Le président sud-africain gêné par une sombre affaire de cambriolage

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa tient une conférence de presse lors de la visite du chancelier allemand Olaf Scholz (non représenté) aux Union Buildings à Pretoria le 24 mai 2022 (Photo, AFP).
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa tient une conférence de presse lors de la visite du chancelier allemand Olaf Scholz (non représenté) aux Union Buildings à Pretoria le 24 mai 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 05 juin 2022

Le président sud-africain gêné par une sombre affaire de cambriolage

  • «Je n'ai jamais volé d'argent et je ne le ferai jamais», a-t-il martelé
  • L'ANC doit décider d'ici décembre s'il maintient ou non M. Ramaphosa comme président en 2024

JOHANNESBURG: Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui joue son maintien à la tête du pays dans les prochain mois, a été fragilisé cette semaine par des accusations selon lesquelles il aurait acheté le silence de cambrioleurs tombés sur des sommes folles en liquide dans l'une de ses propriétés.

Son bureau a diffusé samedi soir un communiqué pour tenter de convaincre qu'en "dépit de l'intérêt et de l'inquiétude du public" autour de cette affaire, le président restait "fermement concentré sur la tâche de reconstruire l'économie et le pays".

Et M. Ramaphosa, 69 ans, à la tête d'une fortune personnelle conséquente et attendu sur la corruption après avoir succédé en 2018 au président Jacob Zuma, a réaffirmé "ne pas être impliqué dans une quelconque conduite criminelle".

"Je n'ai jamais volé d'argent et je ne le ferai jamais", a-t-il martelé dimanche lors d'une conférence du Congrès national africain (ANC), son parti, à Polokwane (nord-est).

En février 2020, selon la plainte déposée mercredi par l'ancien chef du renseignement sud-africain Arthur Fraser, des cambrioleurs s'introduisent dans une ferme appartenant à M. Ramaphosa, où ils trouvent l'équivalent de près de 3,8 millions d'euros en espèces.

La plainte accuse M. Ramaphosa d'avoir dissimulé ce cambriolage à la police et cet argent au fisc. Elle avance aussi que le président aurait ensuite "payé" les cambrioleurs "pour leur silence".

M. Fraser, qui dit avoir fourni à la police "photos, comptes bancaires, noms et vidéos", accuse M. Ramaphosa "d'entrave à la justice" et d'avoir organisé "l'enlèvement des suspects, leur interrogatoire dans sa propriété et leur corruption".

Fragile au sein de l'ANC 

Jeudi, la présidence avait confirmé d'emblée "un vol à main armée" dans la ferme de M. Ramaphosa, "au cours duquel le produit de la vente de bétail a été dérobé". Le président se trouvait alors en déplacement en Ethiopie.

"Après avoir été informé du vol", M. Ramaphosa a signalé l'incident au chef de l'unité de protection présidentielle de la police, pour enquête", avait détaillé la présidence.

Dimanche, il a expliqué aux militants de l'ANC que dans sa propriété, il "vend et achète des animaux", bétail et gibier, "parfois en liquide, parfois par virement".

L'argent dérobé était issu d'une "transaction financière claire liée à la vente d'animaux" et la somme réelle est d'ailleurs "bien plus faible que ce que je lis", a-t-il ajouté.

Au début des années 2000, après un passé de syndicaliste mobilisateur contre le régime honni de l'apartheid, Ramaphosa, considéré comme "le fils préféré" de Nelson Mandela avant d'être écarté de sa succession, quitte la politique pour devenir un redoutable homme d'affaires.

Issu d'un milieu modeste de Soweto, il se classe en 2015 à la 42ème place de la liste Forbes des plus grandes fortunes d'Afrique, avec près de 400 millions d'euros. Il développe alors un passe-temps coûteux d'éleveur de bétail rare, à la tête de plusieurs fermes.

L'ANC doit décider d'ici décembre s'il maintient ou non M. Ramaphosa comme président en 2024.

"Cela ne va pas être facile", commente auprès de l'AFP l'analyste politique Rebone Tau, ancien militant des Jeunesses de l'ANC. "Ramaphosa a bien du mal à consolider son pouvoir" et cette dernière affaire est "déjà un problème pour Cyril", comme l'appellent familièrement de nombreux Sud-Africains.

Ses prédécesseurs, Thabo Mbeki ou Jacob Zuma, avaient facilement obtenu un second mandat auprès du parti. Mais dans un contexte de chômage et de fortes inégalités, aggravé par la pandémie et les émeutes de juillet, l'ANC était passé sous la barre des 50% lors d'élections locales l'an dernier. Une première dans la courte histoire de la démocratie sud-africaine.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.