DOHA: La compagnie aérienne Emirates n’a toujours pas atteint les niveaux de revenus d’avant la pandémie, mais son objectif est de faire voler l’ensemble de sa flotte en 2022, déclare son président Tim Clark à Arab News.
Lors de l’assemblée générale annuelle de l’Association du transport aérien international (Iata) à Doha, M. Clark a évoqué la pandémie de Covid-19 et ses répercussions, déclarant: «La pandémie a provoqué un tremblement de terre de magnitude 9 ou 10 sur l’échelle de Richter au niveau de l’économie mondiale. Désormais, nous sommes témoins des répliques sismiques.»
Il souligne que la meilleure façon de régler le problème est de trouver des solutions collectives au sein de l’entreprise.
«Réunissez-vous et trouvez une solution au problème, plutôt que de vous battre et de vous plaindre des augmentations de prix», poursuit-il.
Selon M. Clark, les entreprises doivent trouver comment gérer les répliques pour remettre le marché sur la bonne voie.
Emirates n’a jamais eu à réduire le nombre de ses vols, souligne-t-il. Cependant, tard hier soir, la compagnie a reçu un appel de l’aéroport d’Heathrow à Londres pour annuler tous leurs vols vers la destination, en raison de problèmes de traitement des bagages, déclare M. Clark.
Réunissez-vous et trouvez une solution au problème, plutôt que de vous battre et de vous plaindre des augmentations de prix.
Tim Clark
«Ce n’est pas ce que j’appelle une bonne planification et cela nous affecte vraiment», ajoute-t-il.
The Independent rapporte que Heathrow a demandé aux compagnies aériennes opérant à partir des terminaux 2 et 3 d’annuler 10 % de leurs vols pour le lundi 20 juin en raison de problèmes de traitement des bagages.
Emirates compense ses pertes
Dans le même temps, Adel al-Redha, directeur d’exploitation de la compagnie aérienne, note qu’Emirates avait réussi à réduire ses pertes à 950 millions de dollars (1 dollar = 0,95 euro) pendant l’exercice financier 2021-2022, contre une perte nette de 5 milliards de dollars l’année précédente, alors que le secteur de l’aviation connaît une forte reprise après la pandémie.
Dans un entretien exclusif accordé à Arab News, M. Al-Redha affirme que la compagnie aérienne espérait poursuivre cette croissance, précisant que le seul défi serait la hausse des prix du carburant.
«Nous continuons d’augmenter notre trésorerie et d’améliorer notre rendement et nos revenus. Ce sont de bons indicateurs. Les variables auxquelles nous sommes exposés, notamment les prix du carburant et les taux de change qui fluctuent, sont notre seul défi. Ce sont des variables qui ont une incidence directe sur nos coûts d’exploitation», souligne M. Al-Redha.
Une capacité de 100 % d’ici à 2023
M. Al-Redha indique qu’Emirates réalisera des bénéfices au cours de cet exercice financier et que la compagnie prévoit d’opérer avec une capacité de 100% d’ici à 2023.
Le directeur d’exploitation révèle qu’Emirates dessert actuellement 128 destinations, contre 143 destinations avant la pandémie.
En ce qui concerne la durabilité et la réalisation de l’objectif zéro émission nette de l’Iata d’ici à 2050, M. Al-Redha déclare qu’Emirates travaille en étroite collaboration avec Boeing et Airbus.
«D’ici à novembre de cette année, nous prévoyons d’exploiter l’un de nos Boeing 777 avec du carburant d’aviation 100% durable. Nous sommes en discussion avec Airbus pour faire le même essai sur l’A380. Nous sommes également en pourparlers avec certaines compagnies pour rendre le carburant d’aviation durable disponible dans les aéroports», explique M. Al-Redha.
Embaucher du personnel
En outre, M. Al-Redha indique qu’Emirates prévoit d’embaucher davantage de personnes, car le secteur de l’aviation est actuellement en pleine reprise.
«Nous devons recruter plus de 5 000 membres d’équipage au cours des douze prochains mois. Nous prévoyons d’embaucher 800 pilotes, ainsi que 1 500 personnes pour des postes en lien avec l’informatique et plus de 400 employés dans les aéroports. Dans les domaines pour lesquels il existe une forte demande, nous continuons de recruter», renchérit-il.
M. Al-Redha déclare qu’Emirates n’est en concurrence avec aucune des autres compagnies aériennes du Conseil de coopération du Golfe (CCG), mais qu’elle s’efforce d'offrir le meilleur aux voyageurs.
«Nous cherchons toujours à améliorer nos services et à offrir à notre clientèle la meilleure expérience possible. Chaque compagnie aérienne a sa propre stratégie. Mais nous devons continuer à investir pour proposer les meilleurs services à nos clients», conclut-il.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com