Brésil: Un journaliste britannique et un expert brésilien disparaissent en Amazonie

Dom Phillips visite une mine dans l'État de Roraima, au Brésil, le 14 novembre 2019 (Photo, AFP).
Dom Phillips visite une mine dans l'État de Roraima, au Brésil, le 14 novembre 2019 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 07 juin 2022

Brésil: Un journaliste britannique et un expert brésilien disparaissent en Amazonie

  • Le journaliste indépendant Dom Phillips, 57 ans, a disparu alors qu'il faisait des recherches pour un livre dans la Vallée de Javari
  • Située dans le sud-ouest de l'Amazonie, non loin du Pérou, la Vallée de Javari est très difficile d'accès et abrite des tribus dont une vingtaine sont totalement isolées

RIO DE JANEIRO: Un journaliste britannique et un spécialiste brésilien des peuples autochtones, qui avaient reçu des menaces, ont disparu dans une région reculée d'Amazonie, ont annoncé lundi les autorités et des groupes de défense des droits indigènes.

Le journaliste indépendant Dom Phillips, 57 ans, a disparu alors qu'il faisait des recherches pour un livre dans la Vallée de Javari, en compagnie de Bruno Araujo Pereira, spécialiste reconnu des peuples indigènes, a rapporté The Guardian auquel Phillips collabore régulièrement. Les deux hommes n'ont plus été vus depuis dimanche matin.

Située dans le sud-ouest de l'Amazonie, non loin du Pérou, la Vallée de Javari est très difficile d'accès et abrite des tribus dont une vingtaine sont totalement isolées. Cette région connaît une escalade de la violence armée en raison de la présence de mineurs, orpailleurs ou chasseurs clandestins.

De premières recherches menées par des indigènes "avec une excellente connaissance de la région" n'ont rien donné, ont dit l'Union des organisations indigènes de la Vallée Javari (Univaja) et l'Observatoire pour les droits humains des peuples indigènes isolés et récemment contactés (OPI).

Le parquet a annoncé que la police avait été chargée d'une opération de recherches, sous la direction de la Marine, tandis que ces disparitions suscitaient toute la journée beaucoup d'émotion au Brésil et sur les réseaux sociaux.

"Nous implorons les autorités brésiliennes d'envoyer la garde nationale, la police fédérale et toutes les forces à leur disposition pour retrouver notre cher Dom", a écrit sur Twitter Paul Sherwood, compagnon de la soeur de Phillips. "Il aime le Brésil et a consacré sa carrière à la forêt amazonienne".

L'association de la presse étrangère au Brésil, l'Acie, a exprimé "sa préoccupation extrême" et demandé aux autorités d'agir "immédiatement".

L'ex-président Lula, favori de l'élection d'octobre, a souhaité que les deux hommes "soient sains et saufs et retrouvés rapidement".

Ils avaient "reçu des menaces sur le terrain la semaine (précédant) leur disparition", ont révélé dans un communiqué l'Univaja et l'OPI.

Ces dernières n'ont pas précisé le type de menaces reçues, mais Bruno Araujo Pereira, fin connaisseur de la région et qui a longtemps travaillé à la Funai, un organisme gouvernemental chargé des peuples autochtones, a régulièrement fait l'objet de menaces de la part d'exploitants forestiers et miniers clandestins convoitant des terres indigènes.

«Invasions de terres»

La Funai a déclaré à l'AFP qu'elle collaborait avec les autorités locales pour les recherches.

Selon l'Univaja et l'OPI, les deux hommes ont quitté Atalaia do Norte, dans l'Etat d'Amazonas, pour interviewer des habitants autour d'une base de la Funai, et ont rejoint le lac Jaburu vendredi soir.

Ils ont ensuite pris le chemin du retour dimanche matin, et devaient revenir aux alentours de 09H00 locales (12H00 GMT) à Atalaia do Norte.

Mais ils ont fait un arrêt dans la communauté de Sao Rafael, où Bruno Pereira avait prévu un rendez-vous avec le chef local afin d'évoquer la question des patrouilles indigènes pour combattre les "invasions" de terres, de plus en plus fréquentes sous le gouvernement de Jair Bolsonaro.

Selon le journal O Globo, deux pêcheurs ont été arrêtés par la police dans la nuit de lundi à mardi, dont une personne avec qui les deux hommes avaient rendez-vous. Le journal ne précise pas s'il s'agit de ce chef local.

Ce dernier n'arrivant pas, les deux hommes ont décidé de rentrer à Atalaia do Norte, à deux heures en bateau, selon les deux organisations. Ils ont été vus pour la dernière fois à Sao Gabriel, en aval, non loin de Sao Rafael.

Ils voyageaient sur un bateau neuf, avec 70 litres d'essence, soit "suffisamment pour le voyage", et possédaient un équipement de communication satellitaire, selon la même source.

The Guardian s'est dit "très inquiet" concernant son collaborateur occasionnel, dont les articles sont aussi régulièrement publiés par The New York Times, The Washington Post et d'autres médias.

"Nous condamnons toutes les attaques et violences contre les journalistes et les personnes travaillant pour les médias. Nous espérons que Dom et ceux qui voyageaient avec lui seront bientôt retrouvés sains et saufs", a ajouté le quotidien.

La base de la Funai dans la Vallée de Javari a été attaquée plusieurs fois ces dernières années. En 2019, un représentant de la Funai y avait été abattu.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.