajiyev a fait état de treize blessés, dont des femmes et des enfants.

« Le nombre de victimes est assez élevé à cause de l'utilisation d'armes à sous-munitions », a-t-il poursuivi. Selon Bakou, le tir a touché le village de Garayoussifli, situé à une vingtaine de kilomètres à l'est de la ligne de front.

La porte-parole du ministère arménien de la Défense, Chouchan Stepanian, a immédiatement rejeté ces déclarations, évoquant sur Twitter un « pur mensonge et une provocation dégoutante ».

Ces accusations interviennent au lendemain de l'échec d'une nouvelle trêve annoncée dimanche soir entre l'armée azerbaïdjanaise et les forces arméniennes de la région du Nagorny Karabakh.

Via des appels téléphoniques séparés, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a appelé mardi les dirigeants de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan, Nikol Pachinian et Ilham Aliev, à respecter le cessez-le-feu. M. Pompeo a souligné qu'il n'y avait pas « de solution militaire à ce conflit ». 

Le diplomate américain avait reçu vendredi, séparément, ses homologues azerbaïdjanais et arménien, ce qui avait abouti à une déclaration conjointe de « cessez-le-feu humanitaire ». Deux autres trêves semblables, annoncées sous égide russe et française, ont déjà échoué.

Combats sur le front

Les armées azerbaïdjanaise et arménienne ont indiqué mardi que les combats se poursuivaient sur le front, les deux camps affirmant contrôler la situation.

Selon un responsable du Nagorny Karabakh, trois femmes civiles ont été blessées dans la journée par des tirs de roquette azerbaïdjanais ayant touché un village de la région de Martouni.

Depuis la reprise des combats le 27 septembre, les forces azerbaïdjanaises ont conquis des territoires échappant au contrôle de Bakou depuis les années 1990 et une guerre qui avait fait 30.000 morts et abouti à la sécession de cette région aujourd'hui peuplée quasi-exclusivement d'Arméniens.

Lundi, l'Arménie a reconnu avoir perdu le contrôle de la ville stratégique de Goubadly, dans le sud du Nagorny Karabakh. Par ailleurs, les forces azerbaïdjanaises se rapprochent d'une route vitale, le corridor de Latchin, faisant le lien entre l'Arménie et le Nagorny Karabakh.

Selon des bilans partiels, plus de 1.100 personnes dont une centaine de civils ont été tuées depuis la reprise des hostilités. Le président russe Vladimir Poutine, dont le pays fait traditionnellement office d'arbitre dans la région, a lui évoqué un bilan s'approchant de 5.000 morts.

La Russie fait partie, avec la France et les Etats-Unis, du Groupe de Minsk formé de longue date par l'Organisation sur la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) pour être le principal médiateur dans ce conflit, sans succès jusqu'à présent.

La Turquie est apparue comme un soutien de premier plan de Bakou à même de bouleverser l'équilibre des forces dans la région. Ankara a notamment été accusé de soutenir militairement l'Azerbaïdjan, via notamment l'envoi de mercenaires syriens, ce que la Turquie dément.

La diplomatie turque a d'ailleurs condamné dans un communiqué « l'attaque inhumaine » de mardi dans la région de Barda et les « crimes de guerre » arméniens. Elle s'en est aussi pris au Groupe de Minsk de l'OSCE, jugeant « significatif » le fait qu'il n'avait pas réagi aux « violations des trois cessez-le-feu par l'Arménie ».

Après un entretien téléphonique entre les chefs de la diplomatie russe et turque, Moscou a de son côté qualifié mardi soir « d'inadmissible une internationalisation de la crise via l'implication de combattants étrangers. Selon la diplomatie russe, les deux camps ont à nouveau appelé au respect du cessez-le-feu.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.