BRUXELLES : Les Alliés des Etats-Unis ont accepté vendredi de renforcer la mission de l'Otan en Irak et ont mis en garde Washington contre un désengagement unilatéral dans ce pays et en Afghanistan, au cours d'une réunion de leurs ministres de la Défense à Bruxelles.
"La situation sécuritaire en Irak reste préoccupante, mais l'Otan est prête a renforcer et à étendre sa mission de formation des forces irakiennes", a annoncé le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.
L'Otan a actuellement 500 personnels en Irak dans le cadre de sa mission et est prête à "augmenter leur nombre et élargir leurs responsabilités en concertation avec les autorités irakiennes et avec la coalition mondiale contre l'Etat islamique", a-t-il précisé.
"Je ne peux dire maintenant quel sera leur nombre. La planification va être lancée et ce sera discuté lors de la prochaine réunion des ministres de la défense en février 2021", a-t-il expliqué.
A la suite de l'assassinat du général iranien Qassem Soleimani par une frappe américaine début janvier près de Bagdad, le ressentiment anti-américain en Irak a contraint Washington à suspendre les opérations de la coalition internationale et à chercher à réduire sa présence dans le pays.
Les Américains ont demandé de transférer à l'Otan certaines activités de formation des troupes irakiennes réalisées par la coalition.
La pandémie de Covid-19 a contraint l'Alliance a réduire le nombre de ses personnels en début d'année, mais la mission est à nouveau "en capacité totale", a affirmé Jens Stoltenberg.
L'Otan doit former les troupes irakiennes pour leur permettre de combattre l'Etat islamique et d'éviter qu'il se regroupe et se renforce en Irak. Les Américains resteront présents pour la lutte contre l'Etat islamique.
Les ministres ont également discuté de la mission Resolute Support en Afghanistan. Elle compte 12.000 personnels, mais la volonté américaine de se désengager de ce pays après la conclusion d'un accord avec les talibans et la poursuite des violences posent de sérieux problèmes à l'Alliance.
"Un dilemme va se poser dans les prochains mois", a averti Jens Stoltenberg.
"Soit nous quittons l'Afghanistan avec le risque de voir tous les acquis disparaitre et le pays devenir un refuge pour les terroristes, soit nous restons, mais ce sera pour un engagement dans la durée avec le risque d'affrontements avec les talibans", a-t-il expliqué.
"Nous devons en discuter ensemble et nous prendrons les décisions ensemble", a-t-il soutenu. "Les prochains mis seront décisifs", a-t-il averti.
"L'Allemagne maintient ses engagements en Afghanistan. Je continue à attendre de nos partenaires qu'ils quittent le pays ensemble et qu'ils coordonnent leurs actions à cet égard", a déclaré la ministre allemande de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer sur son compte twitter.