Les raffineries, goulet d'étranglement qui aggrave la flambée de l'essence aux Etats-Unis

Malgré un prix de l'essence record aux Etats-Unis, les raffineries américaines ne parviennent pas à rattraper la demande (Photo, AFP).
Malgré un prix de l'essence record aux Etats-Unis, les raffineries américaines ne parviennent pas à rattraper la demande (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 29 mai 2022

Les raffineries, goulet d'étranglement qui aggrave la flambée de l'essence aux Etats-Unis

  • La semaine dernière, le taux d'utilisation des raffineries aux Etats-Unis est monté à 93,2%, le plus élevé depuis décembre 2019
  • Le nombre de raffineries en activité a chuté de 13% en dix ans et est aujourd'hui le plus faible de l'ère moderne

NEW YORK: Malgré un prix de l'essence record aux Etats-Unis, les raffineries américaines ne parviennent pas à rattraper la demande, faute de capacités suffisantes, après une série de fermetures ces dernières années, contribuant à la flambée du carburant.

La semaine dernière, le taux d'utilisation des raffineries aux Etats-Unis est monté à 93,2%, le plus élevé depuis décembre 2019, rompant avec la tradition d'un mois de mai habituellement dédié à la maintenance, avec une utilisation limitée des installations.

Pour autant, les réserves américaines d'essence ont encore baissé, à un niveau plus vu à cette époque de l'année depuis huit ans, alors que ce week-end, férié aux Etats-Unis (Memorial Day), marque le début de la grande saison des déplacements routiers.

"On va à la faillite" du système, prévient Robert Yawger, analyste de Mizuho Securities.

"Le manque de capacité de transformation" du pétrole en carburant, qui s'ajoute au décollage des prix du brut, "a fait massivement grimper les prix du raffinage (...) ces derniers mois et mené à des prix record pour l'essence et le gasoil", selon le cabinet Eurasia Group.

Le tarif de l'essence enchaîne les sommets historiques aux Etats-Unis, en hausse de plus de 70% sur un an. Les analystes de JPMorgan Chase le voient même s'envoler encore de plus de 30% durant l'été, à plus de 6 dollars le gallon (3,78 litres).

Le nombre de raffineries en activité a chuté de 13% en dix ans et est aujourd'hui le plus faible de l'ère moderne.

Aux fermetures planifiées, est venue s'ajouter l'explosion de la raffinerie PES de Philadelphie, la plus importante installation du nord-est des Etats-Unis, en juin 2019, qui a été suivie par la condamnation définitive du site.

"C'est un sujet de préoccupation croissante aux Etats-Unis, parce qu'on a perdu plus d'un million de barils par jour de capacité en un an", selon Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Aux premiers mois de la pandémie, certains sites avaient été fermés pour s'ajuster au ralentissement de la demande, mais tous n'ont pas été remis en service depuis, comme celui de Gallup (Nouveau-Mexique), propriété de Marathon Petroleum.

La plupart des grands raffineurs ont initié la conversion de certains de leurs équipements pour produire du biocarburant, ce qui entraîne la suspension temporaire de leurs activités.

Et dans le cas de HollyFrontier, la transition vers le carburant renouvelable a, par exemple, fait passer la capacité de son installation de Cheyenne (Wyoming), de 52 000 à 6 000 barils par jour.

«Ca sent mauvais»

Les tensions structurelles ont été encore accrues par la guerre en Ukraine, qui a poussé une partie de l'Occident à se passer de la Russie, grand pourvoyeur de produits raffinés, en particulier du gasoil.

Cette situation a entraîné une demande accrue à l'export pour le carburant produit aux Etats-Unis, et déséquilibré encore un peu plus le rapport entre offre et demande.

"Vous pourriez reconstituer des capacités dans le nord-est (...), mais ce sont des investissements qu'il faudrait rentabiliser sur 10 ou 20 ans", avance Richard Sweeney, professeur d'économie de l'environnement au Boston College. "Or, la tendance générale est celle d'une industrie en déclin."

"Une raffinerie prend cinq ou six ans à construire, (...) sachant que la demande pour vos produits va probablement aller décroissante", abonde Bill O'Grady, de Confluence Investment Management, "donc il y a très peu d'incitation à investir".

Beaucoup des grands raffineurs américains ont d'ailleurs choisi de consacrer une part significative de leurs profits actuels à des rachats d'actions et au versement de dividendes plutôt qu'à des investissements massifs.

La dernière ouverture d'une raffinerie majeure aux Etats-Unis remonte à 1977, et seuls cinq nouveaux sites ont été inaugurés ces vingt dernières années.

"Ce qui complique encore le problème, c'est qu'aucune collectivité ne veut de raffinerie" sur son territoire, souligne Bill O'Grady. "C'est sale, ça peut exploser, ça sent mauvais."

