AJACCIO: Les trois députés nationalistes sortants ont été réélus dimanche au second tour des élections législatives en Corse, malgré la division de leur camp, tandis que l'homme fort de l'opposition insulaire, Laurent Marcangeli, décroche le quatrième siège.
Le parti Femu a Corsica du président autonomiste du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, avait annoncé son "objectif": "réélection des trois députés nationalistes sortants", dont deux portent les couleurs de Femu, et conquête de la dernière circonscription, la 1ère de Corse-du-Sud.
Malgré la désunion cette année des trois mouvances nationalistes qui s'étaient alliées en 2017, l'objectif a donc été atteint, à l'exception de la 1e de Corse-du-Sud qui résiste aux nationalistes.
Dans la seconde circonscription de Corse-du-Sud qui faisait figure d'exception avec une union des nationalistes, le député sortant, Paul-André Colombani, du parti autonomiste d'opposition PNC, arrive sans surprise en tête avec 57,6%, devant Valérie Bozzi (divers droite soutenue par Horizons) qui a obtenu 42,4% des voix.
Dans les autres circonscriptions, les autonomistes de Gilles Simeoni, partis en solo au premier tour face à leurs alliés d'hier indépendantistes, étaient finalistes et deux sur trois l'ont emporté.
Dans la première circonscription de Haute-Corse, qui inclut Bastia, le député sortant Michel Castellani (Femu), ultra-favori, s'est largement imposé avec 63% des voix devant Julien Morganti (Divers centre, 37%).
Dans la deuxième circonscription de Haute-Corse, qui couvre notamment la Balagne, Jean-Felix Aquaviva, député sortant Femu a Corsica, a, lui, arraché sa réélection avec 50,23% des voix face à François-Xavier Ceccoli, maire divers droite de San Giuliano et producteur de clémentines qui le talonne avec 49,77% des suffrages. Seulement 156 voix d'écart séparent les deux hommes.
Soutenant avoir eu "des assesseurs molestés dans une commune" et "d'autres qui n'ont pas été acceptés", M. Ceccoli a indiqué à l'AFP se réserver la possibilité de contester cette élection.
Dans la première circonscription de Corse-du-Sud, la seule à avoir échappé aux nationalistes en 2017, l'homme fort de l'opposition de droite dans l'île, le maire d'Ajaccio, Laurent Marcangeli a arraché la victoire avec 51,8% des voix.
"Je souhaite la réussite du gouvernement parce que je crois que la France a besoin de réussir, ça va être difficile", a dit l'élu Horizons/majorité présidentielle qui s'est imposé devant Romain Colonna (48,2%, Femu a Corsica).
L'abstention est en hausse par rapport à 2017 et équivalente au niveau national.
Prochaine étape pour les nationalistes corses: l'ouverture des discussions notamment sur une possible autonomie promises par le ministre de l'Intérieur Gerald Darmanin et prévues "après ces législatives", selon le ministère de l'Intérieur.
"Paris ne doit plus tergiverser, les urnes ont parlé encore une fois", a martelé Gilles Simeoni, dimanche soir, "heureux de cette soirée".