Aéroports : calme à Roissy malgré de nouvelles grèves à l'orée de la haute saison

À 8h30, au Terminal 2E du premier aéroport français (CDG) dont partent des vols internationaux hors espace Schengen, peu de rouge venait perturber le planning des départs affichés sur les écrans. (AFP).
À 8h30, au Terminal 2E du premier aéroport français (CDG) dont partent des vols internationaux hors espace Schengen, peu de rouge venait perturber le planning des départs affichés sur les écrans. (AFP).
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Publié le Vendredi 01 juillet 2022

Aéroports : calme à Roissy malgré de nouvelles grèves à l'orée de la haute saison

  • La majorité des vols était annoncée à l'heure, quelques-uns étant prévus avec en moyenne 30 minutes de retard
  • Les annulations préventives, qui représenteront 10% des mouvements d'aéronefs à CDG sur l'ensemble de la journée, ont été décidées par mesure de sécurité car les pompiers sont en grève

PARIS: Roissy-Charles-de-Gaulle était encore calme vendredi matin alors que plusieurs aéroports français s'attendent à de nouvelles grèves pour les salaires ce week-end, avec des annulations et retards prévus à l'orée des vacances scolaires d'été.

À 8h30, au Terminal 2E du premier aéroport français (CDG) dont partent des vols internationaux hors espace Schengen, peu de rouge venait perturber le planning des départs affichés sur les écrans.

La majorité des vols était annoncée à l'heure, quelques-uns étant prévus avec en moyenne 30 minutes de retard. Un seul, à destination de Beyrouth, était annulé.

"Ah, je ne savais pas qu'il y avait une grève", lance Farida Bakir, joyeuse à l'idée de son départ en Algérie. "Ça fait seize ans que je n'y suis pas allée", raconte cette aide-soignante de 60 ans.

Dans une longue file d'attente vers l'embarquement, Richard Boland rafraîchit la page web de sa compagnie aérienne. "Mon vol a été annulé hier, j'ai dû revenir aujourd'hui", explique-t-il.

Ce professionnel des ventes doit rentrer à Dublin après des vacances en France mais l'enregistrement pour son vol, qui affiche déjà une demi-heure de retard, n'est toujours pas ouvert, ni en ligne, ni aux guichets. "Il y a quelque chose qui cloche, on n'a aucune information, il n'y a personne de la compagnie aérienne et c'est le problème".

"208.000 passagers sont prévus", a indiqué à l'AFP une source aéroportuaire, précisant que la situation était "plutôt calme". "Le terminal est fluide", a renchéri un porte-parole d'Air France.

Tous ne pourront pas embarquer aujourd'hui, car 17% des vols sont annulés aux départs ou à l'arrivée de CDG entre 07h00 et 14h00, selon la Direction générale de l'aviation civile (DGAC).

Les annulations préventives, qui représenteront 10% des mouvements d'aéronefs à CDG sur l'ensemble de la journée, ont été décidées par mesure de sécurité car les pompiers sont en grève depuis jeudi, contraignant à fermer une partie des pistes.

Les soldats du feu "revendiquent une prime de technicité et une revalorisation de la grille" des salaires, vu "les difficultés de recrutement", a expliqué à l'AFP Daniel Bertone, secrétaire général CGT du gestionnaire de l'aéroport, le Groupe ADP.

En outre, vendredi et tout le week-end, les salariés des plate-formes aéroportuaires parisiennes sont appelés à rejoindre une grève "multisectorielle" et intersyndicale, comprenant ADP et ses sous-traitants.

Diminution du personnel

À l'appel d'une intersyndicale FO-CGT-CFE-CGC, un préavis de grève a également été déposé de vendredi à lundi à Marseille-Provence, mais sa direction ne prévoyait jeudi soir ni annulation ni retard, des personnels ayant été réquisitionnés par arrêté préfectoral.

Les grévistes dénoncent une restructuration visant, selon le délégué syndical FO Olivier Traniello, à "diminuer drastiquement le personnel (...) alors qu'on revient à un trafic de 2019, voire supérieur, avec des équipes qui ne sont plus prêtes et armées pour y faire face". Ils protestent aussi contre des diminutions de primes.

Les salariés d'ADP réclament pour leur part des augmentations de salaires de 6%, rétroactives au 1er janvier, tandis que la direction propose 3% au 1er juillet, selon les syndicats. ADP n'a pas souhaité faire de commentaire sur ce point.

ADP, touché comme l'ensemble du secteur aérien par la pandémie, a lancé un plan de départs volontaires et de réductions de salaires, assorties de la promesse d'un retour au même niveau de traitement une fois le trafic revenu au niveau d'avant-crise.

