Pour garder le moral, certains préfèrent éviter les infos, selon une étude

Pour se justifier, près de la moitié (43%) des sondés qui évitent les infos se disent rebutés par leur caractère répétitif, en particulier la Covid et la politique (Photo, AFP).
Pour se justifier, près de la moitié (43%) des sondés qui évitent les infos se disent rebutés par leur caractère répétitif, en particulier la Covid et la politique (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 15 juin 2022

Pour garder le moral, certains préfèrent éviter les infos, selon une étude

  • Au total, près de quatre sondés sur dix (38%) ont indiqué qu'il leur arrivait d'éviter délibérément les informations
  • Ce rapport annuel sur l'information numérique est fondé sur des sondages en ligne menés par la société YouGov

PARIS: Pas de nouvelles, bonnes nouvelles: face à une actualité jugée anxiogène et déprimante (Covid, Ukraine, crise économique...), une grosse partie du public choisit d'éviter les infos, selon une étude publiée mercredi.

"Ces résultats représentent un vrai défi pour les industries de l'information: les sujets que les journalistes considèrent comme les plus importants - crises politiques, conflits internationaux ou pandémies - semblent être précisément ceux qui agissent comme un repoussoir sur certaines personnes", commente l'auteur principal de cette étude réalisée par l'institut Reuters, Nic Newman.

Ce rapport annuel sur l'information numérique est fondé sur des sondages en ligne menés par la société YouGov auprès de 93 000 personnes dans 46 pays.

Cette année, ils ont été réalisés fin janvier/début février. Une autre salve a ensuite été menée en avril auprès de 5 000 personnes dans cinq pays (Royaume-Uni, Etats-Unis, Allemagne, Pologne, Brésil) pour compléter les résultats en tenant compte de la guerre en Ukraine, qui a démarré fin février.

Au total, près de quatre sondés sur dix (38%) ont indiqué qu'il leur arrivait d'éviter délibérément les informations, contre seulement 29% en 2017. En cinq ans, cette proportion a doublé au Brésil (54%) et au Royaume-Uni (46%). En France, elle se monte à 36% (contre 33% en 2019 et 29% en 2017).

Cette volonté d'éviter, ou au moins de trier, les infos est moins élevée dans deux pays d'Europe du Nord, la Finlande et le Danemark (20%), et au Japon (14%).

Pour se justifier, près de la moitié (43%) des sondés qui évitent les infos se disent rebutés par leur caractère répétitif, en particulier la Covid et la politique.

«Anxiété»

Plus d'un tiers (36%) assure qu'elles font baisser leur moral (c'est particulièrement vrai chez les moins de 35 ans, ainsi qu'au Royaume-Uni et aux Etats-Unis).

"J'évite délibérément les choses qui provoquent de l'anxiété chez moi et celles qui peuvent avoir un impact négatif sur ma journée. Je fais en sorte d'éviter de lire les nouvelles sur des morts et des catastrophes", témoigne ainsi un sondé britannique de 27 ans, cité de manière anonyme dans le rapport.

En outre, 17% des sondés qui évitent les infos disent que ces dernières peuvent les conduire à des disputes qu'ils préfèreraient éviter. Et chez 16%, elles font naître un sentiment d'impuissance.

Par ailleurs, 8% (parmi lesquels une forte proportion de jeunes) évitent les infos car ils les jugent trop compliquées à comprendre. Selon les chercheurs, cela pourrait inciter les médias à "utiliser un langage plus simple et mieux expliquer les histoires complexes".

Enfin, 29% des gens qui évitent les infos estiment qu'elles sont biaisées et qu'on ne peut pas leur faire confiance.

De manière globale, l'édition 2022 du rapport montre une baisse de confiance dans les médias après une embellie l'an dernier (42% des sondés leur font confiance, contre 44% en 2021).

La Finlande est le pays où cette confiance est la plus haute (69%) et les Etats-Unis et la Slovaquie ceux où elle est la plus basse (26%). En France, le niveau de confiance n'est que de 29%.

Enfin, le rapport confirme que les jeunes publics prennent de plus en plus de distance avec les médias traditionnels et accèdent aux informations via des réseaux sociaux comme TikTok.

L'institut Reuters pour l'étude du journalisme fait partie de l'université britannique d'Oxford.


Le chancelier Olaf Scholz en Suède pour un sommet sur la sécurité

Le chancelier allemand Olaf Scholz (Photo, AFP).
Le chancelier allemand Olaf Scholz (Photo, AFP).
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  • Les pays nordiques et l'Allemagne figurent parmi les principaux soutiens de l'Ukraine depuis l'invasion russe
  • M. Scholz doit visiter lundi après-midi l'équipementier de télécommunications Ericsson

STOCKHOLM: Le chancelier allemand Olaf Scholz arrive lundi en Suède pour une visite de deux jours, où il va rencontrer ses homologues des pays nordiques pour discuter des questions de sécurité et de compétitivité économique, selon le gouvernement suédois.

