RIYAD: Le rêve de toute startup est d’atteindre une valorisation d’un milliard de dollars (1 dollar = 0,95 euro) pour devenir une licorne. Cependant, compte tenu des besoins mondiaux en matière de mise en place d’un avenir durable, les startups ont hâte de rejoindre le nouveau club des gigacornes.
Pour adhérer à ce club d’élite, une entreprise doit réussir à réduire d’une gigatonne par an les 52 gigatonnes mondiales d’émissions de dioxyde de carbone. La startup égyptienne d’infrastructures, Pylon, a élaboré des plans pour devenir une gigacorne.
Dans un entretien exclusif accordé à Arab News, le PDG et cofondateur de Pylon, Ahmed Ashour, a déclaré que devenir une gigacorne était encore plus important que d’atteindre une croissance exponentielle ou des revenus élevés.
« C’est un objectif assez difficile. Il nous faudra huit à douze ans pour compenser 2% des émissions mondiales », ajoute M. Ashour.
L’entreprise propose des logiciels en tant que services dans le secteur de l’électricité et de l’eau pour aider les entreprises à mieux gérer leurs opérations en réduisant les pertes de revenus et en fournissant un système basé sur la technologie.
Modèle d’affaires
La société propose ses services avec un modèle d’abonnement qui encourage ses clients à l’utiliser sans nécessiter un budget important.
« Ce que nous faisons, c’est fournir une infrastructure de réseau intelligent pour le modèle d’abonnement, ce qui se traduit par l’installation de notre solution et l’utilité d’exploiter ce réseau de manière intelligente », déclare M. Ashour.
La société propose également des services financiers qui jouent un rôle considérable dans son modèle économique, donnant à Pylon un côté fintech pour le rendre encore plus intéressant.
« La caractéristique la plus importante est la collecte des revenus car, à l’heure actuelle, le marché des services publics perd chaque année environ 40% de ses revenus », poursuit le PDG.
M. Ashour explique que la numérisation de la collecte des revenus dans les entreprises de services publics est extrêmement importante, puisque le marché mondial a perdu près de 400 milliards de dollars de revenus.
La perte de revenus est le résultat de mauvaises méthodes de collecte ou de vols de services publics que Pylon peut également détecter grâce à sa technologie. M. Ashour a également affirmé que les clients avaient vu leurs revenus augmenter de 45% après avoir utilisé leurs services.
Bien qu’il soit tentant de qualifier Pylon de startup fintech compte tenu de ses activités, M. Ashour insiste pour la qualifier plutôt d’entreprise de technologies propres d’infrastructure.
Croissance et expansion
Constatant une croissance d’environ 250% d’une année à l’autre en 2021, la société s’intéresse à plusieurs marchés dans différentes parties du monde pour l’aider à réaliser son rêve de gigacorne.
À l’heure actuelle, Pylon opère en Égypte et aux Philippines avec douze entreprises de services publics qui recourent à ses prestations. L’entreprise envisage de s’ouvrir au Brésil et à l’Indonésie, tout en étudiant le marché saoudien. Bien que tous ces marchés puissent aider Pylon à atteindre ses objectifs, M. Ashour précise que l’Égypte et les Philippines auront probablement l’incidence la plus élevée en termes d’objectif d’émissions de carbone.
« Nous travaillons avec tous les grands acteurs du secteur privé ici en Égypte, ou la majorité d’entre eux, ainsi que cinq des neuf entreprises du secteur public, en plus des Philippines pour l’instant », ajoute-t-il.
Pylon vise à répéter cette année sa performance de 2021 avec des plans pour atteindre un taux de pénétration de 10% sur les marchés émergents.
Après avoir levé dix-neuf millions de dollars lors d’une première levée de fonds, la société a étudié plusieurs marchés et s’est installée dans les pays mentionnés précédemment.
« Nous étudions le marché et nous pensons que c’est l’occasion d’ajouter de la valeur à la fois à l’Arabie saoudite et à Pylon, bien sûr», dit M. Ashour.
Grâce aux investissements reçus, Pylon envisage d’établir des partenariats en Afrique et d’étendre ses activités en Jordanie et au Népal.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com