La ville américaine d'Uvalde enterre une enseignante tuée lors du massacre dans une école

Un ours en peluche est placé sur un banc à un mémorial dédié aux 19 enfants et deux adultes tués le 01 juin 2022 à Uvalde (Photo, AFP).
Un ours en peluche est placé sur un banc à un mémorial dédié aux 19 enfants et deux adultes tués le 01 juin 2022 à Uvalde (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 02 juin 2022

La ville américaine d'Uvalde enterre une enseignante tuée lors du massacre dans une école

  • Une cagnotte en ligne a rassemblé presque 2,8 millions de dollars pour leur famille
  • Les autorités texanes ont fait vendredi leur mea culpa, admettant que les policiers auraient dû agir plus vite

UVALDE: Encore sous le choc du drame qui a frappé l'une de ses écoles primaires, la petite ville texane d'Uvalde a tenu mercredi une cérémonie en hommage à l'une des deux enseignantes tombées avec leurs 19 élèves sous les balles d'un tireur, alors que le comportement de la police fait toujours l'objet de questions insistantes.

Irma Garcia, institutrice de 48 ans et mère de quatre enfants, est morte lorsque Salvador Ramos, âgé d'à peine 18 ans, a fait irruption dans sa salle de classe le 24 mai.

La cérémonie s'est tenue également à la mémoire de son époux Joe Garcia, avec qui elle était mariée depuis 24 ans et qui est mort "de chagrin" deux jours après le massacre, laissant leurs quatre enfants orphelins, selon sa famille.

Leurs cercueils, couverts de fleurs, ont été portés à l'intérieur de l'église catholique du Sacré-Coeur à Uvalde pour une messe où était présent le ministre américain de l'Education, Miguel Cardona.

"Nous devons nous rassembler en tant que pays contre ce cycle insensé de violence et agir immédiatement pour protéger nos enfants", a déclaré M. Cardona dans un communiqué.

Le couple a été enterré plus tard dans la journée.

Une cagnotte en ligne a rassemblé presque 2,8 millions de dollars pour leur famille.

Une autre enseignante, Eva Mireles, dont la salle était reliée à celle d'Irma Garcia, a elle aussi été tuée.

Selon le témoignage d'une élève survivante de 11 ans, qui s'est enduite de sang et a feint la mort pour échapper au tireur, ce dernier a regardé l'une des deux institutrices, lui a dit "bonne nuit" puis lui a tiré dessus, avant d'abattre sa collègue.

L'assaillant a plus tard été tué par la police.

Les funérailles des 21 victimes s'étendront jusqu'à la mi-juin. Mardi, une semaine après le massacre, se sont tenues les obsèques des premières victimes enfantines, dont Amerie Jo Garza, qui venait de fêter son dixième anniversaire.

"Drôle de petite diva qui +détestait les robes+" et "avait un grand coeur", elle rêvait de devenir professeure d'art, avait décrit sa famille dans son avis de décès.

L'école Robb où a eu lieu le massacre ne rouvrira pas pour le moment, a indiqué un responsable scolaire.

Questions autour de la police

A la douleur des familles se mêlent l'incompréhension et la colère face au délai d'intervention de la police, jugé trop long.

Il a en effet fallu attendre environ une heure pour que les forces de l'ordre interviennent dans la classe où s'était retranché le tireur. Les 19 agents sur place attendaient l'assaut d'une unité spécialisée.

Et ce alors que les forces de l'ordre avaient reçu de nombreux appels de personnes se trouvant dans les salles touchées, dont celui d'une enfant implorant: "S'il vous plaît, envoyez la police maintenant."

Cinq blessés demeuraient toujours mercredi dans des hôpitaux de San Antonio, trois adultes et deux enfants, notamment une petite fille de 10 ans dans un état grave, selon un media local.

Les autorités texanes ont fait vendredi leur mea culpa, admettant que les policiers auraient dû agir plus vite.

La tuerie, comme celles qui l'ont précédée, a réveillé les appels à un encadrement plus strict de l'accès aux armes, dans un pays qui compte plus de pistolets et de fusils que d'habitants.

USA: un fabricant d'armes incité à évaluer son impact sur les droits humains

Les actionnaires du fabricant américain d'armes Sturm Ruger ont voté mercredi en faveur d'une résolution demandant à l'entreprise de préparer un rapport sur l'impact de son activité sur les droits humains, une initiative qui intervient quelques jours après deux tueries de masse aux Etats-Unis.

Les armes impliquées n'étaient pas produites par Sturm Ruger mais l'entreprise est l'un des rares fabricants d'armes cotés en Bourse aux Etats-Unis, avec Smith & Wesson, et doit à ce titre rendre publiquement des comptes.

La résolution appelle dans le détail le conseil d'administration de Sturm Ruger à demander à une tierce partie d'écrire un rapport d'évaluation et de recommandation sur l'impact de ses décisions, de ses pratiques et de ses produits sur les droits humains.

Le président Joe Biden a pu les entendre en se rendant à Uvalde dimanche, des voix scandant "Faites quelque chose!" sur son passage.

Lundi, il a promis de "continuer à pousser" pour une régulation plus stricte des armes à feu.

"Je crois que les choses sont devenues tellement graves que cela rend tout le monde plus rationnel sur ce sujet", a espéré le président démocrate.

Mais passer des mots aux actes sera difficile: l'étroite majorité de son parti au Congrès ne lui permet pas d'adopter seul une telle législation.

En attendant, le week-end ayant suivi le drame a à nouveau été marqué par une série de fusillades ayant fait plusieurs morts et des dizaines de blessés.

Et mardi, une grand-mère a été tuée par balle en Louisiane alors qu'elle quittait la cérémonie de remise de diplôme de son petit-fils, selon les médias locaux.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.