Lyssytchansk, touchée par une frappe mortelle, se prépare aux combats

L'encerclement de Lyssytchansk et Severodonetsk, privées de l’essentiel, était déjà, fin mai 2022, un objectif clé des forces russes du Donbass (AFP)
L'encerclement de Lyssytchansk et Severodonetsk, privées de l’essentiel, était déjà, fin mai 2022, un objectif clé des forces russes du Donbass (AFP)
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Publié le Samedi 18 juin 2022

Lyssytchansk, touchée par une frappe mortelle, se prépare aux combats

  • La ville se prépare à de possibles combats de rue, alors que les forces russes affrontent les soldats ukrainiens dans la ville de Severodonetsk, située en face
  • Un groupe d'habitants se tient prêt avec des sacs à être évacué vers une ville plus sûre

LYSSYTCHANSK, Ukraine : Des cendres ont recouvert une place de la ville de Lyssytchansk, dans le Donbass, tandis que de la fumée s'élevait vendredi de la Maison de la Culture où une frappe de missile russe a fait quatre morts parmi les personnes qui s'y abritaient.

La ville se prépare à de possibles combats de rue, alors que les forces russes affrontent les soldats ukrainiens dans la ville de Severodonetsk, située en face, de l'autre côté de la rivière Donets.

Les bombardements de jeudi ont déclenché un incendie qui a dévasté au cours de la nuit la Maison de la Culture, un bâtiment blanc datant de l'époque stalinienne qui était toujours en proie aux flammes vendredi.

Elle abritait une librairie, un bureau de poste et une scène pour les événements artistiques. Avec la guerre, elle est devenue un abri contre les bombardements et un refuge pour ceux qui ont perdu leurs habitations.

Une mère et sa fille ont été tuées, ainsi qu'un jeune homme et une femme enceinte qui s'étaient réfugiés dans ce bâtiment après avoir fui Severodonetsk, selon des habitants présents sur les lieux.

Selon la police, une dizaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs grièvement, après avoir été ensevelies sous les gravats, tandis qu'une dizaine d'autres l'ont été à l'intérieur du bâtiment.

Les blessés graves ont été transportés à l'hôpital dans la ville voisine de Bakhmout, car l'hôpital de Lyssytchansk n'a plus d'électricité.

"Des habitants disent que les soldats avaient parfois l'habitude de venir ici", déclare un officier des forces spéciales de la police qui s'occupe de l'évacuation des habitants et dont le surnom est Jaconda.

La frappe de missiles lui rappelle le bombardement en mars à Marioupol d'un théâtre où étaient réfugiés des civils.

"Qui sait ? C'est peut-être pour la même raison" qu'à Marioupol, ajoute Jaconda, laissant entendre qu'un habitant pro-russe aurait pu donner des informations sur les lieux où se trouvent des soldats.

- 'Tout abandonner' -

Un groupe d'habitants se tient prêt avec des sacs à être évacué vers une ville plus sûre.

Alla Bor, professeure d'histoire, accompagnée de son gendre Volodymyr et de son petit-fils de 14 ans, ne s'était pas résolue à partir avant l'attaque contre la Maison de la Culture.

"J'ai pris peur. Nous abandonnons tout et partons. Personne ne peut survivre à une telle frappe", déclare-t-elle.

"Nous avons tout abandonné, nous quittons notre maison. Nous avons laissé notre chien avec de la nourriture. C'est inhumain, mais que pouvons-nous faire?", se lamente-t-elle.

Deux véhicules de police font le tour de la ville pour emmener les habitants devant être évacués, selon Maksim, inspecteur des forces spéciales de la police.

Les journalistes de l'AFP ont vu des soldats ukrainiens creuser une tranchée devant servir de poste de tir dans une rue du centre de Lyssytchansk et ériger des barricades avec des barbelés et des branches.

Un tracteur traînait une voiture brûlée pour tenter de barrer une rue.

On pouvait entendre le vacarme des combats de l'autre côté de la rivière, selon un photographe de l'AFP.

"Il pourrait y avoir des tirs ici bientôt", insiste Jaconda qui tente de convaincre un homme réticent à l'idée de quitter son domicile."

"Vous pouvez finir encerclés", prévient-il. "Il n'y aurait plus de vie ici", mais si vous êtes évacué, "vous serez au moins sain et sauf".

