Équateur: le Parlement débat d'une procédure de destitution visant le chef de l'État

Les forces de sécurité équatoriennes, au lendemain d'une évasion massive d'une prison du nord de l'Equateur (Photo, AFP)
Les forces de sécurité équatoriennes, au lendemain d'une évasion massive d'une prison du nord de l'Equateur (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 26 juin 2022

Équateur: le Parlement débat d'une procédure de destitution visant le chef de l'État

  • Le débat parlementaire s'est ouvert le jour-même d'une première tentative de dialogue entre dirigeants du mouvement indigène
  • Samedi soir, le président Lasso a mis fin à l'état d'urgence déclaré huit jours auparavant dans six des 24 provinces du pays, les plus touchées par les manifestations

QUITO : Les députés équatoriens ont suspendu dimanche leur débat entamé la veille sur la destitution éventuelle du président Guillermo Lasso, lequel a mis fin à l'état d'urgence décrété une semaine auparavant pour tenter de circonscrire les manifestations indigènes contre le coût de la vie.

A la demande de députés soutenant l'ancien président socialiste Rafael Correa (2007-2017), le Parlement monocaméral a commencé à se réunir samedi peu après 18H00 locales (23H00 GMT) et de façon virtuelle.

La séance a été suspendue au terme de près de huit heures de débats. Elle doit reprendre dimanche à 16H00 locales (21H00 GMT), a déclaré le président du Parlement, Virgilio Saquicela.

Le Parlement avait précisé samedi sur son compte Twitter que 135 de ses 137 membres participent au débat.

L'opposition, majoritaire mais divisée au sein de l'Assemblée, rend le président conservateur responsable de la «grave crise politique» qui secoue le pays depuis le 13 juin, avec des manifestations et blocages de rues quotidiens.

Le chef de l'Etat, un ancien banquier au  pouvoir depuis mai 2021, a délégué son secrétaire juridique Fabio Pozo pour le représenter devant l'assemblée. «Les parlementaires (...) cherchent à déstabiliser la démocratie», a déclaré ce dernier.

Après les débats, les députés auront 72 heures pour voter. Une majorité de 92 voix sur 137 est nécessaire pour que la procédure de destitution soit adoptée.

- «Coup d'Etat» -

«Président Lasso, ne soyez pas lâche. Appelez à des élections anticipées», a tweeté M. Correa.

Des mobilisations du mouvement indigène ont provoqué la chute de trois présidents entre 1997 et 2005.

Samedi soir, M. Lasso a mis fin à l'état d'urgence déclaré huit jours auparavant dans six des 24 provinces du pays, les plus touchées par les manifestations, selon un nouveau décret publié par le bureau du président.

Ce couvre-feu prévoyait la mobilisation de l'armée et un couvre-feu nocturne de sept heures pour trois provinces, notamment Pichincha, dont la capitale est Quito.

Près de 14.000 manifestants indigènes sont mobilisés dans tout le pays pour protester contre la hausse du coût de la vie et exiger notamment une baisse des prix des carburants, d'après la police, qui estime leur nombre à près de 10.000 dans la capitale.

Le débat parlementaire s'est ouvert le jour-même d'une première tentative de dialogue entre dirigeants du mouvement indigène dont Leonidas Iza, le chef de la Confédération des nationalités indigènes (Conaie, fer de lance des manifestations), et plusieurs ministres du gouvernement, sous les auspices de M. Saquicela.

Vendredi, M. Lasso, qui a reçu récemment le soutien de l'armée, a accusé les manifestants de vouloir «perpétrer un coup d'Etat».

- «Jusqu'au bout !» -

Les violences ont fait cinq morts, selon l'Alliance des organisations des droits de l'homme qui a rectifié samedi un précédent bilan de six morts. Quelque 500 personnes ont été blessées - civils, policiers et militaires -, selon différentes sources.

Quito est en grande partie paralysée et ses accès bloqués par de nombreux barrages routiers. Les manifestants ont tenté à deux reprises, jeudi et vendredi, de pénétrer dans l'enceinte de l'Assemblée nationale, d'où ils ont été repoussés par les forces de l'ordre.

Samedi matin, des centaines de femmes indigènes ont organisé un rituel traditionnel dans le Nord de Quito, avant de défiler avec des slogans hostiles au gouvernement.

«Le panier alimentaire de base est très cher et nos produits agricoles (...) ne valent rien», a expliqué Miguel Taday, 39 ans, producteur de pommes de terre à Chimborazo (Sud).

«Nous continuerons à nous battre ici, jusqu'aux dernières conséquences», a déclaré Wilmer Umajinga, 35 ans, qui manifeste dans la capitale depuis lundi.

A Quito, des habitants font part de leur lassitude face aux magasins fermés et aux pénuries de certains produits. Des contre-manifestations ont été organisées aux cris de «Iza (leader des manifestants), dehors!».


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.