Percée de la gauche, au coude-à-coude avec les macronistes, majorité absolue pas garantie pour Emmanuel Macron, abstention record, le RN qui vise un groupe et élimination de Jean-Michel Blanquer et Eric Zemmour: voici cinq choses à retenir du premier tour des législatives qui s'est déroulé dimanche.
Abstention record
Moins d'un électeur sur deux s'est rendu aux urnes dimanche. L'abstention au premier tour des législatives a battu un nouveau record pour se situer entre 52,1% et 53,2%, selon les estimations. Elle est légèrement plus forte qu'il y a cinq ans lorsqu'elle avait atteint la barre des 51,3%. Au second tour, elle avait même atteint 57,36%. Lors de la présidentielle d'avril, il y avait eu un rebond de la participation (26,3% d'abstention au premier tour), qui aura donc été de courte durée. Depuis l'instauration du quinquennat et l'inversion du calendrier électoral en 2002, les électeurs peinent de plus en plus à mobiliser pour désigner leurs députés à l'Assemblée nationale.
La gauche en tête
Unie sous la bannière de la Nupes (LFI, PCF, PS et EELV), la gauche est arrivée au coude-à-coude voire légèrement en tête du premier tour avec un peu plus de 25% des voix, face à la majorité présidentielle sortante. Le leader de cette alliance, Jean-Luc Mélenchon, qui avait présenté les législatives comme le "troisième tour de la présidentielle", a aussitôt appelé les électeurs de gauche "à déferler dimanche prochain" pour le second tour. Si les estimations se confirmaient, ce serait la première fois qu'un parti ayant gagné la présidentielle n'arriverait pas en tête au premier tour depuis le début de la Ve République.
Majorité pas garantie
Les projections des instituts de sondage pour le second tour ne garantissent pas une majorité absolue pour Ensemble!. Selon les projections, la majorité sortante se trouverait dans une fourchette entre au moins 255 et au maximum 310 sièges. Si Ensemble! n'atteint pas la barre des 289 sièges, cette confédération n'aurait qu'une majorité relative et pourrait être contrainte de chercher des alliés, par exemple du côté des Républicains, qui ont obtenu autour de 12% des voix, soit plus de deux fois le score de leur candidate Valérie Pécresse au premier tour de la présidentielle mais bien moins qu'en 2017 (18,7%).
Le RN vise un groupe
Derrière Ensemble! et Nupes, le Rassemblement national se classe troisième avec autour de 19% des voix, soit une forte progression par rapport à 2017 (13,2%). Avec ce résultat, Marine Le Pen, qui à titre personnel aurait obtenu plus de la moitié des voix dans sa circonscription du Pas de Calais, espère obtenir dimanche prochain au moins les 15 députés nécessaires pour former un groupe à l'Assemblée nationale. Ce serait une première depuis 1986.
Les grands perdants
Dans le Var, le polémiste d'extrême droite Eric Zemmour, qui avait atteint 7% des voix lors de la présidentielle, a mordu la poussière. Il est éliminé dès le premier tour, comme l'ex-ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, qui portait les couleurs de la majorité dans la 4e circonscription du Loiret. L'ancien Premier ministre Manuel Valls, également candidat de la majorité, n'a pas franchi le premier tour dans la 5e circonscription des Français de l'étranger, qui avait voté il y a une semaine déjà.