M. Scholz doit visiter lundi après-midi l'équipementier de télécommunications Ericsson, dont les locaux se trouvent en banlieue nord de Stockholm, en compagnie des Premiers ministres d'Islande, du Danemark, de la Norvège, de la Finlande et de la Suède.

Ils y "discuteront des questions de politique de sécurité telles que les menaces hybrides, la préparation civile et les nouvelles technologies", précise le gouvernement dans un communiqué. Une conférence de presse est prévue à 15H55 GMT.

"Le soir, lors d'un dîner, la discussion portera sur la poursuite du soutien à l'Ukraine", ajoute le gouvernement, au moment où l'armée ukrainienne est sur le recul face à la Russie dans la région de Kharkiv (nord-est).

Les pays nordiques et l'Allemagne figurent parmi les principaux soutiens de l'Ukraine depuis l'invasion russe en février 2022, Berlin étant le deuxième plus gros donateur au monde (14,5 milliards d'aides au total), selon le Kiel institute.

Compétitivité 

"La politique de sécurité et le prochain sommet de l'Otan figurent en tête de l'ordre du jour", a déclaré lundi le Premier ministre suédois Ulf Kristersson dans une tribune publiée par le quotidien économique Dagens industri.

"Les questions de compétitivité économique" figurent aussi au menu, a-t-il ajouté, soulignant que "la région nordique souhaite jouer un rôle moteur dans les efforts visant à renforcer l'économie européenne",

Mardi, des entretiens bilatéraux sont prévus entre Olaf Scholz et Ulf Kristersson, et un "partenariat stratégique d'innovation" sera signé entre les deux pays.

Une visite à la pépinière d'entreprises Norrsken Foundation, qui soutient les jeunes sociétés en croissance, est également programmée.

C'est la première fois que les deux chefs de gouvernement se rencontrent depuis l'adhésion de la Suède à l'Otan en mars 2024.

Le prochain sommet de l'Alliance atlantique aura lieu de 9 au 11 juillet à Washington.

"La Suède a et doit avoir une voix internationale claire dans le monde", a noté M. Kristersson dans la tribune, soulignant qu'avec "les deux autres pays de la mer Baltique, la Pologne et l'Allemagne, notre région sera plus sûre et plus forte".


La Turquie annonce un plan de rigueur sur trois ans anti-inflation

Un employé d'un bureau de change compte les billets de banque en livres turques (Photo, AFP).
Un employé d'un bureau de change compte les billets de banque en livres turques (Photo, AFP).
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  • L'inflation a atteint 69,8% sur un an en avril en Turquie, contre 68,5% en mars
  • M. Simsek a confirmé le retour à une inflation à un chiffre à la fin 2025

La Turquie a annoncé lundi un plan d'économies sur trois ans visant à réduire les dépenses publiques pour sortir de l'inflation qui atteignait 70% sur un an en avril.

"Notre priorité est de combattre la cherté de la vie. Une faible inflation à un chiffre est indispensable pour une croissance durable", a affirmé le ministre de l'Economie Mehmet Simsek lors de la présentation du plan d'économies à Ankara.

Le plan prévoit de nombreuses restrictions de budget "pour l'ensemble du service public", dont certaines nécessitant des changements législatifs qui seront soumis au Parlement, a précisé le ministre.

L'achat ou la location de tout nouveau véhicule de service public sera ainsi interdit pendant trois ans, à l'exception des "besoins obligatoires" concernant le secteur de la santé, de la sécurité et de la défense.

L'usage de véhicules importés prendra aussi fin au sein du service public, a promis le ministre et le recours aux transports publics imposés aux fonctionnaires.

A l'exception de ceux effectués contre les risques sismiques, ou à la suite de catastrophes naturelles, la construction ou l'achat de bâtiments publics sont aussi suspendus pour trois ans.

D'autres coupures budgétaires sont aussi prévus pour "discipliner les dépenses" comme la réduction de 10% des budgets publics pour l'achat des biens et des services et de 15% pour les investissements, à l'exception des dépenses concernant les régions affectées par le séisme de février 2023 (plus de 55.000 morts).

Le ministre n'a pas précisé la politique du gouvernement sur les salaires, mais le nombre des recrutements dans la fonction publique sera limité au nombre des départs à la retraite, a-t-il assuré.

Mi-avril, le ministre turc du Travail, Vedat Isikhan, avait annoncé mi-avril le gel du salaire minimum d'ordinaire relevé en juillet, contrairement aux deux années précédentes.

Le salaire minimum net a été relevé de près de 50% au 1er janvier, pour atteindre 17.002 livres turques (489 euros).