- 'Oubliés' -

"De nombreux habitants qui sont restés attendent le monde russe", explique Jaconda à un journaliste de l'AFP, faisant allusion à la volonté du président russe Vladimir Poutine de restaurer l'influence russe dans les régions limitrophes de la Russie.

Des résidents montrent la cave humide et froide où ils se sont abrités et où vit à plein temps une famille victime de bombardements, dont une septuagénaire incapable de marcher.

Manquant d'eau potable et d'énergie, ils ont fait bouillir de l'eau et cuit des oeufs dans la cour de leur immeuble avec un feu de camp, en utilisant des branches arrachées par les bombardements.

"Notre pays ne nous aide pas, notre pays nous a oubliés. Nous sommes aidés par des personnes ordinaires bénévoles", déclare Natalia, 47 ans.

Les militaires ukrainiens circulaient sur les routes à destination de la ville, avec des camions transportant des lanceurs de roquettes multiples Grad.

Au moment où une équipe de l'AFP quittait la ville, de la fumée s'est élevée d'un grand bâtiment agricole derrière la route tandis que des gravats étaient projetés au-dessus.

Des soldats ont indiqué que la frappe avait eu lieu quelques minutes plus tôt et que personne n'avait été blessé, tout en refusant de préciser ce qui se trouvait dans le bâtiment.


Les dernières heures du pape racontées par le média officiel du Vatican

Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
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  • "Il n'a pas souffert, tout est arrivé très vite", ont raconté les personnes présentes à Vatican News
  • "Une mort discrète, presque à l'improviste, sans longues attentes et trop de bruit pour un pape qui a toujours fait preuve d'une grande réserve sur ses conditions de santé", a commenté le média du Saint-Siège

CITE DU VATICAN: "Merci de m'avoir fait retourner sur la place" Saint-Pierre: ces mots, adressés par François à son infirmier pour l'avoir encouragé à un ultime tour en papamobile le dimanche de Pâques, sont parmi les derniers du pape avant sa mort.

Ces propos adressés à son fidèle infirmier personnel, Massimiliano Strappetti, ont été rapportés mardi par Vatican News, le média officiel du Saint-Siège.

Après la traditionnelle bénédiction Urbi et Orbi depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, le pape François s'était offert dimanche un bain de foule surprise à bord de sa papamobile place Saint-Pierre au milieu des milliers de fidèles réunis pour célébrer Pâques.

Avant de se lancer, il avait demandé à son infirmier: "Tu crois que je peux le faire?" Et Massimiliano Strappetti l'avait rassuré. Il avait alors parcouru pendant près de quinze minutes les allées de la place et béni des nourrissons dans une ambiance survoltée, encadré par de nombreux gardes du corps.

Selon Vatican News, le pape s'était ensuite reposé l'après-midi dans son appartement de la résidence Sainte-Marthe au Vatican, puis avait dîné.

Lundi, aux environs de 05H30 (03H30 GMT), les premiers signes d'un malaise sont apparus. Plus d'une heure plus tard, après avoir fait un salut de la main à son infirmier, il est tombé dans le coma, et est finalement mort à 07H35 locales.

"Il n'a pas souffert, tout est arrivé très vite", ont raconté les personnes présentes à Vatican News. "Une mort discrète, presque à l'improviste, sans longues attentes et trop de bruit pour un pape qui a toujours fait preuve d'une grande réserve sur ses conditions de santé", a commenté le média du Saint-Siège.

Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur.


Le Vatican diffuse les premières images du pape dans son cercueil

Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
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  • Le Vatican a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la Résidence Sainte-Marthe où il vivait
  • Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet

CITE DU VATICAN: Le Vatican a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la Résidence Sainte-Marthe où il vivait.

Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet.

 


Le Vatican prépare les obsèques du pape, où sont attendus Trump et Macron

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité. (AFP)
Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité. (AFP)
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  • A l'issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à sa volonté exprimée dans son testament
  • Le Saint-Siège a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe du Vatican, où il vivait

CITE DU VATICAN: Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin sur la place Saint-Pierre au Vatican, où sont attendus des centaines de milliers de fidèles mais aussi des dirigeants étrangers comme les présidents américain Donald Trump, français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky.

A l'issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à sa volonté exprimée dans son testament.

