PARIS : Les débats autour du budget de la Ville de Paris ont tourné au pugilat mardi en conseil municipal, la maire Anne Hidalgo passant à l'offensive contre son opposante LR Rachida Dati qui lui reprochait son «inaction politique».
Rachida Dati «n'a toujours pas gagné une élection, je le rappelle», a glissé l'élue socialiste en donnant la parole à sa principale opposante, qu'elle avait battue lors de sa réélection en 2020.
«Toujours battue sur votre nom ! Quand vous gagnerez une élection sur votre nom, vous nous alerterez», a répliqué Mme Dati, maire du VIIe arrondissement, qui considère que la maire de Paris, élue lors d'un scrutin de listes par arrondissement, n'a pas été directement élue par les Parisiens.
Candidate du PS à la dernière présidentielle, sa première campagne majeure hors de la capitale, Anne Hidalgo a récolté 1,75% des voix.
«Cela fait vingt ans que vous perdez», a répondu lamaire à son opposante en référence aux quatre échecs municipaux successifs de la droite parisienne.
Sur le fond, Mme Hidalgo a de nouveau reproché à l'Etat de n'avoir «pas été à la hauteur de ses engagements jusqu’à ce jour», et annoncé vouloir «engager tous les contentieux possibles au niveau administratif» pour faire «valoir les droits des Parisiens».
«Paris est devenue une ville pauvre», a commenté Mme Dati, reprochant à sa rivale «une augmentation de 112%» de la dette de la capitale, qui atteint selon elle 10 milliards d'euros. David Alphand, un autre élu LR, a réclamé une «stratégie de désendettement de la Ville».
Fustigeant le «mobilier urbain onéreux» de la place du Panthéon, la maire (DVD) du Ve arrondissement Florence Berthout a demandé à la majorité de gauche de «mettre fin aux projets dispendieux», et notamment celui du réaménagement entre le Trocadéro et la tour Eiffel.
Pierre Casanova (Modem) a lui proposé des «sessions spéciales du Conseil consacrés à l'établissement d'une politique budgétaire», estimant que Mme Hidalgo n'avait «pas le poids politique suffisant pour prendre ces mesures seule».
Fatoumata Koné (EELV) a appelé à un «virage rapide et significatif des choix budgétaires de la Ville» en faveur de la transition écologique, tandis que Nicolas Bonnet-Oulaldj (PCF) a proposé l'augmentation de la taxe de séjour sur les hôtels de luxe et de la taxe d'habitation pour les résidences secondaires, qui nécessiteraient une modification législative.
Il doit présenter en septembre son rapport sur les pistes de nouvelles ressources fiscales pour les collectivités.