"Les gouvernements essayent de devenir plus responsables sur le plan environnemental et dissuadent l'investissement dans le raffinage (...) mais on se retrouve avec une pénurie de capacités", fait valoir Phil Flynn de Price Futures Group. 

Pour lui, "il va falloir qu'on trouve un équilibre entre nos rêves ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) et la réalité qui consiste à essayer de fournir le marché" avec des produits pétroliers, en attendant que l'offre d'énergie renouvelable soit suffisante pour s'y substituer.


La Bourse de Paris célèbre la suspension des droits de douane de Trump

a Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine. (AFP)
a Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine. (AFP)
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  • Vers 10H30 heure de Paris (08H30 GMT), l'indice vedette CAC 40, s'envolait (+5,36%), s'établissant à 7.230,69 points, soit un bond de 367,67 points. Depuis le 1er avril, il cède toutefois plus de 2%
  • A Francfort, le Dax décollait de 6,28%, Londres de 4,55%, Milan de 6,96% et la Bourse suisse de 5,27%

PARIS: La Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine.

Vers 10H30 heure de Paris (08H30 GMT), l'indice vedette CAC 40, s'envolait (+5,36%), s'établissant à 7.230,69 points, soit un bond de 367,67 points. Depuis le 1er avril, il cède toutefois plus de 2%.

A Francfort, le Dax décollait de 6,28%, Londres de 4,55%, Milan de 6,96% et la Bourse suisse de 5,27%.

Donald Trump a annoncé mercredi dans une spectaculaire volte-face qu'il allait ramener provisoirement à 10% les droits de douane imposés à la plupart des pays, si ces derniers n'ont pas riposté, à l'exception notable de la Chine.

"Les investisseurs espèrent que cette trêve de 90 jours donnera aux pays le temps de renégocier, de réorganiser les chaînes d'approvisionnement et d'atténuer le choc" des droits de douane, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

"C’est fondamentalement positif - que les droits de douane soient finalement appliqués ou non", poursuit-elle, "mais il ne faut pas encore sabrer le champagne".

Face à la Chine, les Etats-Unis s'enfoncent dans une guerre commerciale qui enfle de plus en plus. Donald Trump a annoncé mercredi durcir les surtaxes visant Pékin en raison d'un supposé "manque de respect", les portant à un niveau vertigineux de 125%, contre 104% auparavant.

Les incertitudes devraient ainsi "persister", même si le rebond actuel "repose sur des bases solides", affirme Mme Ozkardeskaya.

Les bancaires au beau fixe

Très attaquées lors de la débâcle boursière des derniers jours, les valeurs bancaires caracolent désormais en tête avec le retour de l'appétit des investisseurs pour le risque.

Elles sont aussi portées par la stabilisation des taux d'emprunts longs des Etats après une flambée massive, un phénomène favorable à leurs marges.

Société Générale s'envolait de 9,14% à 37,50 euros, BNP Paribas décollait de 9,60% à 69,90 euros et Crédit agricole de 5,18% à 15,75 euros vers 10H30 heure de Paris.

L'industrie surfe sur la vague

La suspension des droits de douane de Donald Trump a aussi apporté un soulagement immédiat aux valeurs industrielles, l'aéronautique en tête, un cinquième des exportations de la France vers les Etats-Unis étant lié au secteur.

Airbus flambait ainsi de 7,57% à 143,58 euros, Dassault Aviation gagnait 3,69% à 292,60 euros.

Les entreprises de matériaux de constructions profitent aussi de la dynamique, avec ArcelorMittal qui s'envolait de 7,99% à 23,65 euros, et Saint-Gobain de 9,48% à 83,82 euros.

 


Arabie saoudite: croissance de 89% des installations touristiques autorisées

Le palais de Salwa à Turaif, site du patrimoine mondial de l'Unesco, illuminé la nuit, à Diriyah, en Arabie saoudite. (Shutterstock)
Le palais de Salwa à Turaif, site du patrimoine mondial de l'Unesco, illuminé la nuit, à Diriyah, en Arabie saoudite. (Shutterstock)
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  • Le porte-parole officiel du ministère du Tourisme, Mohammed Al-Rasasimah, a qualifié cette augmentation de «remarquable»
  •  Il ajoute que cette expansion s'inscrit dans le cadre d'un essor significatif du secteur touristique du Royaume

RIYAD: Le secteur du tourisme en Arabie saoudite a connu une croissance significative en 2024, le nombre d'établissements d'accueil autorisés ayant augmenté de 89% pour atteindre 4 425 dans les différentes régions du Royaume.