Le Saint-Siège a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe du Vatican, où il vivait.

Sa dépouille sera transférée à la basilique Saint-Pierre mercredi matin à 07H00 GMT afin d'être exposée aux fidèles, sans catafalque, une demande du souverain pontife argentin qui a souhaité introduire plus de simplicité et de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Sur des photos et une vidéo réalisées lundi soir après la mise en bière, le pape, qui a succombé lundi matin à un accident vasculaire cérébral (AVC) à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, tandis que ses mains ensèrent un chapelet.

Soeur Nathalie Becquart, sous-secrétaire du Synode des évêques, qui s'est recueillie lundi soir devant le cerceuil, a confié à des journalistes avoir vécu un moment "très émouvant, très touchant", éprouvant "à la fois de la tristesse et de l'action de grâce pour tout ce qu'il a donné jusqu'au bout".

"Pour nous, c'est le temps du deuil. L'Eglise c'est comme une grande famille et dans un moment comme ça, pour ceux qui ont côtoyé le pape de près, qui l'ont servi, on perd quelqu'un d'assez proche", a-t-elle ajouté.

Pour la première fois depuis le décès du pape, les cardinaux sont réunis à huis clos depuis 09H00 (07H00 GMT), notamment pour décider des modalités des funérailles papales. Les 135 cardinaux électeurs, ceux âgés de moins de 80 ans, auront aussi la lourde tâche d'élire son successeur lors du conclave, qui devrait débuter début mai.

"Révolutionnaire" 

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Donald Trump a annoncé qu'il viendrait avec sa femme Melania, malgré les critiques dures et répétées du pape contre sa politique anti-migrants. "Nous sommes impatients d'y être!" a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Emmanuel Macron sera présent lui aussi: "Nous serons aux obsèques du pape, comme il se doit", a-t-il déclaré depuis l'île de La Réunion, où il est en déplacement.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a remercié lundi celui qui "a prié pour la paix en Ukraine et pour les Ukrainiens", prévoit également d'assister à la cérémonie en la basilique Saint-Pierre.

Le décès du chef des 1,4 milliard de catholiques fait mardi la une de toute la presse internationale: plusieurs journaux italiens mentionnent le "pape des laissés pour compte". "Perdimus Papam", titre Libération, tandis que le quotidien britannique The Guardian évoque la mort d'un pape "révolutionnaire".

Au Vatican mardi matin, des centaines de journalistes des quatre coins du monde affluent tandis que la police italienne a bouclé les accès à la place Saint-Pierre pour encadrer l'entrée des touristes et fidèles.

Hommages unanimes 

De l'Iran à l'Allemagne en passant par les Etats-Unis, l'UE, l'ONU, le Liban, Israël ou l'Autorité palestinienne, les dirigeants du monde entier ont rendu un hommage unanime à François.

Pékin a présenté mardi ses "condoléances" et dit vouloir continuer à développer ses relations avec le Vatican.

Son compatriote, la star du football Lionel Messi qu'il avait rencontré, a évoqué "un pape différent, proche, argentin... Repose en paix, pape François", a-t-il écrit sur Instagram.

Déjà affaibli par une sévère pneumonie, le premier pape sud-américain et jésuite de l'Histoire, sorti de l'hôpital le 23 mars, avait multiplié les apparitions publiques ces derniers jours en dépit de l'avis des médecins lui ayant prescrit un strict repos de deux mois.

Apparu épuisé dimanche, à l'occasion des célébrations de Pâques, il s'était tout de même offert un bain de foule en "papamobile" sur la place Saint-Pierre.

En 12 ans de règne, "Papa Francesco" s'est engagé sans relâche pour la défense des migrants, l'environnement et la justice sociale, sans remettre en cause les positions de l'Eglise sur l'avortement ou le célibat des prêtres.

Opposant acharné au commerce des armes, l'ancien archevêque de Buenos Aires est toutefois resté impuissant face aux conflits en Ukraine ou au Proche-Orient, malgré d'innombrables appels à la paix.

Face au drame de la pédocriminalité dans l'Eglise, il a levé le secret pontifical et obligé religieux et laïcs à signaler les cas à leur hiérarchie. Sans convaincre les associations de victimes, qui lui ont reproché de ne pas être allé assez loin.