Guerre en Ukraine: la situation sur le terrain au 109e jour

L'armée russe bombardait dimanche Severodonetsk pour venir à bout des dernières résistances de cette ville stratégique de l'Est de l'Ukraine (Photo, AFP).
L'armée russe bombardait dimanche Severodonetsk pour venir à bout des dernières résistances de cette ville stratégique de l'Est de l'Ukraine (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 12 juin 2022

Guerre en Ukraine: la situation sur le terrain au 109e jour

  • L'armée russe se prépare à devoir maintenir ses efforts militaires pendant plusieurs mois encore, malgré ses difficultés à reconstituer ses effectifs
  • Les effectifs de ces troisièmes bataillons étant souvent incomplets, Moscou «devra probablement faire appel à de nouvelles recrues ou à la mobilisation de réservistes pour déployer ces unités en Ukraine»

PARIS: L'armée russe bombardait dimanche Severodonetsk pour venir à bout des dernières résistances de cette ville stratégique de l'Est de l'Ukraine, tout en affirmant avoir détruit dans l'Ouest du pays des livraisons d'armes occidentales, vitales pour Kiev.

L'armée russe se prépare à devoir maintenir ses efforts militaires pendant plusieurs mois encore, malgré ses difficultés à reconstituer ses effectifs, selon le commandement des services de renseignements ukrainiens, cités par l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).

Dans cette perspective, "la Russie a probablement commencé ces dernières semaines à déployer le troisième bataillon de certaines formations de combat" alors que la plupart des brigades "n'engagent normalement au maximum que deux de leurs trois bataillons en même temps", indique le ministère britannique de la Défense.

Les effectifs de ces troisièmes bataillons étant souvent incomplets, Moscou "devra probablement faire appel à de nouvelles recrues ou à la mobilisation de réservistes pour déployer ces unités en Ukraine", précise-t-il.

Voici un point de la situation au 109e jour de la guerre à partir d'informations des journalistes de l'AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d'analystes et d'organisations internationales.

Bataille d'artillerie dans l'Est 

Dans le bassin houiller du Donbass, déjà en partie tenu par des séparatistes prorusses depuis 2014, les forces russes contrôlaient la zone d'habitation de Severodonetsk mais tentaient toujours de déloger les combattants ukrainiens retranchés dans l'usine chimique d'Azot.

Les troupes russes lancent "sans succès" des assauts contre Severodonetsk, a affirmé dimanche l'état-major ukrainien, qui avait fait auparavant état de pilonnages intensifs pour "démoraliser" ses forces et remporter le duel d'artillerie inégal.

"La Russie utilise sa supériorité en nombre et en artillerie pour gagner progressivement du terrain à Severodonetsk et aux alentours", selon le ministère britannique de la Défense.

Le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a reconnu une situation "extrêmement difficile". L'ennemi veut complètement isoler Severodonetsk en empêchant tout passage d'hommes ou de munitions, a-t-il ajouté, disant craindre qu'il ne lance "toutes ses réserves pour prendre la ville" dans les 48 heures.

La chute de Severodonetsk ouvrirait la route de Kramatorsk, où siègent depuis 2014 les autorités ukrainiennes de la région de Donetsk, qui avec celle de Lougansk constitue le Donbass.

L'armée russe a par ailleurs affirmé avoir abattu trois avions de chasse Soukhoï Su-25 ukrainiens entre samedi matin et dimanche matin, deux en combat aérien, un dans le Donbass et un au sud de Kiev, et le troisième par sa DCA.

Sort des combattants étrangers condamnés à mort 

Le dirigeant de la région séparatiste prorusse de Donetsk, Denis Pouchiline, a exclu dimanche une révision de la condamnation à mort pour "mercenariat" de deux Britannniques et d'un Marocain faits prisonniers alors qu'ils combattaient au sein des forces ukrainiennes dans le Donbass, qualifiant la sentence de "juste".

Frappe de missiles de crisière dans l'Ouest 

Des tirs de missiles de croisière russes samedi soir près de Tchortkiv, à 140 km au nord de la frontière roumaine, a fait au moins 22 blessés, dont des civils, et partiellement détruit un site militaire, selon les autorités locales.

Moscou a affirmé dimanche avoir détruit à Tchortkiv "un grand entrepôt de systèmes de missiles antichars, de systèmes portatifs de défense aérienne et d'obus fournis au régime de Kiev par les Etats-Unis et les pays européens".

Coups de main ukrainiens dans le Sud 

Dans la région de Kherson (sud), occupée en quasi totalité depuis les premiers jours de l'invasion, les forces ukrainiennes ont poursuivi leurs coups de main.

Elles ont "probablement repris leurs contre-offensives au nord-ouest de la ville de Kherson le 11 juin, plus au sud que leurs précédentes opérations", selon l'ISW.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé samedi soir dans son message vidéo quotidien que ses troupes avaient repris des localités dans cette région, et dans celle de Zaporijjia, plus au nord-est.

Dizaines de milliers de morts 

Il n'existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit. Pour la seule ville de Marioupol (sud-est), tombée en mai au terme d'un terrible siège, les autorités ukrainiennes évoquent quelque 20 000 morts.

Sur le plan militaire, des sources de sécurité occidentales évoquent désormais de 15 000 à 20 000 soldats russes tués.

Les forces ukrainiennes perdent chaque jour une centaine de soldats, a déclaré jeudi le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov.

Aucune statistique indépendante n'est disponible.

Un tiers des Ukrainiens déplacés ou réfugiés 

Plus de 7 millions d'Ukrainiens sont déplacés à l'intérieur de leur pays, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR). S'y ajoutent 7,3 millions qui ont fui à l'étranger, dont plus de la moitié en Pologne.

Avant l'invasion russe, l'Ukraine comptait 37 millions d'habitants dans les régions contrôlées par Kiev.


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

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  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.