LR tient le choc et rejette l'idée de coalition

Le chef du parti de droite Les Républicains, Christian Jacob à Paris, le 19 juin 2022 (Photo, AFP).
Le chef du parti de droite Les Républicains, Christian Jacob à Paris, le 19 juin 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 20 juin 2022

LR tient le choc et rejette l'idée de coalition

  • LR revendiquait dimanche soir 63 élus, plus cinq UDI et un centriste
  • Les Républicains pourraient jouer un rôle singulier dans la future assemblée car aucune majorité ne se dessine

PARIS: Les Républicains ont comme prévu accusé un recul aux législatives mais ils tiennent le choc et, face aux spéculations sur une possible coalition de gouvernement, ils se sont "sans ambiguïté" placés "dans l'opposition".

LR revendiquait dimanche soir 63 élus, plus cinq UDI et un centriste. Un bon résultat au regard du premier tour (LR avait qualifié 75 candidats), surtout après la débâcle de la présidentielle (4,8% des voix), mais qui n'empêchera pas la droite de passer derrière le Rassemblement national, qui a réalisé une percée historique.

"Compte-tenu du résultat de la présidentielle c'est un très bon résultat auquel nous sommes parvenus aujourd'hui", a affirmé dimanche soir le président de LR Christian Jacob.

Les Républicains reconduisent ainsi leurs principaux ténors: la numéro 2 Annie Genevard dans le Doubs, le secrétaire général Aurélien Pradié dans le Lot, Éric Ciotti dans les Alpes-maritimes, ainsi qu'Alain Marleix (Eure-et-Loir), Pierre-Henri Dumont (Pas-de-Calais), Julien Dive (Aisne), Fabien Di Filippo (Moselle)...

Si Christian Jacob ne se représentait pas, sa sucesseure Isabelle Perigault garde la circonscription. Le parti revendique 11 conquêtes, notamment dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, fief de Laurent Wauquiez. L'ancien candidat à la primaire Philippe Juvin l'emporte également dans les Hauts-de-Seine.

En revanche LR perd ses deux dernières circonscriptions à Paris après les défaites de Brigitte Kuster et de Francis Szpiner. Le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde est également battu en Seine-saint-Denis.

En recul par rapport à la centaine de sièges qu'elle détenait jusque là, la droite ne sera donc plus le premier groupe d'opposition dans l'hémicylcle.

Les Républicains pourraient toutefois jouer un rôle singulier dans la future assemblée car aucune majorité ne se dessine. En théorie, Emmanuel Macron pourrait faire appel à eux pour réunir les 289 voix de la majorité absolue.

La porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire l'a affirmé sur France 2: "On a toujours eu la main tendue. Que ce soit LR ou les socialistes modérés, on a réussi à embarquer un certain nombre d'amendements. Faut-il le faire plus? Certainement. Est-ce le message de ce soir? Très certainement".

Roue de secours

Chez LR, l'idée a été clairement rejetée par la direction du parti.

"Nous avons fait campagne dans l'opposition, nous sommes dans l'opposition, nous resterons dans l'opposition", a affirmé M. Jacob pour qui "il n'y a pas d'ambiguïté".

Quant à Jean-François Copé, il a parlé "à titre personnel", a-t-il ajouté. Le maire LR de Meaux venait de répéter son idée d'un "pacte de gouvernement" avec Emmanuel Macron, estimant qu'"il appartient à la droite républicaine de sauver le pays".

La présidente des Pays de la Loire Christelle Morançais a elle aussi appelé à "bâtir avec Emmanuel Macron un contrat de gouvernement".

Le sujet promet des débats animés au sein du parti qui réunit lundi à 14 heures son conseil stratégique.

"On ne sera pas une opposition bête et méchante mais il n'y a aucune raison qu'on aille sauver la peau d'Emmanuel Macron", a affirmé Aurélien Pradié.

"Nous serons un bloc décisif", a affirmé l'ancienne ministre Rachida Dati en assurant que "nous ferons des propositions et nous attendrons du gouvernement de les soutenir".

Car LR est "au centre du jeu mais n’acceptera de gouverner que sur son programme", a résumé le sénateur LR Marc-Philippe Daubresse.

L'ancien négociateur européen pour le Brexit Michel Barnier l'a affirmé: "dans la situation grave où se trouve notre pays, notre groupe d’opposition sera indépendant,libre et responsable".

L'aile dure du parti est elle vent debout contre toute idée de coalition, synonyme selon elle de disparition programmée.

Dimanche matin encore, le patron des sénateurs Bruno Retailleau a averti dans le JDD que LR ne serait pas "la voiture-balai du macronisme. Ce serait une double trahison de nos électeurs".

Quant à Éric Ciotti, il l'a assuré sur twitter: "Les Républicains ne seront jamais la roue de secours d’un pouvoir déliquescent".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.