Réduction des pesticides: les 27 réclament du «réalisme» à Bruxelles

Un agriculteur pulvérise des pesticides sur le rendement des tournesols dans une ferme à Lahore au Pakistan, le 29 mai 2022. (Photo : Arif ALI / AFP)
Un agriculteur pulvérise des pesticides sur le rendement des tournesols dans une ferme à Lahore au Pakistan, le 29 mai 2022. (Photo : Arif ALI / AFP)
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Publié le Mardi 14 juin 2022

Réduction des pesticides: les 27 réclament du «réalisme» à Bruxelles

  • Visant précisément la législation en préparation sur les pesticides, dix pays (Autriche, Pologne, Hongrie, Etats baltes...) ont cosigné la semaine dernière une lettre réclamant des flexibilités importantes
  • Le commissaire à l'Agriculture Janusz Wojciechowski a lui promis une «approche équitable» ne défavorisant pas les pays vertueux par rapport aux gros consommateurs de pesticides

LUXEMBOURG : Les ministres européens de l'Agriculture ont accru lundi la pression sur Bruxelles avant la présentation d'un projet de loi crucial imposant des réductions drastiques des pesticides, et réclamé un texte "réaliste" qui ne compromette pas la productivité des cultures.

La Commission européenne doit dévoiler "avant la pause estivale" ses propositions sur les pesticides et la biodiversité, déclinant sa stratégie "De la ferme à la fourchette" qui vise, d'ici à 2030, à réduire de moitié l'usage de pesticides dans l'UE, de 20% celui d'engrais et à consacrer un quart des terres au bio. Etats et eurodéputés discuteront ensuite de ces textes.

"Il faut une proposition réaliste, au vu du délai de mise en oeuvre et pour maintenir la rentabilité des exploitations", a insisté le ministre espagnol Luis Planas Puchades, selon qui la réduction des pesticides, engrais et antibiotiques dans l'alimentation animale "représente un changement de paradigme absolument nécessaire" mais compliqué.

Plusieurs Etats, emmenés par la France, avaient ces derniers mois pourfendu "La Ferme à la fourchette", redoutant un effondrement des rendements --un scénario que Bruxelles réfute.

"Il faut éviter que l'augmentation radicale des exigences sanitaires et environnementales sur l'agriculture n'entraîne une réduction de notre capacité de production, au risque de perturber l'approvisionnement alimentaire" et de voir l'UE gonfler ses importations pour se nourrir, a réaffirmé à Luxembourg le ministre italien Stefano Patuanelli.

Visant précisément la législation en préparation sur les pesticides, dix pays (Autriche, Pologne, Hongrie, Etats baltes...) ont cosigné la semaine dernière une lettre réclamant des flexibilités importantes.

"Il est essentiel d'avoir une approche proportionnée, d'éviter les fardeaux bureaucratiques excessifs et de tenir compte des spécificités nationales, étant donné que l'objectif de -50% concerne l'UE dans son ensemble", a développé lundi le ministre estonien Urmas Kruuse.

L'Irlande appelle ainsi à adapter les objectifs contraignants fixés à chaque pays selon les efforts déjà réalisés, plaidant que les taux d'usage de pesticides sur son sol figure "parmi les plus bas d'Europe".

La Commission, dont la proposition était initialement attendue en mars et qui pourrait la dévoiler le 22 juin, s'évertue à rassurer.

"Il ne s'agit pas d'interdire l'utilisation des pesticides, mais d'éviter leur usage excessif là où c'est possible (...) pour protéger la santé humaine, l'environnement et la biodiversité", a fait valoir la commissaire à la Santé Stella Kyriakides.

Bruxelles "tiendra compte des spécificités nationales", des "points de départ" de chaque pays et de l'intensité en pesticides à l'hectare selon les nécessités naturelles, tout en "accélérant" les processus d'évaluation de substances alternatives "efficaces et abordables", a-t-elle assuré.

Le commissaire à l'Agriculture Janusz Wojciechowski a lui promis une "approche équitable" ne défavorisant pas les pays vertueux par rapport aux gros consommateurs de pesticides.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.