Mali, Burkina, Guinée: L'Afrique de l'Ouest se penche sur les sanctions

Jaen Claude Kassi Brou, président de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Photo, AFP).
Jaen Claude Kassi Brou, président de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 03 juillet 2022

Mali, Burkina, Guinée: L'Afrique de l'Ouest se penche sur les sanctions

  • Les leaders des pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) doivent notamment se prononcer sur le Mali
  • La décision sur la levée de l'embargo sur les transactions commerciales et financières est très attendue au Mali

ACCRA: Levée, maintien ou durcissement des sanctions? Les dirigeants ouest-africains se réunissent dimanche à Accra pour réexaminer leur plan d'action face aux juntes arrivées au pouvoir par la force au Mali, en Guinée et au Burkina Faso.

Les leaders des pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) doivent notamment se prononcer sur le Mali, qui subit depuis le 9 janvier de sévères mesures de rétorsion commerciales et financières et qui a accepté récemment des prérequis indispensables à leur levée.

Le Burkina, autre pays sahélien pris dans la tourmente djihadiste, et la Guinée ne sont pour l'heure que suspendus des organes de la Cédéao. Mais les juntes en place entendent y rester trois ans et exposent leur pays à un durcissement des sanctions.

Depuis deux ans, l'Afrique de l'Ouest a vu se succéder les coups de force des colonels et lieutenants-colonels: putsch le 18 août 2020 à Bamako, nouveau fait accompli parachevant le premier le 24 mai 2021, putsch le 5 septembre 2021 à Conakry, putsch le 24 janvier 2022 à Ouagadougou.

La Cédéao, alarmée du risque de contagion dans une région vulnérable, multiplie les sommets, les médiations et les pressions pour accélérer le retour des civils à la direction de ces pays.

Le dernier sommet en date, le 4 juin, avait accouché d'une souris: aucune décision n'avait été prise et la Cédéao s'était donnée un mois de plus pour négocier.

«Progrès»

La décision sur la levée de l'embargo sur les transactions commerciales et financières est très attendue au Mali, épuisé par dix ans de conflit, et où les négociations entre la junte et la Cédéao durent depuis des mois.

Le médiateur Goodluck Jonathan, ancien président du Nigeria, est venu la semaine dernière à Bamako. Si rien n'a officiellement filtré des échanges, un membre de son entourage a indiqué à l'AFP que "le Mali a fait d'énormes progrès".

Les autorités ont annoncé mercredi un calendrier électoral fixant la présidentielle à février 2024, le référendum constitutionnel à mars 2023, et les législatives entre octobre et novembre 2023.

Il vient compléter l'adoption le 17 juin d'une nouvelle loi électorale et la mise en place d'une commission chargée de rédiger la nouvelle Constitution.

Un potentiel point de blocage dans les négociations peut néanmoins subsister avec la porte désormais ouverte, par la nouvelle loi électorale, d'une candidature d'un militaire à une élection présidentielle.

Les "actes qui ont été posés ces jours-ci vont dans le sens d'une levée de ces sanctions", a estimé vendredi soir le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop.

La Guinée a mené cette semaine une intense campagne diplomatique pour apaiser les dirigeants ouest-africains et éviter de nouvelles sanctions.

La junte avait suscité l'ire de ses voisins en actant une durée de transition de 36 mois. Un délai qualifié d'"impensable" par le chef de l'Etat sénégalais Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine.

"La Cédéao va devoir prendre des mesures", avait-il dit.

Dialogues 

Le Premier ministre de transition Mohamed Béavogui a reçu samedi le représentant spécial des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mahamat Saleh Annadif.

Le message de la Guinée est de rassurer "les frères de la Cédéao", sur l’engagement du pays à mener une transition apaisée et inclusive, a souligné le gouvernement.

Lundi, le gouvernement a aussi reçu les principales formations politiques en vue d'engager un dialogue. Plusieurs mouvements politiques ont conditionné leur participation à la nomination d'un médiateur ouest-africain.

"Il nous apparait fondamental que la Cédéao intervienne pour présider le dialogue et favoriser ainsi le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée", a déclaré vendredi le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC).

Au Burkina Faso, la Cédéao a nommé un médiateur, l'ex-président nigérien Mahamadou Issoufou, malgré son "inquiétude" devant les 36 mois prévus pour la transition. "Nous sommes sur la voie du compromis" avec ce pays, a dit à l'AFP un diplomate de la sous-région.

En visite samedi à Ouagadougou, M. Issoufou a salué "l'ouverture au dialogue" des militaires et dit avoir "échangé sur le chronogramme (calendrier) de la transition" présenté mercredi aux leaders politiques.

Les autorités burkinabè prévoient les dates du 24 décembre 2024 pour un référendum constitutionnel et du 25 février 2025 pour la tenue d'élections législatives et présidentielle.

Vendredi, les partis de l'ex-majorité du président Roch Marc Christian Kaboré renversé ont dénoncé l'agenda présenté par la junte comme une "manœuvre solitaire qui contraste avec les impératifs d'une transition inclusive et réussie", regrettant "l'absence de concertations en amont".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.