Dans un message publié sur X, le porte-parole officiel du ministère du Tourisme, Mohammed Al-Rasasimah, a qualifié cette augmentation de «remarquable», ajoutant qu'elle reflétait les efforts déployés «pour soutenir la croissance du secteur et renforcer son attractivité en matière d'investissement».

Il ajoute que cette expansion s'inscrit dans le cadre d'un essor significatif du secteur touristique du Royaume, stimulé par un afflux de voyageurs et par l'engagement du ministère à favoriser un environnement d'accueil de classe mondiale.

Le ministère a indiqué en mars que le nombre d'établissements hôteliers agréés à La Mecque atteindrait 1 030 à la fin de 2024, soit une augmentation de 80% par rapport à l'année précédente.

Cette augmentation place la province en tête du Royaume pour le plus grand nombre d'installations et de chambres autorisées, soulignant l'engagement de la région à améliorer l'expérience des visiteurs, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Cette mesure renforce également l'engagement du ministère à protéger les droits des visiteurs et des pèlerins de la Omra qui utilisent les services d'accueil à La Mecque, dans le cadre de ses efforts continus pour améliorer la qualité des services.

«Les équipes d'inspection du ministère effectuent des visites de contrôle et d'inspection régulières tout au long de l'année pour s'assurer que tous les établissements respectent les exigences en matière de licence, détecter les violations et imposer des amendes en vertu de la loi sur le tourisme et de la réglementation des établissements d'hébergement touristique», a déclaré SPA.

Le secteur de l'hôtellerie en Arabie saoudite se développe au-delà de La Mecque. À la fin du troisième trimestre 2024, le nombre total d'établissements d'accueil autorisés dans le Royaume dépassait 3 950, soit une augmentation de 99% par rapport au troisième trimestre 2023. Le nombre de chambres autorisées a atteint 443 000, soit un bond de 107% par rapport aux 214 000 chambres enregistrées un an plus tôt.

Selon CoStar, un fournisseur mondial de données immobilières, La Mecque et Médine auront respectivement 17 646 et 20 079 chambres à divers stades de développement en 2025.

Cela intervient alors que l'Arabie saoudite a enregistré 30 millions de touristes entrants en 2024, contre 27,4 millions en 2023, selon les données du gouvernement. Le Royaume vise à attirer 150 millions de visiteurs par an d'ici à 2030 et prévoit d'augmenter la contribution du secteur du tourisme au produit intérieur brut de 6 à 10%.

L'expansion dynamique de l'Arabie saoudite dans le domaine de l'hôtellerie et du tourisme souligne son ambition de se positionner en tant que plaque tournante mondiale du voyage, en s'adressant aux visiteurs religieux et aux touristes de loisir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Veolia, champion du dessalement durable, devrait doubler sa capacité opérée d'ici à 2030

Avec plus de 50 ans d'efforts continus, Veolia apparaît comme le champion du dessalement durable, à l'origine de percées et d'innovations majeures sur le marché du dessalement. (Photo: Veolia Oman - Arab News en français)
Avec plus de 50 ans d'efforts continus, Veolia apparaît comme le champion du dessalement durable, à l'origine de percées et d'innovations majeures sur le marché du dessalement. (Photo: Veolia Oman - Arab News en français)
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  • Avec 18% de la capacité de dessalement installée dans le monde construite avec ses technologies, Veolia est un acteur de premier plan sur le marché
  • Veolia a été à l'origine d'innovations majeures sur le marché du dessalement, permettant des gains d'efficacité de 80% depuis 1980 et une réduction de 90% du prix de l'eau en m3 depuis 1970

MUSCAT: Grâce aux progrès considérables réalisés en termes d'efficacité et d'empreinte au cours des 25 dernières années, le dessalement est devenu indispensable pour faire face à la pénurie d'eau.  Il est devenu moins cher, plus efficace et de plus en plus évolutif pour répondre à la demande mondiale croissante, en termes de taille, de volume et d'efficacité.

Le marché du dessalement devrait accélérer sa croissance au cours des cinq prochaines années, principalement sous l'impulsion du Moyen-Orient, de l'Asie du Pacifique et de certains pays d'Europe, la capacité prévue pour le prix représentant environ 40 000 MLD.

Déjà leader dans le secteur du dessalement, avec 18% de la capacité de dessalement installée dans le monde construite grâce à ses technologies, Veolia devrait consolider sa part de marché tout en doublant sa capacité exploitée de 1,4 Bm3 à 2,8 Bm3 d'ici 2030.

Les gains récents dans le monde entier témoignent des fortes ambitions de Veolia sur le marché du dessalement, comme en témoignent les usines de dessalement Mirfa 2 et Hassyan aux Émirats arabes unis (2023 et 2024), l'usine de dessalement Cornwall au Royaume-Uni (2023) et les discussions exclusives pour l'usine de dessalement de Rabat au Maroc (2024).