Suicide : des «sentinelles» formées à détecter les policiers en détresse

Policiers devant le Stade de France à Saint-Denis, au nord de Paris, le 3 juin 2022 avant le match de football de l'UEFA Nations League opposant la France et le Danemark. (AFP)
Policiers devant le Stade de France à Saint-Denis, au nord de Paris, le 3 juin 2022 avant le match de football de l'UEFA Nations League opposant la France et le Danemark. (AFP)
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Publié le Samedi 04 juin 2022

Suicide : des «sentinelles» formées à détecter les policiers en détresse

  • Le château du Courbat (Indre-et-Loire) est spécialisé dans l'accueil des forces de l'ordre en souffrance psychologique
  • Depuis 2001, 45 policiers se suicident en moyenne chaque année, sans que les dispositifs successifs de prévention ne parviennent à les endiguer

VELIZY-VILLACOUBLAY, France : Barbe mal rasée, une soudaine agressivité, des retards répétés: les premières «sentinelles» de la police, chargées de déceler ces «signaux d'alerte» chez leurs collègues en souffrance, commencent à être formées avec l'espoir d'enrayer enfin les vagues de suicides qui endeuillent l'institution depuis vingt-cinq ans.

Pendant deux jours, treize policiers et agents administratifs - huit femmes, cinq hommes - ont suivi l'une des premières formations organisée à Vélizy-Villacoublay (Yvelines), au siège de la direction zonale des CRS Paris.

CRS, sécurité publique, police judiciaire, DGSI... les stagiaires représentent tous les métiers de la police: aucun n'est épargné par les suicides.

Ils ont été «repérés comme ayant des profils empathiques et à l'écoute», explique le policier Rafael Allard, co-animateur de la formation.

Olivier s'est porté spontanément candidat. Ce major, en poste à Enghien-les-Bains (Val-d'Oise), a connu il y a cinq ans un burn-out suivi d'une dépression.

«J'ai eu deux affaires de viol sur des enfants de 4 ans en une semaine, ça m'a anéanti», confie ce quinquagénaire. Il passe alors quatre mois au château du Courbat (Indre-et-Loire), spécialisé dans l'accueil des forces de l'ordre en souffrance psychologique, et réussit à remonter la pente.

«Depuis mon passage, j'ai envoyé plusieurs collègues là-bas, j'ai déjà fait un peu la sentinelle», glisse-t-il.

D'autres comme Marc, en poste dans une PJ de région parisienne, ont été proposés par leurs chefs de service.

«Ils m'ont rassuré et m'ont dit que je ne serai pas responsable s'il devait se passer quelque chose», raconte le policier, président de l'Amicale de son service.

Depuis 2001, 45 policiers se suicident en moyenne chaque année, sans que les dispositifs successifs de prévention ne parviennent à les endiguer.

Depuis le début de l'année, la police nationale a déjà déploré 30 suicides, dont 12 pour le seul mois de janvier.

En réaction, son patron Frédéric Veaux a annoncé vouloir former 1.950 «sentinelles» en 2022, soit une pour 70 à 80 fonctionnaires. Jusqu'à présent, 81 agents ont été formés, dont 52 depuis le 1er janvier.

- «Rester naturel» -

«Le suicide, c'est très tabou, encore plus dans la police. On n'en parle que lorsque ça arrive, quand c'est trop tard», dit Olivier, l'un des stagiaires. En poste à Sarcelles (Val-d'Oise), il a connu un épisode dépressif en 2021: «personne n'est venu me voir, on manque de mains tendues».

«Tendre des perches», c'est le rôle attendu d'une «sentinelle», martèle Rafael Allard. «Ne comptez pas sur vos collègues pour venir vers vous. Pour beaucoup, parler de ses problèmes est impudique».

Quels mots choisir ? «On peut avoir peur de se tromper», souligne Séverine.

«Poser la question des idées suicidaires n'induira pas de passage à l'acte», rassure Laura Novack, co-formatrice et médecin au ministère de l'Intérieur.

«Il faut rester naturel, ne pas adopter une posture trop caricaturale de psy qui pourrait freiner les échanges», conseille Rafael Allard.

Une «sentinelle» doit orienter vers un professionnel de santé, en toute confidentialité, mais jamais s'y substituer. «Votre mission à un moment doit s'arrêter. Ce n'est pas vous qui allez faire parler votre collègue 45 minutes chaque semaine, c'est le psy», insiste le formateur.

Une grille d'évaluation, avec des drapeaux de couleur, aide les stagiaires à estimer l'intensité de la souffrance d'un collègue et, ainsi, ajuster l'attitude à adopter.

Quand le policier présente des troubles de l'appétit, devient irritable ou augmente sa consommation d'alcool, c'est un simple drapeau jaune. «Il faut s'inquiéter en cas d'accumulations, d'apparition soudaine de ces changements ou de leur survenue dans un contexte à risque», comme des antécédents suicidaires dans la famille, explique Laura Novack.

En cas de propos suicidaires, même élusifs, c'est un drapeau rouge. «Les personnes en souffrance interpellent rarement de façon claire et explicite, d'où la possibilité de passer à côté», souligne Rafael Allard.