69.8% 

L'inflation a atteint 69,8% sur un an en avril en Turquie, contre 68,5% en mars, selon les données officielles publiées début mai.

La semaine dernière, le gouverneur de la Banque centrale de Turquie Fatih Karahan avait estimé que l'inflation commencerait à baisser en juin, et revu légèrement en hausse sa prévision pour la fin de l'année, à 38% contre 36%.

M. Simsek a confirmé le retour à une inflation à un chiffre à la fin 2025.

La hausse vertigineuse des prix à la consommation et l'affaissement de la livre turque face à dollar et à l'euro sont jugés responsables du sévère revers électoral infligé au président Recep Tayyip Erdogan et à son parti, l'AKP, lors des municipales du 31 mars.

Un groupe d'économistes turcs indépendants (Enag) estime l'inflation à plus de 124% sur un an en avril, en hausse de 5 points sur un mois.


Le prince Harry et son épouse Meghan terminent à Lagos leur voyage au Nigeria

La Britannique Meghan, duchesse de Sussex, le prince britannique Harry, duc de Sussex, et le chef d'état-major de la Défense nigériane Christopher Musa lors d'un match de polo caritatif au Ikoyi Polo Club de Lagos le 12 mai 2024 (Photo, AFP).
La Britannique Meghan, duchesse de Sussex, le prince britannique Harry, duc de Sussex, et le chef d'état-major de la Défense nigériane Christopher Musa lors d'un match de polo caritatif au Ikoyi Polo Club de Lagos le 12 mai 2024 (Photo, AFP).
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  • Le duc et la duchesse de Sussex, qui doivent quitter le Nigeria lundi, étaient arrivés vendredi à Abuja, la capitale
  • Le prince a fait quelques dribbles devant des enfants, en présence de Masai Ujiri, manager général de la franchise NBA de Toronto

 

LAGOS: Le prince Harry et son épouse Meghan Markle ont achevé dimanche à Lagos, la capitale économique du Nigeria, une visite de trois jours dans ce pays pour y promouvoir les Jeux Invictus, un événement sportif pour les vétérans blessés de l’armée.

Le duc et la duchesse de Sussex, qui doivent quitter le Nigeria lundi, étaient arrivés vendredi à Abuja, la capitale. Ils y ont visité une école, pour parler de santé mentale, et Harry a également rencontré des soldats nigérians blessés dans le nord-ouest du pays.

Dimanche matin, le couple a participé à un événement de basket-ball avec la fondation Géants d’Afrique à Lagos, une organisation qui aide les jeunes à pratiquer ce sport.

Le prince a fait quelques dribbles devant des enfants, en présence de Masai Ujiri, manager général de la franchise NBA de Toronto.

"Le pouvoir du sport peut changer des vies, il rassemble les gens et crée une communauté, et il n'y a pas de barrières, ce qui est la chose la plus importante", a déclaré le prince Harry.

Harry, ancien capitaine de l'armée qui a servi comme pilote d'hélicoptère en Afghanistan, a fondé les Jeux Invictus il y a 10 ans, pour favoriser la réinsertion des vétérans de guerre par le sport.

Le couple a également rencontré dimanche le gouverneur de l'État de Lagos, Babjide Sanwo-Olu, et a pris part à une collecte de fonds.

Meghan a aussi participé à un événement consacré au leadership chez les femmes avec  Ngosi Okonjo-Iweala, la directrice de l'Organisation mondiale du commerce, durant lequel la duchesse a parlé de son héritage nigérian.

"Je voudrais commencer par vous remercier pour la gentillesse avec laquelle vous nous avez accueillis, mon mari et moi, dans ce pays", a déclaré la duchesse, avant de faire une pause et d'ajouter, sous les applaudissements, "mon pays".

En fin d'après-midi, le prince Harry et Meghan se sont ensuite rendus au Polo club de Lagos pour assister à un match de polo, avant de remettre des prix à des enfants qui ont défilé avec leurs chevaux.

La veille à Abuja, le prince Harry a joué au volley-ball assis avec des vétérans nigérians, dont certains amputés d'un membre après avoir combattu contre des jihadistes et des gangs criminels lourdement armés dans le nord du Nigeria.

Dans l'équipe de volley-ball du duc de Sussex se trouvait l'ancien soldat nigérian Peacemaker Azuegbulam, qui a perdu une jambe en combattant le groupe jihadiste Boko Haram, devenu le premier Africain à remporter une médaille d'or aux jeux Invictus l'an dernier en Allemagne.

Avant le Nigeria, le Prince Harry était à Londres mercredi pour marquer le 10ème anniversaire des jeux.

Comme tous ses voyages au Royaume-Uni depuis qu'il a déménagé aux États-Unis en 2020, sa visite a suscité de nouvelles spéculations sur une réconciliation avec sa famille. Mais il n'a pas rencontré son père, le roi Charles.