La Belgique confrontée au soupçon sur un possible «échange» de prisonniers avec l'Iran

La prison Qasr à Téhéran, en Iran, transformée en musée en 2012 (Photo, AFP).
La prison Qasr à Téhéran, en Iran, transformée en musée en 2012 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 05 juillet 2022

La Belgique confrontée au soupçon sur un possible «échange» de prisonniers avec l'Iran

  • Selon les médias belges, l'homme emprisonné est un responsable humanitaire originaire de la région de Tournai
  • Il dirige pour l'ONG Relief International un programme d'aide aux réfugiés afghans sur le sol iranien

BRUXELLES: La Belgique a révélé mardi qu'un de ses ressortissants était détenu de façon "illégale" en Iran depuis quatre mois, au moment où s'engageait au Parlement un débat houleux sur un traité bilatéral de transfèrement de condamnés entre Bruxelles et Téhéran.

En Iran, "il y a des vies humaines en jeu, ce ne sont pas mes mots, ce sont ceux de nos services de sécurité", a déclaré le ministre belge de la Justice Vincent Van Quickenborne, en annonçant cette arrestation intervenue le 24 février.

Ce citoyen belge, dont il n'a pas précisé l'identité, a été interpellé pour un présumé "délit d'espionnage". Mais "il n'y a pas la moindre preuve, pour nous c'est une privation illégale de liberté", a ajouté ce responsable libéral flamand.

Selon les médias belges, l'homme emprisonné est un responsable humanitaire originaire de la région de Tournai (ouest). Il dirige pour l'ONG Relief International un programme d'aide aux réfugiés afghans sur le sol iranien.

En accord avec la famille, le ministre de la Justice a révélé cette arrestation au début d'un débat devant une commission du Parlement sur un traité belgo-iranien de transfèrement de condamnés, un texte que l'exécutif souhaite faire ratifier en urgence.

Mais ce traité suscite la controverse depuis quelques jours.

Des opposants iraniens en exil estiment qu'il ouvre la voie à la remise à l'Iran, et à une possible grâce, du diplomate Assadollah Assadi, condamné en Belgique en 2021 à 20 ans de prison pour terrorisme.

Le texte est "taillé sur mesure pour M. Assadi", a déclaré à l'AFP le député centriste Georges Dallemagne. D'autres élus d'opposition ont dénoncé "un chantage" de l'Iran, "des pressions inadmissibles", alors que plusieurs Européens sont détenus dans ce pays.

«Une honte»

Assadollah Assadi, agent du renseignement iranien agissant en Europe sous couverture diplomatique, a été reconnu coupable le 4 février 2021 par le tribunal d'Anvers (nord) d'avoir fomenté un projet d'attentat le 30 juin 2018 à Villepinte, près de Paris.

Cet attentat à l'explosif déjoué in extremis par la justice antiterroriste belge devait viser un rassemblement du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), coalition d'opposants iraniens dont la principale composante est l'organisation des Moudjahidine du peuple (MEK).

Et pour le CNRI, dont une centaine de sympathisants ont manifesté mardi matin à proximité du Parlement belge, le traité belgo-iranien signé le 11 mars va "faciliter le retour" de M. Assadi.

Ce texte, dont l'AFP a obtenu copie, stipule que "le meilleur moyen" de renforcer la coopération pénale est de permettre aux condamnés de "subir leur condamnation dans leur milieu social d'origine", et donc d'être transférés dans leur pays s'ils ont été punis par l'autre partie signataire.

A l'Article 13, on peut lire que "chaque partie peut accorder la grâce, l'amnistie ou la commutation de la condamnation conformément à sa Constitution ou à ses autres dispositions légales".

Ces dispositions permettront à Téhéran "d'amnistier les personnes condamnées, de les gracier ou de réduire les peines prononcées contre elles", ont protesté lundi les avocats du CNRI, dont le Français William Bourdon.

"Transférer un terroriste vers l’Etat au nom et pour le compte duquel il voulait faire exploser un rassemblement pacifique avec des dizaines de milliers de participants en Europe est une honte pour tous les gouvernements", ont-ils fustigé.

M. Van Quickenborne a balayé mardi ces inquiétudes, assurant que le texte comportait "des garanties", et "n'oblige(ait) en rien" les Etats signataires "à accepter une requête de transfèrement".

Depuis quatre ans, la Belgique s'est aussi émue auprès de l'Iran de la situation du Dr Ahmadreza Djalali, un universitaire irano-suédois condamné à mort pour espionnage, qui fut professeur invité à l'Université flamande de Bruxelles (VUB).

L'ONG Amnesty International a estimé à la mi-mai que M. Djalali était "otage" de l'Iran et servait de "pion" à Téhéran, qui chercherait à l'échanger contre deux cadres iraniens dont M. Assadi.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.