Législatives en France : Macron en campagne face à la gauche

Le président français Emmanuel Macron salue le Premier ministre tchèque (invisible) avant une réunion au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 7 juin 2022. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron salue le Premier ministre tchèque (invisible) avant une réunion au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 7 juin 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 08 juin 2022

Législatives en France : Macron en campagne face à la gauche

Le président français Emmanuel Macron salue le Premier ministre tchèque (invisible) avant une réunion au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 7 juin 2022. (Photo, AFP)
  • Plutôt en retrait depuis sa réélection le 24 avril, le président Macron se rend dans la région parisienne mercredi pour parler de l'accès des jeunes au sport avant de se déplacer jeudi dans le sud-ouest du pays pour y évoquer la thématique de la sécurité
  • M. Macron et ses alliés arriveraient en tête en nombre de sièges mais sans certitude d'obtenir la majorité absolue (289 députés), selon un sondage Ipsos/Cevipof

PARIS: A J-4 du premier tour des élections législatives en France, le camp du président Emmanuel Macron met un coup d'accélérateur mercredi à sa campagne face à la montée en puissance d'une alliance de partis de la gauche. 

Plutôt en retrait depuis sa réélection le 24 avril, le président Macron se rend dans la région parisienne mercredi pour parler de l'accès des jeunes au sport avant de se déplacer jeudi dans le sud-ouest du pays pour y évoquer la thématique de la sécurité. 

Il s'agira seulement de son quatrième déplacement en France depuis son investiture pour un second mandat début mai, alors que l'atonie de la campagne a semé l'inquiétude dans son propre camp. 

Entre-temps, le chef de file de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, s'est imposé dans la campagne comme son principal opposant à la tête d'une alliance inédite regroupant les socialistes, communistes, écologistes et son propre parti, la France insoumise. 

À 70 ans, ce vieux routier de la vie politique française se dit convaincu de pouvoir conduire sa coalition à la victoire et d'imposer une cohabitation au président centriste libéral. 

Le programme de Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième à la présidentielle, représente « une catastrophe pour la France », a estimé mercredi sur la chaîne Cnews la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, appelant à « donner une majorité à Emmanuel Macron ». 

En début de semaine, le chef du parti présidentiel, Stanislas Guérini, avait battu la charge contre le « cartel mélenchoniste », agitant la menace de « la sortie déguisée de l'Europe, la sortie de l'Otan » et « du nucléaire ». 

Ce front anti-Mélenchon intervient dans le sillage des résultats du vote au premier tour des Français résidents à l'étranger le weekend dernier, qui ont placé les candidats de la majorité présidentielle en tête mais où la coalition de M. Mélenchon s'est qualifiée dans 10 circonscriptions sur 11. 

Et, selon les derniers sondages, la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) de M. Mélenchon est au coude-à-coude dans les intentions de vote avec la formation de M. Macron et ses alliés centristes (Ensemble!), autour de 25%. 

M. Macron et ses alliés arriveraient en tête en nombre de sièges mais sans certitude d'obtenir la majorité absolue (289 députés), selon un sondage Ipsos/Cevipof pour Le Monde publié mercredi. 

Une majorité relative pour M. Macron compliquerait la mise en oeuvre de ses réformes, l'obligeant au jeu des alliances. 

La bataille de Normandie 

Les Français sont appelés à renouveler la totalité de l'Assemblée nationale, soit 577 députés, lors d'un scrutin à deux tours, les 12 et 19 juin. 

Le sondeur Brice Teinturier souligne cependant leur « faible intérêt » pour cette élection, avec une abstention attendue entre 52% et 56% qui pourrait dépasser le record de 2017 (51,3%). 

Mercredi, la bataille se déplace dans les terres normandes (ouest) avec un duel à distance entre le chef de file des Insoumis et la Première ministre Elisabeth Borne, elle-même candidate dans une circonscription normande. 

M. Mélenchon se rend à Caen pour y tenir son dernier grand meeting avant le premier tour de dimanche et soutenir un candidat de 22 ans qui se présente face à Mme Borne. 

La Première ministre fera campagne dans la petite ville de Vire en fin d'après-midi, après avoir jugé la veille « choquants » les propos de M. Mélenchon selon lequel « la police tue » en France. Il réagissait à la mort de la passagère d'une voiture, victime de tirs policiers lors d'un contrôle samedi à Paris, un drame qui a relancé les débats sur les violences policières. 

Cet affrontement entre le camp Macron et la gauche éclipse les autres partis et candidats dont la finaliste de la présidentielle, Marine Le Pen (extrême droite), attendue pour sa part mercredi dans le sud du pays, sur des terres qui lui sont très favorables. 

Mme Le Pen dont le parti RN est largement distancé dans les intentions de vote, s'est vu chiper durant cette campagne la place d'opposante N°1 par M. Mélenchon. Sur la radio Europe 1, elle a fustigé « la fascination des médias » pour le patron de LFI et mis en garde contre l'abstention, qui pourrait fortement pénaliser son parti. 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.