Le drapeau noir, enfin, se lève à l'évocation d'un scénario, d'une date et de l'arme, annonçant un passage à l'acte imminent. Dans ce cas, la hiérarchie doit être immédiatement informée pour procéder au désarmement.

Depuis 2000, en moyenne, 60% des policiers qui se suicident chaque année le font avec leur arme de service.


Rodéo urbain en Gironde: une jeune femme de 18 ans tuée à moto

Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise. (AFP)
Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise. (AFP)
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  • La victime était sur une moto, sans casque, et a chuté durant l'accident, a précisé la police, confirmant une information de Sud Ouest
  • Deux autres personnes, âgées de 19 et 23 ans, ont été blessées dans l'accident et transportées "en urgence absolue" vers le CHU de Pellegrin à Bordeaux, toujours selon la même source

BORDEAUX: Une jeune femme de 18 ans est morte dimanche soir après une collision entre deux motos sur une route prisée des amateurs de rodéo urbain à Bassens, près de Bordeaux, a-t-on appris lundi auprès de la police et de la mairie.

La victime était sur une moto, sans casque, et a chuté durant l'accident, a précisé la police, confirmant une information de Sud Ouest.

Deux autres personnes, âgées de 19 et 23 ans, ont été blessées dans l'accident et transportées "en urgence absolue" vers le CHU de Pellegrin à Bordeaux, toujours selon la même source.

Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise.

En août dernier, une jeune homme de 22 ans avait trouvé la mort sur ce même boulevard dans des circonstances similaires.

"Nous sommes hyper tristes en pensant à cette jeune et à sa famille, mais à la tristesse s'ajoute de la colère car tout le monde connaît ce problème et on nous laisse le gérer seuls", a expliqué à l'AFP le maire de cette commune portuaire.

"Je n'arrive pas à me résoudre que des jeunes, qui font beaucoup de route, viennent mourir sur ma commune", a ajouté M. Rubio, déplorant que "ce phénomène existe depuis plusieurs années", avec des interventions de pompiers "chaque weekend pour des poignets ou chevilles cassés" et des effectifs policiers "avec très peu de moyens mobilisables pour intervenir".

Selon la préfecture, 221 "opérations anti-rodéos" ont été menées en Gironde par 1.131 policiers mobilisés depuis le début de l'année.

Un arrêté antirodéo permettant depuis août 2023 la surveillance par drones d'un quinzaine de périmètres de la métropole bordelais, pourrait prochainement être "élargi" à ce secteur de Bassens, a précisé la préfecture de Gironde à l'AFP.

tsq/gf/abl

 

© Agence France-Presse


Un policier condamné pour des violences sur un manifestant kurde à Marseille

Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt. (AFP)
Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt. (AFP)
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  • La procureure avait reconnu que le prévenu pouvait avoir fait "une erreur de bonne foi" quand il avait cru identifier en fin de manifestation la victime comme l'un des auteurs de jets de projectiles sur les policiers
  • Mais l'interpellation, si elle était justifiée selon le parquet, n'était en rien proportionnée. Le policier se voit aussi reprocher d'avoir dressé un faux procès-verbal d'interpellation

MARSEILLE: Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt.

Aujourd'hui en poste à Bobigny, le fonctionnaire était jugé pour un coup de poing porté au visage d'un manifestant, des violences qui n'étaient "pas justifiées et disproportionnées" selon le délibéré du tribunal.

Le policier a également été condamné à une interdiction d'exercer sur la voie publique pendant un an.

Les faits s'étaient déroulés le 24 décembre 2022, au terme d'une violente manifestation organisée à Marseille, au lendemain de l'assassinat de trois Kurdes à Paris.

La procureure avait reconnu que le prévenu pouvait avoir fait "une erreur de bonne foi" quand il avait cru identifier en fin de manifestation la victime comme l'un des auteurs de jets de projectiles sur les policiers, plus tôt dans l'après-midi.

Mais l'interpellation, si elle était justifiée selon le parquet, n'était en rien proportionnée. Le policier se voit aussi reprocher d'avoir dressé un faux procès-verbal d'interpellation.

Sa victime, carreleur de profession, avait subi une fracture du nez et un "blackout", et ne souvenait pas de l'agression.

Le policier devra lui verser 4.000 euros au titre des souffrances endurées, et 2.000 euros au titre du préjudice moral.

Ce policier avait déjà été condamné, le 31 mai par la même chambre correctionnelle, à six mois de prison avec sursis pour des faits similaires, cette fois-là sur un jeune couple en marge d'une manifestation pour les retraites, une condamnation dont il a fait appel.

 


Israël: un ministre d'extrême droite estime qu'un cessez-le-feu au Liban serait «une grosse erreur»

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.  Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien. Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X
  • Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien

JERUSALEM: Un allié d'extrême droite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a jugé lundi qu'un accord de cessez-le-feu au Liban, actuellement en cours de discussion, serait "une grosse erreur".

Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X.

Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.

Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban.

Lors d'une tournée au Liban et en Israël la semaine dernière, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, a fait état de "progrès supplémentaires" vers une trêve.

"Comme je l'avais déjà prévenu à Gaza, je préviens maintenant également: Monsieur le Premier ministre, il n'est pas trop tard pour mettre un terme à cet accord! Il faut continuer jusqu'à la victoire absolue!", a martelé M. Ben Gvir.