Or, celui-ci dépasse déjà les 100% sur la même période en 2019 pour certains faisceaux, a remarqué M. Bertone. "Il y a 71% du personnel qui est toujours sous son salaire de 2019" malgré la reprise.

Alors que le préavis court jusqu'à dimanche inclus chez ADP, le groupe a invité comme jeudi les passagers à arriver "trois heures (avant) pour un vol international" et "deux heures pour un vol domestique ou européen".

L'été s'annonce très difficile dans le secteur aérien européen qui peine à retrouver son efficacité après la pandémie et connaît de nombreux mouvements sociaux.

Le gouvernement va "continuer à échanger avec les syndicats pour trouver une sortie de crise", a assuré Olivia Grégoire, porte-parole du gouvernement, sur LCI vendredi matin. "L'idée que nos compatriotes ne puissent pas partir en vacances n'est pas viable", a-t-elle ajouté.


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.


L’Europe en rangs dispersés face à la déferlante Trump

Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
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  • Les Européens ont beau tenter de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour, selon un ancien diplomate français
  • Il craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, en raison de son manque de préparation

PARIS: Ça va mal pour l’Europe. C’est le constat que fait un ancien diplomate français, un peu plus d’une semaine à peine, après l’investiture du président Républicain Donald Trump pour un nouveau mandat à la Maison Blanche.

Durant son premier mandat (2017 à 2021), les dirigeants européens ont certes eu le loisir d’expérimenter ses méthodes brusques unilatérales et souvent provocantes.

Ils ont également compris que toutes ses décisions sont prises sur la seule base des intérêts des États Unis partant du fameux slogan « America first », faisant fi des accords internationaux et bilatéraux ainsi que des intérêts de ses propres alliés.

Pendant ces cinq années, Trump à avancé à la manière d’une déferlante, porté par un courant d’américains protestataires, que certains croyaient éphémère et voué à disparaître sous le poids des frasques présidentielles.

Depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

- Arlette Khouri

Avec sa réélection pour succéder au président démocrate Joe Biden, force est de constater que c’est le contraire qui s’est passé.

Au lieu de se dissiper, le courant protestataire s’est radicalisé, pour devenir un courant idéologique porteur d’une vision bien précise du monde et de la place suprémaciste  des États-Unis à la tête de ce monde.

Les européens ont eu beau tenté de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour assure l’ancien diplomate, qui craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, par son manque de préparation.

Or depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

Auparavant il avait assuré qu’il est en mesure de régler le conflit ukrainien en 24 heures dans l’ignorance la plus totale des intérêts européens et des menaces que cela peut impliquer au niveau de la sécurité du continent.

Sans tenir compte de leurs capacités économiques, il a sommé les pays européens de consacrer cinq pour cent de leurs revenus au budget de la défense, tout en laissant planer un doute sur l’avenir de l’engagement américain dans le cadre de la sécurité européenne.

Il a réitéré  à souhait son attachement à une mondialisation débridée, privilégiant les marchés et les produits américains, sans écarter une hausse exorbitante des droits de douanes sur les exportations européennes vers les États-Unis.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne.

- Arlette Khouri

Face à cela, souligne la source diplomatique, il faut une Europe homogène, et unifiée au sujet de l’attitude à adopter face au retour de Trump, mais cela est loin d’être le cas, puisque les rangs européens sont plus que jamais dispersés.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne, pour des raisons inhérentes à la mauvaise conjoncture politique aussi bien à Paris qu’à Bonn.

Selon la même source l’Europe diverge et hésite, entre une approche d’apaisement et une approche robuste et défensive.

La présidente de la commission européenne, Ursula Von Der Leyen prône une approche latérale, qui consiste à proposer au président américain « des Deals » conçus de façon à donner à Trump l’impression d’être à son avantage.

La France, indique la source, cherche à dégager un minimum de dénominateurs communs entre les composantes européennes, et une approche commune à minima pour éviter à l’Europe, nombre de revers économiques et politiques dans les cinq années à venir.

Cela semble en tout cas  être l’objectif de la rencontre européenne informelle qui se tiendra à l’initiative de la France au Château Limont, le 3 février prochain, sans aucune garantie de succès, surtout que précise la source, certains pays d’Europe, dont l’Italie et la Pologne, courtisent Trump.

Par ailleurs, cette approche ne fait pas l’unanimité en France, où de nombreuses voix s’élèvent à la faveur d’une politique musclé face aux États-Unis, allant jusqu’à brandir le slogan « œil pour œil et dent pour dent », pour affronter l’agressivité Trumpiste.

La période est cruciale estime l’ancien diplomate, et à défaut d’unité et de préparation, les années à venir risquent d’être une sorte de « vallée de larmes », aussi bien pour l’Europe que pour le reste du monde, lorgné à travers le prisme abrupte et arbitraire du président américain.